Décès du Pr Sadjo Alfred Traoré : Le monde universitaire et de la recherche lui rendent hommage à l’UNB

Suite au décès du Pr Sadjo Alfred Traoré le lundi 14 octobre 2024, le monde universitaire et de la recherche scientifique ont voulu lui rendre un dernier hommage. La cérémonie d’hommage qui a connu la présence du ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, de la communauté du monde universitaire, des présidents d’universités, des parents, amis, collègues du défunt a eu lieu ce vendredi 18 octobre 2024 à l’Université Nazi Boni (UNB) de Bobo-Dioulasso sur le site de l’INSSA.
Ce fut une cérémonie pleine d’émotions. Selon le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation Adjima Thiombiano, le Pr Sadjo Alfred Traoré a été un grand homme pour le monde universitaire, le département ministériel et pour l’ensemble du pays. « Ce fut un enseignant chercheur pétri d’expérience qui a assumé pratiquement toutes les responsabilités administratives et académiques à tous les niveaux. Il a été l’initiateur d’un laboratoire, occupé les postes de recteur, de chancelier et de président d’université » a-t-il souligné. Il rappelle que c’est sous la présidence du Pr Sadjo Alfred Traoré qu’il y a eu la refondation du système universitaire. « Au niveau du ministère, nous avons entrepris des reformes qui avaient abouti à ce qu’on appelle le livre blanc de l’enseignement supérieur. Il a contribué significativement à l’élaboration de ce référentiel » a ajouté le ministre Adjima Thiombiano.

Au-delà de l’enseignant et du chercheur qu’il est, le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation reconnaît un homme qui a impacté tout le système universitaire et la recherche dans le pays à travers les compétences mises en place. Il laisse entendre qu’à travers les témoignages, il ressort qu’il a pu former à lui seul plus de quatre-vingt docteurs qui occupent aujourd’hui des niveaux de responsabilités tant au plan national qu’international. Sa disparition regrette-t-il, constitue une énorme perte pour le pays. C’est pour cela, qu’il dit être venu au nom du gouvernement pour traduire sa compassion à la grande famille Traoré et à l’ensemble des acteurs des différentes communautés universitaires et de recherches. Il souhaite que les graines qu’il a semées et les plantes qui en sont issues puissent grandir et donner d’autres fruits.
Pour le président de l’université Joseph Ki Zerbo le Pr Jean-François Kobiané, la mystérieuse faucheuse a emporté un pionnier dont la renommée a largement dépassé les frontières nationales et sous régionales. C’est pour lui, à la fois un choc brusque et brutal et une véritable perte pour l’enseignement supérieur et la recherche au Burkina Faso et en Afrique au regard de sa contribution. Tout comme le ministre en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche, le président de l’université Joseph Ki Zerbo reconnaît que son décès est une grande perte pour le monde de la science.
Néanmoins, il se réjouit que le Pr Sadjo Alfred Traoré ait laissé un nombre important de disciples. « Cette forte productivité et ce nombre important de fils et de petits fils résument que le Pr Sadjo Alfred ne mourra jamais » a-t-il salué. Pour lui, ce parcours exceptionnel et sa contribution immense à l’enseignement supérieur et à la recherche au Burkina Faso, en Afrique et dans le monde lui ont valu de nombreuses distinctions honorifiques.
Au nom des enfants du Pr Sadjo Alfred Traoré, Carine Traoré signifie que ce fut un père exceptionnel qui a appris très tôt à sa progéniture, le sens du labeur, de la combativité et de l’auto prise en charge. « Il nous a aussi inculqué les valeurs de l’humanité et du respect de la personne humaine » a-t-elle ajouté. Elle se rappelle que son père ne manquait jamais une occasion pour prôner les vertus de l’unité, d’entraide et de cohésion sociale au sein de la famille. Pour elle, le Pr Sadjo Alfred c’est aussi un pédagogue toujours prêt à inspirer et à encourager ses étudiants. « Il a suscité le talent, encouragé des vocations, fait émerger des générations de scientifiques qui constituent aujourd’hui des références dans l’univers académique du Burkina Faso et dans d’autres contrées » a-t-elle témoigné et d’exprimer sa gratitude à tous pour le soutien, la compassion et la solidarité.
Djaryigo Diarra
Lefaso.net