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contrefaçon de motos : des mises au point

Publié le vendredi 7 avril 2006 à 08h47min

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La mise au point de François T. Kaboré de EKAF

Monsieur le directeur de Publication de Sidwaya, Ouagadougou, je viens par la présente vous demander de publier ce droit de réponse, suite à l’article sur la contrefaçon de motos que votre journal a publié le 21 mars 2006 en page 6 et qui tend à dire que mon établissement vend des motos de contrefaçon. Ce qui est bien sûr faux !

J’exerce ce métier depuis 56 ans. J’ai débuté comme mécanicien à Rood woko. Je collais au début des chambres à air avant de passer à la réparation proprement dite. Aujourd’hui, je suis vendeur de motos. J’ai été cité dans l’article sur la sortie de la coordination parue dans Sidwaya du mardi 21 mars comme vendant des produits de contrefaçon. Je déments une telle affirmation et confirme que j’exerce mon activité en toute légalité.

La vente de cycles est maintenant une affaire familiale puisque mes fils sont en train de prendre la relève. Il y a que 2 KAS qui est parti récemment aux Etats-Unis pour étudier, qui ne fait pas de commerce. C’est dire donc que nous avons une longue tradition de ce métier. Et jamais, on ne nous a accusé de fraude. Je suis profondément croyant et jamais je ne vendrai de produits douteux dans mes magasins même si en ce moment le marché de la moto souffre du hors taxe.

J’ai toujours été en règle vis-à-vis de l’Etat car je ne sais pas mentir. Ceux qui me connaissent pourront en témoigner. Je ne connais pas ces pratiques tout comme je ne crois pas en l’existence du wack ou de la sorcellerie. La seule chose qui est établie, c’est l’existence de Dieu. L’homme doit manger à la sueur de son front et en dehors des remèdes naturels ou des poisons aucune force n’aura d’effet sur lui.

Les allégations de fraude portée contre mon établissement sont sans fondement surtout que j’ai été le premier adjoint du Coordonnateur national de la lutte contre la fraude quand il était maire de Nongr-massom. C’est un ami et je ne me permettrai jamais de lui compliquer davantage la tâche.

Je profite de l’occasion pour demander à l’Etat de mieux organiser le marché de la moto car il y a bien de problèmes à ce niveau. Enfin, je redis que l’entreprise EKAF n’est pas mêlée à cette affaire de contrefaçon. Dans l’attente d’une suite favorable, je vous prie de bien vouloir, Monsieur le directeur général, en l’expression de ses sentiments respectueux.

François T. KABORE
01 BP 38-45 Ouagadougou 01
Tél. : 50 33 62 83/78 85 62 88


La réaction de Nasser Basma de Mégamonde

Droit de réponse à l’interview de M. Ouédraogo Boureima, PDG du Groupe OBOUF, parue dans Sidwaya du 28 mars 2006-04-03

Monsieur le directeur général de Sidwaya,

Je viens par la présente vous demander de publier le présent droit de réponse dans vos colonnes en réaction à l’interview de M. Ouédraogo Boureima, PDG du Groupe OBOUF que vous avez publiée dans votre édition du mardi 28 mars 2006. J’ai été pris à partie dans cet article qui incite à la haine raciale, à la xénophobie et me traite de Burkinabè de seconde zone. Le présent droit me permettra de rétablir la vérité.

De la contrefaçon de ma marque BEST

Je voudrais avant tout indiquer que j’ai été très choqué de me voir prendre directement à partie par le sieur Boureima Ouédraogo

J’ai ma marque Best qu’il utilise sur ces produits alors que je l’ai devancé dans l’exploitation de celle-ci, faisant beaucoup de Marketing et de communication autour. Ensuite, j’ai déposé ma marque bien avant Access Lomé. Ce qui rend caduc le document togolais présenté par OBOUF. En effet, l’OAPI se base sur l’antériorité d’usage et demande au déposant dans son article 201 de faire la preuve que la marque qu’il demande n’est pas déjà exploitée. Access savait bien que Best était exploitée mais elle a introduit son dossier. C’est déloyal. En outre, les marques sont accordées nominalement. Vous le constaterez, du reste, sur la copie de mon arrêté.

Ce qui veut dire qu’OBOUF ne peut pas se prévaloir de cet arrêté car il n’est pas au nom du Groupe OBOUF. Dans tous les cas, nos avocats ont écrit à Access et à l’OAPI pour demander la radiation volontaire de l’arrêté togolais sous huitaine. Dans le cas contraire, nous irons en justice et nous croyons que nous serons rétablis dans nos droits, puisqu’un autre concurrent avait la même chose et l’OAPI nous a rétabli dans nos droits. C’est loin d’être une affaire de personne, comme M. Ouédraogo tente de faire croire dans son propos, mais du business.

