Burkina/Santé : L’AASAR-BF commémore ses 30 ans autour du thème « La sécurité en anesthésie »

L’Association des agents spécialistes en anesthésie réanimation du Burkina Faso (AASAR-BF) célèbre son 30e anniversaire et tient son 8e congrès national les 18 et 19 octobre 2024, à Ouagadougou. L’activité est une occasion pour les anesthésistes de se rencontrer, mieux se connaître, discuter des difficultés qu’ils rencontrent, partager leurs expériences. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de la santé, Jean Claude Kargougou, représenté par son directeur de cabinet, Dr Liliane Gounabou.
Après trente années d’existence, l’heure est au bilan du côté de l’Association des agents spécialistes en anesthésie réanimation du Burkina Faso (AASAR-BF). Réunis autour du thème « Sécurité en anesthésie au Burkina Faso », cette activité qui concerne aussi leur huitième congrès, sera l’occasion d’échanger sur leur métier, dans un contexte de crise sécuritaire difficile.
« Nous sommes dans un contexte difficile, où les anesthésistes se retrouvent au premier plan dans la prise en charge des blessés. L’anesthésiste est là avant, pendant, et après l’intervention. On peut le considérer comme un pilote d’avion. Et à travers un processus de vérification et de contrôle du matériel, l’anesthésiste œuvre à ce qu’aucun élément ne manque à un moment critique. Sinon, on perd le patient. C’est donc important que ce dernier soit en sécurité et c’est un des éléments qui a motivé le choix de ce thème », a laissé entendre Yacouba Zerbo, président de l’AASAR-BF.

Un appel à s’approprier la check liste
« L’anesthésie est une discipline très investie dans la sécurité. Les taux d’accident et de mortalité dans les blocs ont baissé considérablement ces 20 dernières années », a relevé Dr Liliane Gounabou. Toutefois, dit-elle, les anesthésistes devraient s’approprier la check liste pour assurer au maximum la sécurité des patients.
« En admettant que le risque zéro n’existe pas, l’existence d’une sécurité absolue nécessiterait un investissement infini, qui bloquerait de ce fait toute sécurité. Et pour tendre vers l’objectif zéro, je vous invite à vous approprier la check liste ou liste de vérification, qui est un outil essentiel de la qualité de l’anesthésie dans les blocs opératoires », a-t-elle lancé.

"Il faut améliorer les conditions de travail des anesthésistes"
Le travail des anesthésistes est stressant. Il arrive que ces derniers fassent face à un bloc opératoire vétuste ou que le matériel soit insuffisant pour une intervention. Selon Dr Liliane Gounabou, ce congrès sera l’occasion, en plus des panels sur des thématiques diverses qui seront organisés, de faire le point sur les mesures que peut prendre le ministère de la Santé afin de faciliter leur travail.
« C’est un personnel de première ligne. C’est après eux qu’interviennent les médecins spécialistes. Ils sont donc importants et sans eux, il est difficile qu’une opération puisse se faire en toute sécurité. Ce congrès est le bienvenu car il fera le bilan de tout ce qui se passe dans les hôpitaux, dans les blocs opératoires précisément. Le tout sera assorti de recommandations, qui permettront au ministère d’accompagner ces professionnels dans leur travail », a-t-elle laissé entendre.
Pour rappel, l’Association des agents spécialistes en anesthésie réanimation du Burkina Faso (AASAR-BF) a été créée le 26 aout 1994. Elle regroupe environ 750 anesthésistes. Et pour ce congrès, des anesthésistes du Tchad et du Togo sont aussi là pour partager leurs expériences.
Erwan Compaoré
Lefaso.net