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Burkina/Révolution technologique : Africa Tech Up Tour initie des jeunes burkinabè en intelligence artificielle

Publié le jeudi 7 novembre 2024 à 09h06min

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Burkina/Révolution technologique : Africa Tech Up Tour initie des jeunes burkinabè en intelligence artificielle

Africa Tech Up Tour organise, du 6 au 11 novembre 2024 à Ouagadougou, une session de formation sur l’utilisation de l’intelligence artificielle au profit d’une vingtaine de jeunes burkinabè. La cérémonie de lancement de ce bootcamp (formation) a eu lieu le mercredi 6 novembre 2024 au sein de l’Institut des sciences des sociétés (INSS) à Ouagadougou, en présence de la directrice générale de l’INSS, Dr Awa Congo et du parrain, Boris Compaoré, directeur général de Telecel Faso.

Le programme de l’Africa Tech Up Tour se structure autour de plusieurs étapes de formation, combinant théorie et pratique pour répondre aux besoins diversifiés des participants. En premier lieu, les jeunes sont initiés à des formations généralistes qui couvrent les bases de l’IA et des sciences des données, permettant ainsi à chacun d’acquérir un socle de connaissances solide. Cette première étape constitue une introduction aux concepts, aux outils, et aux méthodes utilisés dans le domaine, avec un accent mis sur la compréhension de l’impact potentiel de ces technologies dans différents secteurs tels que la santé, l’agriculture, l’éducation et les services financiers.

À cette formation de base s’ajoute une phase de spécialisation où les participants peuvent choisir de se concentrer sur un domaine technique particulier, en fonction de leurs intérêts et de leurs aspirations professionnelles.
Environ 20 jeunes participants ont été sélectionnés parmi un large groupe de plus de 250 candidats inscrits cette année pour cette session de formation en intelligence artificielle.

Les participants à cette cérémonie de lancement du bootcamp sur l’intelligence artificielle

Selon les initiateurs, dans un contexte où la transformation numérique s’impose comme un facteur clé de développement économique et social, ce programme vise à outiller les jeunes africains pour qu’ils puissent non seulement comprendre les enjeux de ces technologies, mais aussi devenir des acteurs influents de leur déploiement dans leurs communautés. Ce bootcamp a pour objectif de renforcer les connaissances des jeunes talents burkinabè dans un cadre collaboratif et stimulant. Il s’agit aussi d’encourager l’adoption de technologies de pointe parmi les talents locaux en créant des solutions adaptées aux défis locaux des entreprises burkinabè.

Pendant cette semaine, ces jeunes talents se consacreront à des projets en lien direct avec les défis que rencontrent les entreprises burkinabè dans le domaine de l’adoption de l’intelligence artificielle (IA). Ils seront encadrés par des experts et mentors expérimentés, qui les guideront dans la résolution de cas concrets tout en favorisant l’émergence d’idées novatrices et adaptées aux réalités locales.

L’intelligence artificielle, une nouvelle révolution technologique à ne pas manquer !

Pour le président du comité d’organisation de ce bootcamp, Dr Marc Francis Dayamba, les trois sujets majeurs qui seront soumis aux participants de ce bootcamp sont essentiellement la production agricole, les langues nationales et les finances. A l’en croire, l’intelligence artificielle peut contribuer énormément à trouver des solutions pratiques dans ces domaines et faciliter la vie des populations.

« Nous voulons partir de nos données scientifiques, particulièrement sur trois sujets majeurs qu’est la production agricole, incarnée aujourd’hui par le chef de l’Etat qui est de produire de façon suffisante pour nos populations. Et l’IA peut être une solution et on va travailler là-dessus. Deuxième sujet majeur, c’est sur les langues nationales. Aujourd’hui, pour instaurer notre indépendance, l’indépendance des langues est une question fondamentale. Nous allons partir aussi des données de recherche pour plébisciter des solutions à la sortie de ce bootcamp. Le troisième sujet, ce sont les finances. Il y a des acteurs aujourd’hui qui ont besoin de travail et qui ne savent pas quelles démarches faire. L’IA peut aider les acteurs de bout en bout, en amont comme en aval. Et au cours de ce bootcamp, nous allons essayer de fournir des solutions minimalistes qui vont se développer au fur et à mesure », a-t-il indiqué.

Dr Marc Francis Dayamba, président du comité d’organisation de ce bootcamp

Pour les personnes qui sont toujours réticentes face à l’avènement de l’IA, Dr Dayamba rassure. « Partout il y a de l’IA, ce n’est pas la peine d’en avoir peur. On peut avoir peur sur des choses que nous n’avons pas conçues. Raison pour laquelle nous voulons prendre le taureau par les cornes. Ce bootcamp concerne la jeunesse et la population burkinabè est majoritairement composée de jeunes. C’est cette jeunesse qui se met en avant. Il n’y a pas à avoir peur de ce que nous-mêmes, nous allons donner. L’IA, c’est ce que tu lui donnes qu’il te renvoie. Maintenant si vous n’avez pas contribué à lui donner certaines choses, vous ne pouvez contrôler ce qui est derrière. D’où pour nous la nécessité de partir des données scientifiques et produire des choses sur lesquelles nous pouvons contrôler », soutient-il.

