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Burkina/Installation de biodigesteur : Le ministre en charge des ressources animales et halieutiques constate les acquis dans la commune de Ténado

Publié le vendredi 18 octobre 2024 à 10h00min

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Burkina/Installation de biodigesteur : Le ministre en charge des ressources animales et halieutiques constate les acquis dans la commune de Ténado

L’Alliance pour le biodigesteur en Afrique de l’Ouest et du Centre a convié ses partenaires dont l’Etat burkinabè, à travers le ministère en charge des ressources animales et halieutiques, à visiter les acquis liés à l’utilisation du biodigesteur au Burkina. Pour ce faire, une visite terrain a été organisée le jeudi 17 octobre 2024, dans la commune de Ténado, province du Sanguié, région du Centre-ouest. L’objectif était de constater de visu et de toucher du doigt les réalités des ménages, qui voient leurs situations s’améliorer grâce à la Croix-Rouge, initiatrice de cette technologie dans cette localité du territoire.

« Pour charger l’ouvrage, on apporte les excréments à raison de 40 kg, que l’on mélange avec 40 l d’eau au niveau du bassin d’entrée. On malaxe le tout et on fait passer ces excréments au niveau du digesteur. Et vu que c’est un ouvrage à fonctionnement continu, les déjections vont subir une dégradation chimique qui produira du biogaz. Ce biogaz sera stocké au niveau du dôme. Et à partir du dôme, on place des installations de plomberie pour le ramifier jusqu’aux foyers situés au niveau de la cuisine. C’est cela qui servira à la cuisson des aliments pour les ménages ».

Le gaz produit sert aussi à alimenter de l’énergie sous forme d’éclairage à travers des lampes spécifiques

Voilà de façon résumée tout le mécanisme lié au biodigesteur détaillé par Issoufou Ouédraogo, chef de projet biodigesteur de la Croix-Rouge, spécialement pour ce qui est de la production de gaz pour l’alimentation des ménages. Pour ce qui est de la production du compost, la matière organique issue du premier chargement séjourne pendant 40 jours dans le digesteur, informe-t-il. « Après cela, la matière organique qui s’est totalement dégradée va se déverser dans les bassins de sortie et par la suite, elle s’achemine vers les fosses à compost. Cela permet aux ménages d’avoir les composts pour les exploitations agricoles, le bétail et la volaille », a-t-il ajouté.

« Le risque d’explosion est très minime contrairement au gaz butane » Issoufou Ouédraogo

Des avantages non négligeables

La technologie du biodigesteur produit des avantages à bien des égards. Et cela, les deux ménages visités ce jeudi 17 octobre 2024 l’attestent et le confirment. « Chaque année, je prenais environ cinq sacs d’engrais pour mes activités au champ et au jardin. Mais avec le compost, je prends un sac pour le champ, et un sac pour le jardin. On voit que la charge a considérablement réduit. Comme deuxième avantage, les femmes achètent de moins en moins de bois. Avant, on pouvait dépenser 1 500 ou 2 000 francs CFA de bois. Mais maintenant, avec 500 francs CFA, on assure notre cuisine du mois. Les marmites ne se salissent plus comme avant. Pareil pour la maison. Ça fait moins d’efforts physiques pour les femmes. Les yeux aussi ne rougissent plus du fait de la fumée. Donc la santé est mieux préservée avec le biodigesteur, » s’est réjoui Issiaka Bassono, bénéficiaire.

« Je remercie la Croix-Rouge et ses partenaires pour cette initiative », Issiaka Bassono

Des partenaires mieux informés sur la question du biodigesteur

L’Alliance pour le biodigesteur en Afrique de l’Ouest et du Centre est un outil de négociation dont la mission est de susciter auprès des partenaires, davantage d’investissements en faveur de la technologie du biodigesteur. Elle regroupe huit pays à savoir : le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, et le Burkina Faso. Selon son secrétaire exécutif, Dr Mourima Mai Moussa, cette visite qui a réuni les partenaires et le ministère en charge des ressources animales et halieutiques se solde par un satisfecit. « Je suis réconforté par cette visite parce que je fais le tour permanemment. On a pu montrer les avantages économiques liés au développement des chaînes de valeurs, visiter les acteurs qui utilisent le biodigesteur, permis à nos partenaires d’identifier le potentiel lié au partenariat. On a aussi pu voir les transformations induites au niveau des ménages qui utilisent le biodigesteur », a-t-il laissé entendre.

« En dehors de cette localité, plusieurs autres verront des projets semblables se réaliser chez elles »

"On a toujours le biodigesteur au coin de la tête"

Le Programme national de biodigesteur a débuté en 2010 et pris fin en 2020. En visitant les ménages qui utilisent aujourd’hui le biodigesteur, le ministre délégué auprès du ministre de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, chargé des ressources animales, Amadou Dicko, se dit satisfait de l’initiative. De ces dires, l’Etat a en projet de reconduire le programme. Seulement, le gouvernement est en plein processus d’adoption d’un nouvel organigramme. « On a toujours le biodigesteur au coin de la tête », a-t-il affirmé. Son conseil est que les populations s’organisent en coopératives pour accroître la rentabilité car dit-il : « si certains peuvent ramasser les bouses de vache pour les mettre dans le digesteur, cela peut créer de l’emploi pour les jeunes ».

« Plusieurs pays voisins demandent l’expertise du Burkina pour la construction de biodigesteur », Amadou Dicko, au milieu

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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