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Biotechnologies et organismes génétiquement modifiés : l’état des lieux au Burkina

Publié le mercredi 11 février 2004 à 07h21min

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Ouagadougou abrite depuis hier, un atelier de validation de deux études sur les organismes génétiquement modifiés (OGM). Des techniciens de plusieurs départements ministériels dont l’Environnement, l’Agriculture, la Santé, la Recherche scientifique, les Ressources animales prennent part aux réflexions qui doivent aboutir à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une armature normative pour garantir le respect du principe de précaution.

Les deux études ont porté respectivement sur "l’inventaire en matière de biotechnologies et en matière d’OGM" et "l’impact des OGM au Burkina Faso".

"Contribuer à assurer un degré adéquat de protection pour le transfert, la manipulation et l’utilisation sans danger des organismes génétiquement modifiés résultant de la biotechnologie moderne, qui peuvent avoir des effets défavorables sur la conservation de la diversité biologique, compte tenu également des risques pour la santé humaine, en mettant l’accent sur les mouvements transfrontaliers" , indique le protocole de cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques, ratifié par le Burkina en avril 2003.

Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNVE) et le Fonds pour l’environnement mondial ont décidé d’appuyer le Burkina à élaborer des cadres nationaux réglementaires sur la biosécurité. Cet appui a financé les deux études sus-mentionnés.

La première étude, selon un des consultants, a fait l’inventaire des biotechnologies et des OGM existant au Burkina Faso. Les structures en place, les compétences , les produits, les semences,... ont été répertoriés. Il s’agit pour le Burkina de faire l’état des lieux et des biotechnologies existantes.

La seconde étude a mesuré "l’impact des OGM au Burkina Faso", l’impact sur l’environnement économique, social, la santé, l’alimentation ... Les biotechnologies modernes par leur application présentent d’énormes possibilités dans les secteurs importants de la vie tels l’agriculture, la gestion des ressources naturelles, la santé humaine, l’industrie. Pour de nombreux experts, les biotechnologies modernes pourraient permettre de nourrir les générations présentes et futures (huit (8) milliards d’habitants, c’est le chiffre souvent avancé comme estimation de la population du globe à l’horizon 2025. Peut-on les nourrir avec les capacités actuelles de production ?

L’Agenda 21 adopté à Rio au début des années 90 estime que "la biotechnologie devrait contribuer pour beaucoup, par exemple, à améliorer les soins de santé, renforcer la sécurité alimentaire, faciliter l’approvisionnement en eau potable, favoriser la mise au point de procédés industriels plus efficaces, de transformation des matières premières, permettre des méthodes fiables de boisement et de reboisement et rendre moins nocifs des déchets dangereux.

Pour le secrétaire général du ministère de l’Environnement et du Cadre de vie, M. Aboubacar Drabo qui a présidé la cérémonie d’ouverture, "des pays en développement comme le nôtre, où l’agriculture représente 37% du PIB, les biotechnologies sont appelées à jouer un rôle de plus en plus important dans le développement et la préservation de l’environnement car elles offrent des espoirs énormes".

Elles suscitent aussi des craintes. Les craintes que l’opinion publique nourrit à l’endroit des OGM ont tendance à l’emporter sur les bienfaits qu’on peut en tirer. Car il y a d’abord la peur de l’inconnu. Ensuite, les problèmes d’éthique et de morale viennent à l’esprit lorsque se posent les problèmes de manipulation génétique.

"Cependant, ne nous voilons pas la face. Réveillons-nous car en ce moment même , du fait de la mondialisation et des grands enjeux économiques modernes à travers les organismes génétiquement modifiés (OGM), traversent nos frontières et peuvent même se retrouver dans nos assiettes sans que nous ne puissions nous en douter" , a averti le secrétaire général du ministère de l’Environnement et du Cadre de vie.

Pierre Dabiré (tiergou@homail.com)
Sidwaya

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