De son côté, Dr Awa Congo, directrice générale de l’INSS s’est réjouie de la tenue de cette session de formation dans son institut. Pour elle, les chercheurs ne devraient pas se mettre en marge de la révolution numérique. Elle a assuré que l’IA contribuera à faciliter les travaux des chercheurs sur bien de sujets comme le développement et la vulgarisation des langues nationales.

« L’INSS mène des recherches sur des sciences sociales et humaines. Et ce matin, c’est avec grand plaisir que nous accueillons le bootcamp sur l’IA en lien avec certaines recherches notamment sur les sols, l’environnement et aussi les langues nationales. Et nos chercheurs s’invitent dans l’avancée de la technologie, parce qu’aujourd’hui, l’IA est incontournable. Donc, inviter des thèmes en lien avec la recherche scientifique, c’est très important. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous mettre en marge de cette avancée technologique, surtout avec le numérique où il y a tellement d’avancées fulgurantes. Et si nous acteurs de la recherche, nous nous mettons de côté, ça veut dire que nous mettons de côté tout ce que nous pouvons faire au niveau à la fois national et international », a-t-elle relevé.

Dr Awa Congo, directrice générale de l’INSS

« Ce bootcamp qui va réunir des jeunes pépites, très dynamiques et très compétents, nous permettra d’avoir des solutions. Je prends le cas des langues nationales qui seront aussi exploitées. Nous avons des langues décrites, documentées, nous avons aussi des langues qui ne sont pas décrites et nous avons besoin d’aller vers l’intelligence artificielle pour mettre des données à ce niveau afin que nos langues nationales, qui sont aussi porteurs de nos cultures, puissent être valorisées, connues. Donc, c’est avec beaucoup de plaisir que nous accueillons ce camp et nous espérons qu’ils vont développer des technologies, pourront les valoriser et valoriser en même temps, nos travaux de recherche », a ajouté Dr Congo.

Ce bootcamp sur l’intelligence artificielle a été placée sous le parrainage de Boris Compaoré, directeur général de Telecel Faso. Tout en louant cette initiative, Boris Compaoré a laissé entendre qu’à travers cet accompagnement, sa société veut juste contribuer développement de l’intelligence artificielle au Burkina Faso. Pour lui, l’Afrique qui a raté la révolution de l’internet, ne doit pas rater cette nouvelle révolution numérique qu’est l’avènement de l’intelligence artificielle.

« A travers moi aujourd’hui, c’est Telecel Faso qui accompagne ce bootcamp qui est une initiative louable. C’est un bootcamp qui vise justement à vulgariser, à favoriser l’essor de l’intelligence artificielle et à créer un cadre où notre jeunesse qui est plein de talents peut découvrir cette technologie, s’y exercer, apprendre aux côtés d’experts dans le domaine. Aujourd’hui, on parle d’une nouvelle révolution. L’internet a été une révolution, aujourd’hui on parle à travers l’intelligence artificielle, d’une nouvelle révolution ou de web 3.0. C’est une révolution et l’Afrique ne doit pas être en marge de cette révolution, elle doit prendre part à cette révolution. Et pour le faire, il faut forcément mettre en place des outils pour pouvoir former notre jeunesse et former des gens à s’approprier cette technologie et à pouvoir la développer pour répondre à des besoins locaux. Il y a des initiatives qui ont été évoquées comme l’utilisation de l’intelligence artificielle comme un outil d’accélérateur pour nos langues nationales », a-t-il égrené.

Boris Compaoré, directeur général de Telecel Faso, parrain de ce bootcamp sur l’intelligence artificielle

« Telecel est une entreprise en télécommunications mais qui est dans un domaine plus large qu’est le domaine des TIC, qui est aujourd’hui un domaine est très varié. Donc, la technologie est au cœur de notre activité. Nous en tant qu’opérateur national, nous essayons d’accompagner toutes les initiatives qui sont en faveur de l’éducation. Au sens plus large, on parle d’éducation et de vulgarisation de technologies qui peuvent paraître inaccessibles. A travers cet accompagnement, Telecel Faso veut justement permettre le développement de l’intelligence artificielle au Burkina Faso », a-t-il précisé.

Photo de famille des participants à la cérémonie de lancement

Pour mémoire, Africa Tech Up Tour est un projet associatif et communautaire initié en 2019, qui s’est donné pour mission de sensibiliser, former, et inspirer la jeunesse africaine en abordant les thématiques de l’intelligence artificielle et des sciences des données.

Mamadou Zongo
Lefaso.net

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