Après la prière introductive et une minute de silence en mémoire des forces combattantes tombées sur le champ de bataille, le héraut du président du Faso, a pris la parole pour donner les raisons de la visite. Il a tenu à présenter ses excuses pour le report de la visite qui devrait se tenir hier mais aussi de la présence de la presse dans la salle. « C’est une réunion qui devrait se tenir à huis clos. Mais j’ai tenu à ce que la presse reste dans la salle au regard de l’importance du message », a expliqué le messager du président Faso avant de transmettre le message.

« Le chef de l’État vous félicite et vous encourage pour votre combat. La crise que notre pays connaît depuis des années, si nous n’avions pas eu des responsables religieux, coutumiers et traditionnels assez responsables, les déchirures allaient être plus graves », a-t-il indiqué. Pour ce travail, poursuit-il, « le chef de l’État vous félicite et vous encourage à poursuivre parce que la bataille doit se poursuivre ». « Il vous invite, ajoute-t-il, à renforcer la même vision au sein des leaders d’opinion et des communautés ». Par ce message, le ministre est convaincu que le discours du chef de l’État aura plus d’écho s’il est aussi porté par ces leaders. « Le chef de l’État donne des orientations. Les messages qu’il nous donne sont davantage mieux véhiculés s’il sont portés par des leaders d’opinion », a lancé Bassolma Bazié.

Le président de la Conférence épiscopale Burkina-Niger (CEBN) par ailleurs évêque de Dori, Mgr Laurent Dabiré, a salué la démarche du gouvernement. « Nous sommes très heureux d’accueillir cette délégation. C’est un message qui appelle à l’unité, à la solidarité pour que toutes les forces puissent contribuer au succès, notamment, la restauration du territoire national », a-t-il dit.

Le ministre, dans son entrevue avec les religieux, a laissé entendre que les jeunes sont les plus exposés dans cette situation sécuritaire. Parmi nos forces combattantes, explique-t-il, ce sont malheureusement des jeunes qui tombent. « Quand nous neutralisons aussi les ennemis, nous constatons qu’ils sont des jeunes aussi », dit-il. Pour Bassolma Bazié, certains jeunes, dans la quête d’un travail, tombent facilement dans le piège des ennemis de la nation. C’est pourquoi, il a exhorté les leaders religieux à persévérer dans la sensibilisation des jeunes pour qu’ils retrouvent le bon chemin, celui de la paix.

Le même constat est fait aussi par le président de la CEBN qui a annoncé plus d’engagement dans la sensibilisation à l’endroit de cette frange jeune. À la délégation, il a réitéré la disponibilité de l’église catholique à persévérer dans sa mission, notamment, la sensibilisation, l’appel à la solidarité. À l’occasion, Mgr Laurent Dabiré a appelé les fidèles à se « donner la main afin de sortir de cette crise ». Tout comme le ministre, il a aussi exprimé la disponibilité de l’église catholique à collaborer avec le gouvernement au cas où le besoin se fera sentir. Il avait à ses côtés, Mgr Prosper Kontiébo, archevêque métropolitain de Ouagadougou et Mgr Alexandre Bazié, évêque auxiliaire de Koudougou.

Pour rappel, cette visite est une suite des rencontres initiées par le gouvernement à l’endroit des différentes communautés. Après les chefs traditionnels, coutumiers, c’était le tour des autorités religieuses ce 18 octobre 2024. Pendant que le ministre Bassolma Bazié était avec l’église catholique, une autre délégation rendait visite à la communauté protestante. Hier 17 octobre, une autre délégation a rencontré la communauté musulmane.

Serge Ika Ki
Lefaso.net