Burkina/Commune de Bagré : Le système de riziculture intensive, bouée de sauvetage pour des producteurs
Unité d’achat et de transformation du riz paddy local, KOKUMA SA propose à ses clients du riz blanc de qualité de plusieurs variétés, commercialisées sous la marque ‘’Bagré Mariam Mui’’. Dans le cadre du projet d’agriculture contractuelle et de transition écologique (PACTE), elle s’approvisionne en matière premières auprès de l’Union des sociétés coopératives « KOUNASOU », qui a sû booster ses rendements grâce au système de riziculture intensive.
À Bagré, l’Eglise catholique possède deux unités de transformation de riz. UDIRBA PLUS pour le diocèse de Koupéla et KOKUMA SA, pour celui de Tenkodogo. Après la visite de la première unité gérée par l’Abbé Pascal Zougmoré, la caravane de presse initiée par le PACTE, a mis le cap, jeudi 17 octobre, sur l’usine de KOKUMA. Les journalistes ont été accueillis par le gérant, l’Abbé Jean Paul Yoda, et l’équipe de SINERGI, opérateur de mise en œuvre du projet d’Accroissement de la production, de la transformation et la commercialisation du riz des plaines de Bagré (PAPTCR).
Bénéficiaire du PACTE, par l’entremise du PAPTCR, sur une durée de 20 mois, KOKUMA SA dispose d’une machine d’une capacité de production de 40 tonnes de riz. L’unité collecte le riz auprès de son partenaire, une union de neuf sociétés coopératives baptisée « KOUNASOU ».
Plusieurs équipements et infrastructures acquis
Selon l’Abbé Jean Paul Yoda, KOKUMA SA a bénéficié, dans le cadre du partenariat avec le PACTE, de deux études sur la stratégie commerciale et sur la transformation des balles de riz. En termes d’appui en équipements et infrastructures, l’unité a acquis un camion de dix tonnes et trois tricycles de livraison, un forage de 3 m3, un magasin de 600 tonnes. Il y a également eu une extension du champ solaire et du bâtiment administratif avec trois bureaux supplémentaires et la réhabilitation du radier permettant un accès rapide au site de transformation.
L’Union « KOUNASOU » qui fournit le riz paddy à KOKUMA SA, est constituée de plus de 600 producteurs qui exploitent une superficie de près de 400 hectares. Selon Mohamed Kourita Tarnagda, vice-président de l’Union, les techniques culturales du riz étaient rudimentaires avant l’arrivée du PACTE. Le projet a formé les producteurs sur les bonnes pratiques agro-écologiques telles que le système de riziculture intensive.
Rendement amélioré avec la méthode SRI
« Nous avons renforcé leurs capacités dans la gestion de l’eau et l’entretien des cultures. Cela passe par un bon labour et la mise en place d’une bonne pépinière. Avant, ils pouvaient utiliser 50 à 60 kg de riz à l’hectare. Mais aujourd’hui avec le système de riziculture intensive, avec seulement 20 kg de riz, ils peuvent produire la pépinière pour la repiquer sur un hectare », a expliqué Mohamed Sawadogo, chargé de l’agroécologie au sein du PAPTCR et agent de l’entreprise Synergie.
Aujourd’hui, le rendement à l’hectare des superficies cultivées par l’Union a augmenté, passant de 2,5 tonnes à 4,5 voire 5 tonnes. « Avant, nous mettions de grandes quantités d’engrais sans pourtant obtenir de meilleurs rendements. Les pesticides nous rendaient parfois malades, mais avec l’engrais liquide, nous nous portons mieux », a confié le vice-président de l’Union dont les membres ont également reçu des formations en lien avec la bonne gouvernance et la gestion des coopératives.
Une contribution des bénéficiaires de près de 40%
Notons que l’appui du PACTE à l’Union KOUNASOU n’a pas consisté qu’au renforcement de capacités. À l’instar de tous les bénéficiaires du PACTE au Burkina, elle a acquis des équipements, notamment un tracteur, des tricycles, des batteuses de riz, des humidimètres, des bâches et des équipements informatique et bureautique.
En rappel, le PAPTCR a coûté 544 586 715 FCFA avec une subvention de 339 857 814 FCFA du PACTE, représentant 62,4%. Le reste du budget du projet a été financé par les bénéficiaires directs eux-mêmes, par l’approche de co-financement.
L’étape de Bagré marque la fin de la première partie de la caravane de presse débutée le 14 octobre à Pabré avec la visite de l’unité de transformation agroalimentaire NanAlim. La seconde étape, elle, va toucher des communes des régions du Centre-Ouest, de la Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins.
HFB
Lefaso.net