« Tu dis PDI » : De la danse, du théâtre et du chant pour retisser les liens et surmonter les obstacles
« Tu dis PDI » est le spectacle phare de la 13e édition des Résidences panafricaines d’écriture, de création et de recherche théâtrales (Récréâtrales), mis en scène par Aristide Tarnagda et Djibril Ouattara, il est plein d’émotion mais surtout d’espoir et d’espérance. Il dure une heure d’horloge où s’entremêlent danse, théâtre et chant.
Format recréé d’un spectacle de la 12e édition des Résidences panafricaines d’écriture, de création et de recherche théâtrales (Récréâtrales), « Tu dis PDI » a été le spectacle phare de la 13e édition. Il a été mis en scène par Aristide Tarnagda et Djibril Ouattara. Ce spectacle mêlant danse, théâtre et chant, rassemble une cinquantaine de Personnes déplacées internes (PDI) de Kaya, de Tenkodogo, ainsi que des jeunes du quartier de Bougsemtenga, quartier hôte des Récréâtrales. Pendant plus d’une heure d’horloge, « Tu dis PDI » entend réapprendre au « vaillant » peuple du Burkina Faso à retisser des liens, à dépasser la douleur, à surmonter les obstacles qui « nous ont conduit dans le précipice ».
Il s’agit aussi par cette mise en scène exécutée de main de maître par les deux metteurs en scène, de montrer qu’en se donnant les mains, en conjuguant les intelligences, les forces, nous pouvons sortir de ce gouffre et ré enchanter notre monde. C’est en tout cas la conviction du directeur artistique des Récréâtrales, Aristide Tarnagda. La symbolique qui se cache derrière ce spectacle est de faire comprendre que l’aventure humaine est une aventure collective. « Collectivement, nous avons la capacité de nous surpasser. C’est pour ça que vous avez vu dans ce spectacle, tous les âges, tous les sexes, toutes les ethnies, et des handicapés », a-t-il expliqué.
« Tu dis PDI » est une pièce empreinte de beaucoup d’émotion. Cela est expressément fait, selon les confidences du co-metteur en scène. Pour lui, le théâtre est un art d’émotion, qui vise à procurer des émotions aux spectateurs pour qu’ils apprennent ou désapprennent, pour se questionner, pour susciter en eux de l’empathie. « C’est cela. Puisque le théâtre est un miroir qu’on tend à la société afin qu’elle se regarde et qu’elle s’arrange s’il le faut. A travers les émotions, les gens se reconnaissent. Un théâtre sans émotion est un théâtre fade », a-t-il tablé.
La cinquantaine de PDI présente dans le spectacle est composée à 95% de femmes. Il s’agit, a informé M. Tarnagda, de pouvoir former ses femmes en saponification afin qu’elles aient une activité qui leur permettent d’avoir des revenus et de vivre dignement. La mise en scène de ce chef-d’œuvre aura duré près d’un mois. « On a travaillé trois semaines à Tenkodogo et deux semaines ici avant le festival. Ce spectacle sera en tourné à Ouagadougou, à Bobo, à Tenkodogo après la plateforme festival », a-t-il déclaré.
Obissa Juste Mien
Lefaso.net