Burkina/Taekwondo : « Je rêve de participer aux Jeux olympiques et de porter haut les couleurs de mon pays », Chimène Ilboudo
Chimène Ilboudo conjugue bien ses études en génie civil et sa carrière sportive en taekwondo. Passionnée depuis son adolescence par cette discipline sportive, elle se fixe de grands objectifs, notamment représenter le Burkina Faso sur la scène internationale. Dans cet article, la taekwondoïste revient sur ses débuts dans ce sport, les difficultés ainsi que ses ambitions.
Depuis sept ans, Chimène consacre une grande partie de sa vie au taekwondo, une discipline qu’elle découvre grâce à son amour pour les mangas et son attrait pour les sports de combat. Elle entre dans le monde du taekwondo avec l’envie d’apprendre à se défendre, mais très vite, cette motivation se transforme en une véritable passion. Dès sa première séance, elle est poussée par son maître à suivre un programme de combattants, signe évident de son potentiel.
« Je me souviens de ma première séance comme si c’était hier. C’était assez complexe comme tout début. Etirements, mouvement de base, coups de pied, léger combat. Arrivée au combat, malgré que j’étais débutante, je ne m’en sortais pas mal et c’est là que le maître a décidé de me faire suivre petit à petit le programme de combattants », se rappelle-t-elle.
Inspirée par des mentors tels que Ibrahim Maïga et Fayçal Sawadogo, Chimène s’efforce chaque jour de perfectionner son art. « Ils sont vraiment des modèles à suivre à travers leurs exploits considérables, étant nos devanciers je m’inspire beaucoup d’eux et de leurs conseils pour m’améliorer surtout en matière de combats », indique-t-elle.
Afin d’atteindre le niveau de ces modèles, Mlle Ilboudo a un emploi du temps très rigoureux. Un footing matinal de 45 minutes, suivi d’étirements et d’entraînements intensifs en salle le soir. Cet équilibre entre ses études, sa carrière sportive et sa vie personnelle est le fruit d’une organisation minutieuse, où la discipline est reine. Chimène ne participe peut-être pas encore régulièrement à des compétitions internationales, mais elle aspire à représenter fièrement le Burkina Faso sur la scène mondiale. Elle rêve de remporter un titre continental, un défi qu’elle se fixe avec la conviction que rien n’est impossible pour ceux qui travaillent dur. Pour elle, chaque défaite est une leçon. « Le découragement est un état d’âme et vaincre cet état d’âme c’est d’accepter l’échec et assumer mes responsabilités. Je demande toujours à Dieu de me donner une nouvelle énergie et je résiste au découragement en retournant au combat », se confie-t-elle.
Forte seulement de sept ans dans ce domaine, Chimène Ilboudo a remporté pas mal de distinctions. Elle a été championne du Burkina en juniors et vice-championne du Burkina en senior 2019. A Dakar, elle a été médaillée d’argent à l’Open international Max solutionne et médaillée d’or lors des finales de ligue de Dakar en 2020. Elle a été également en quart de final lors des championnats d’Afrique de Dakar, l’année d’après. En 2022, elle perd malheureusement en quart de finale du championnat d’Afrique de Kigali, mais rattrape le tir en étant médaillée d’or à la coupe de l’ambassadeur de Corée, médaillée d’or à l’Open de Sokone à Dakar, médaillé d’or à l’Open de Thiès à Dakar, médaillée d’or au Championnat national du Sénégal, médaillée d’or à l’Open du Sénégal, médaillée d’Argent à l’Open International du Sénégal. En 2023, elle participe jusqu’en quart de final du challenge grand prix de Dakar, de l’Open international de Dakar et du championnat d’Afrique d’Abidjan. En 2024, elle a été médaillée d’or à l’Open de Sokone et aussi à l’Open de Thiès.
Mais comme dans tous domaines, l’étudiante en génie civil dit rencontrer des barrières qui l’empêchent de toujours mener à bien sa passion. « Je rencontre d’énormes difficultés notamment le manque de ressources financières pour mes entraînements et surtout ma participation aux compétitions internationales. En outre, je salue mon club l’AS Douane de Dakar qui me permet de travailler au même titre que les Sénégalais. Mon entraîneur, maître Omar Diabaté, présente une vraie leçon d’intégration sous régionale devant laquelle je m’incline », déclare-t-elle.
Le taekwondo n’est pas seulement un sport pour Chimène, c’est une école de la vie. Ce sport lui apprend la persévérance, le contrôle de soi et la discipline, des qualités qu’elle applique aussi bien dans sa vie sportive que personnelle. A l’entendre, ses entraînements lui permettent non seulement de garder la forme physique mais aussi de maintenir un bien-être mental, évacuant le stress et toute négativité.
« Le taekwondo m’a appris à garder mon sang froid en toute circonstance de la vie. Il m’a permis d’être beaucoup plus responsable et sérieuse dans tout ce que je fais. En gros, j’ai appris la courtoisie, la discipline, la maîtrise de soi, la persévérance et le respect. La pratique de ce sport me permet également d’évacuer mon stress, de libérer mon esprit de toute négativité et me permet d’être toujours en forme », indique-t-elle.
Avec son regard tourné vers l’avenir, Chimène Ilboudo rêve de participer aux Jeux olympiques, de porter haut les couleurs de son pays et d’inspirer la prochaine génération.
Aux jeunes filles qui aspirent à pratiquer le taekwondo, elle prodigue des conseils à savoir s’armer de courage et de sérieux pour parvenir à leurs rêves : « Tu aspires à être une grande championne, reste loin des garçons pendant cette période et tu te concentres pour y parvenir. Avec la persévérance et la détermination, on parvient à beaucoup de choses. N’ayez pas peur du regard des autres sur vos choix et vivez votre passion de la meilleure des façons. »
En dehors des combats, Chimène nourrit d’autres passions, notamment la cuisine et les voyages, où elle trouve plaisir à découvrir de nouveaux horizons.
Hanifa Koussoubé
Lefaso.net