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Burkina/Migration translocale : Le projet MiTra/WA présente ses résultats de recherches en Afrique de l’Ouest

Publié le jeudi 7 novembre 2024 à 16h04min

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Burkina/Migration translocale : Le projet MiTra/WA présente ses résultats de recherches en Afrique de l’Ouest

L’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) de l’Université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ) a organisé, ce jeudi 7 novembre 2024, un atelier de présentation des résultats du projet « Migration et translocalité en Afrique de l’Ouest » (MiTra/WA). Financé par le West african science service centre on climate change and adapted land use (WASCAL), le projet a démarré en 2021, réunissant un consortium d’experts issus de cinq universités en Afrique et en Europe. Au niveau de l’Europe, les universités allemandes de Passau et de Dortmund y ont contribué. Tandis qu’en Afrique, le Ghana a été représenté par l’université du Ghana et l’université de sciences et technologies Kwame Nkrumah ; le Nigéria, par l’université d’Ibadan, et le Burkina Faso par l’université Joseph Ki-Zerbo.

Le projet MiTra/WA a pour ambition de favoriser une meilleure compréhension de la migration rurale en Afrique de l’Ouest, qu’il s’agisse de mouvements internes vers les zones urbaines ou de migrations internationales. Le projet adopte une approche translocale, explorant les dynamiques des ménages dont les membres sont dispersés en plusieurs localités, mais maintiennent des liens et des déplacements bidirectionnels. Cette approche translocale vise à décrypter les relations complexes entre les aspects démographiques, humains et environnementaux de la migration dans la région.

« Je me réjouis donc que le projet MiTra/WA ait pu aboutir à des résultats tangibles, donnant lieu à des recommandations pertinentes pour l’action », Dr Madeleine Wayack Pambè, directrice adjointe de l’ISSP

Des résultats riches d’enseignements

Trois ans après son lancement, MiTra/WA touche à sa fin, et l’équipe de recherche de l’ISSP de l’UJKZ a tenu à partager ses résultats avec les parties prenantes et le grand public. La présentation a été introduite par Dr Madeleine Wayack Pambè, directrice adjointe de l’ISSP, qui a salué le travail de l’équipe burkinabè dirigée par le Dr Bonayi Dabiré. Elle a souligné la pertinence du projet pour ses questionnements scientifiques qui sont en droite ligne avec ceux de l’ISSP. « À l’Institut supérieur des sciences de la population, nous sommes convaincus que les questions liées à la mobilité des individus, hommes et femmes, doivent être connues et maîtrisées, afin que leur impact soit un apport pour le développement de nos pays », a-t-elle déclaré.

Dr Bonayi Hubert Dabiré, coordonnateur pays du projet MiTra/WA a souligné que deux doctorants ont été recrutés et ont été activement impliqués dans les activités de recherches

La migration : un soutien indirect aux ménages

Les données collectées en 2022, montrent des tendances significatives dans les dynamiques de la migration en Afrique de l’Ouest. Dr Bonayi Dabiré a révélé que plus de 50 % des ménages étudiés comptent au moins un migrant dont les contributions sont vitales pour le soutien économique du ménage. « Les migrants, bien que souvent à distance, participent indirectement à la vie du ménage par leurs transferts de fonds et autres formes de soutien », a précisé Dr Dabiré. Cependant, il a souligné que de nombreux migrants, particulièrement analphabètes, ont été victimes d’arnaques, voyant leurs revenus réduits de près de la moitié, en raison de fraudes et de mauvaises informations.

Des participants à l’atelier de dissémination des résultats du projet MiTra/WA

Des régions touchées différemment

L’étude révèle que la région du Centre-ouest du Burkina Faso est celle qui enregistre le plus grand nombre de migrants. Cette région, d’où sont nées les premières vagues de migration dans le pays, continue d’enregistrer un flux migratoire important. Les facteurs sécuritaires ont limité les recherches aux régions du Centre-est, du Sud-ouest et du Centre-ouest, évitant les zones plus exposées à l’insécurité. Dr Dabiré a noté une variation des destinations des migrants. Certains optent pour des villes locales comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, tandis que d’autres partent vers des pays tels que la Côte d’Ivoire, et parfois, plus loin, en Italie.

Les résultats du projet MiTra/WA offrent des perspectives importantes pour les décideurs politiques et les chercheurs en Afrique de l’Ouest. En explorant la translocalité et les effets de la migration sur les ménages et les communautés, le projet apporte des éléments essentiels pour guider des politiques migratoires plus inclusives et mieux adaptées aux réalités socio-économiques locales.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

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