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Changement climatique : « Il faut que les jeunes en prennent conscience », soutient la militante Sarata Niafo

Publié le mercredi 6 novembre 2024 à 21h25min

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Changement climatique : « Il faut que les jeunes en prennent conscience », soutient la militante Sarata Niafo

Spécialiste en fiscalité et en gestion de projets, Sarata Niafo est également une fervente défenseure de l’environnement. À la tête du Réseau des clubs UNESCO universitaires de l’Afrique de l’Ouest (Rescuao) de 2022 à septembre 2024, cette jeune Malienne n’a cessé d’exhorter la jeunesse africaine à prendre conscience du défi climatique. À l’occasion du lancement de la caravane verte de la Grande Muraille verte, le 24 septembre 2024 à Ziniaré, Sarata Niafo nous a accordé un entretien.

Lefaso.net : Vous séjournez au Burkina Faso dans le cadre de la caravane verte. Comment appréciez-vous l’impact d’un tel événement pour la protection de l’environnement ?

Sarata Niafo : Je crois vraiment que c’est une initiative salutaire. D’abord, c’est le rassemblement de l’Afrique, la jeunesse africaine, et le brassage culturel entre les différents pays de l’Afrique que nous recherchons vivement. Ensuite, les arbres que nous avons plantés vont nous protéger contre la désertification. L’initiative est donc vraiment salutaire et honorable.

Parlez-nous de votre parcours !

J’ai une licence en comptabilité et finance, ainsi qu’un Master 2 en audit et contrôle de gestion. Je suis spécialiste en fiscalité et en gestion de projets. Concernant la vie associative, j’ai commencé avec le mouvement Club UNESCO en 2017.

C’est une organisation qui défend les idéaux de l’UNESCO. Nous promouvons la paix, qui inclut également la protection de l’environnement. Nous avons une activité principale pour la protection de l’environnement appelée le Camp chantier international de reboisement.

Auparavant, cette activité se déroulait tous les deux ans. Mais depuis trois ans, elle est devenue annuelle. Chaque année, nous nous retrouvons dans une région du Mali pour dix jours d’activités incluant des plantations d’arbres et des campagnes de sensibilisation. Il ne s’agit pas seulement de planter, il faut aussi entretenir et protéger les arbres.

En 2017, j’ai effectué mon premier voyage au Burkina Faso pour la 14ᵉ édition du Festival scientifique et culturel des clubs UNESCO universitaires de l’Afrique de l’Ouest, à Ouagadougou. Cet événement regroupe les jeunes ouest-africains autour des idéaux de l’UNESCO, tels que la protection de l’environnement, l’unification africaine, la promotion de la paix, de l’éducation, de la science, de la culture et de la communication.

Nous sensibilisons la population à ne pas couper les arbres et à protéger l’environnement. Au niveau international, nous avons le réseau des clubs UNESCO universitaires de l’Afrique de l’Ouest que j’ai dirigé du 4 septembre 2022 au 1ᵉʳ septembre 2024. Dans ce cadre, j’ai initié la première édition de la Semaine verte, dédiée à l’environnement, avec des activités de reboisement, de sensibilisation, de formation et des conférences avec des experts en environnement.

A quel moment avez-vous eu le déclic pour les sujets liés à l’environnement, alors que votre parcours universitaire est en fiscalité ?

Ce sont les conséquences du changement climatique qui nous amènent tous à prendre conscience de l’importance de la protection de l’environnement. Cette question touche le monde entier, mais particulièrement nos pays sahéliens. Aujourd’hui, la souffrance de la population est liée au changement climatique. Il ne suffit pas de critiquer, il faut surtout agir. Je n’ai pas un parcours académique dans le domaine de l’environnement, mais ma conscience m’amène à m’intéresser à la protection de l’environnement.

Nous faisons de la sensibilisation contre la pollution de l’environnement et plantons des arbres. Il ne s’agit pas seulement de planter, mais aussi d’entretenir les arbres. C’est ainsi que je travaille en free-lance avec la Grande Muraille verte. Lorsqu’il y a des activités, nous nous mettons au service de cette noble cause que nous défendons depuis toujours.

Les défis liés au changement climatique et à la dégradation de la terre intéressent-ils beaucoup les jeunes Maliens ?

Bien sûr, c’est une thématique qui intéresse toute la population malienne. Tout le monde est conscient des défis liés au changement climatique et s’implique dans la protection de l’environnement. Aujourd’hui, tout le monde a la main dans la pâte pour cette cause.

Y a-t-il des lois ou des actions fortes du gouvernement malien pour rassembler la population autour de cette cause ?

Oui, bien sûr. Je ne pourrais pas vous citer une loi en particulier, mais je sais que l’État est plus qu’engagé dans la lutte contre la désertification et le changement climatique.

Quelles recommandations souhaitez-vous formuler à l’endroit des États membres de l’Agence panafricaine de la Grande muraille ?

Je recommanderais la création de forêts classées dans toutes les régions touchées par le changement climatique. Il faut aussi protéger l’environnement en empêchant la coupe des arbres au hasard. Les arbres plantés doivent être protégés, et l’État doit accompagner les associations et les organisations avec un suivi correct des campagnes de reboisement. Il faut également sensibiliser la population à la plantation et à l’entretien des arbres, et lutter contre la pollution de l’environnement par les usines et les déchets plastiques.

Un mot à l’endroit de la jeunesse africaine ?

J’invite les jeunes à s’intéresser davantage à la question de l’environnement. Il ne s’agit pas d’avoir une formation particulière, mais de cultiver un intérêt pour la protection de l’environnement. Je suis une preuve vivante que cela est possible. Il faut une prise de conscience des jeunes.

Entretien réalisé par Fredo Bassolé
Lefaso.net

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