Je voudrais ensuite dire avec force que Basma n’a pas le pouvoir de mettre la puissance publique, à travers la coordination, en marche contre qui que ce soit. Comme tout citoyen, j’ai eu à exprimer mes préoccupations sur la contrefaçon de ma marque. Elle a bien voulu effectivement faire une sortie le 21 mars 2006, une opération que j’ai saluée dans Sidwaya sans attaquer qui ce soit. Je réitère à cette structure mes encouragements pour le travail qu’elle abat chaque jour pour protéger l’économie nationale. Ce qui est sûr, elle n’est pas une société par action et ne peut donc être une filiale du Groupe SIMMO-MEGAMONDE.

Je voudrais également insister sur l’importance des marques en commerce, c’est l’aspect qui en donne le plus, la valeur marchande. Un comprimé générique n’aura jamais le même prix qu’une spécialité, même s’ils sont fabriqués par la même firme pharmaceutique. La marque compte beaucoup en affaire. C’est un contrat de confiance qu’il ne faut laisser personne salir par imitation. Il y va de l’honneur de votre dignité car ce qui fait la différence entre les hommes, c’est bien l’intégrité. Avant, on achetait le produit sur la base de la parole. Aujourd’hui, il faut des papiers des marques, respectons-les.

Il y a contrefaçon de la part de Access

Lorsque nous avons commencé, on traitait nos produits de « chinoiseries ». Seuls les produits SIFA marchaient. Nous avons essayé plusieurs marques et modèles, communiqué et investi beaucoup d’argent pour créer un brand autour du modèle JC qui se décline en plusieurs sous-produits ; Evergreen, Best, Mégastar, etc. c’est parce que le branding marche qu’Access l’associe à son produit. C’est de la contrefaçon et OBOUF le sait puisqu’il a acheté une cinquantaine de ces motos chez moi juste avant de se lancer dans l’importation. Les factures ci-jointes le prouvent. Il aurait voulu les copier qu’il ne s’y prendrait autrement. Dans tous les cas, cette pratique est déloyale car semant la confusion dans l’esprit des consommateurs qui doivent, c’est leur droit, savoir quel est le bon grain et quelle est l’ivraie avant tout achat.

Pour le moment, nous n’avions pas de difficultés à écouler nos produits mais la persistance du phénomène peut à long terme nous mettre en difficulté. Un bon gestionnaire doit aussi prévenir cela, au lieu de se contenter de vendre beaucoup seulement. Ensuite, j’ai un contrat de confiance avec les consommateurs que je dois respecter. L’arrêté présenté par OBOUF n’est pas valable. Si son fournisseur ne le radie pas volontairement, les instances judiciaires nous rétabliront dans nos droits, j’en suis persuadé.

« Je suis chez moi »

Je n’’aurais pas voulu aborder la question parce qu’elle me fait honte mais je ne puis répondre à OBOUF sans m’y atteler. M. Ouédraogo sait que j’habite ma propre maison, puisque nous habitons dans la même zone. Ensuite, il sait que je suis Burkinabè depuis plus d’une décennie, mieux ma famille est au Burkina depuis 1958 et est également Burkinabè, ma femme est Burkinabè de naissance. La constitution de notre pays ne dit pas que les Burkinabè de peau blanche sont de seconde zone. Elle dit que nous avons les mêmes droits. (...) C’est pour cela que je ne fais pas de distinction entre mes frères et sœurs Burkinabè. Nous avons beaucoup souffert de nos origines dans un pays frère. Nous n’allons pas nous y mettre nous aussi. Les plaies sont encore ouvertes.

De tels propos dans un quotidien sérieux peuvent décourager les investisseurs étrangers qui souhaiteraient s’installer dans notre pays. Alors, pas d’amalgame surtout que ce pays est composé de peuples venus d’ailleurs : les Bobos seraient venus du Mali, les Mossis du Ghana et les Peuhls de Guinée. Enfin, on ne réalise pas une usine de plus de 1 milliard pour l’abandonner et fuir, surtout lorsque rien que le terrain vous a coûté plus de 300 millions de francs CFA et que vous êtes chez vous. Je suis Burkinabè et fier de l’être.

C’est pour cela que je me bats, pour la lutte contre la pauvreté et le développement national. Un mérite que les autorités ont bien voulu reconnaître en me faisant chevalier de l’Ordre national. Puisse Dieu préserver la paix au Burkina.

Enfin, je voudrais affirmer que Nasser Basma ne bénéficie pas de traitement de faveur de la part de qui ce soit. Mes sociétés sont contrôlées régulièrement comme toutes les autres. Je dirais qu’on est un peu plus regardant sur les affaires, d’autant plus que je n’ai pas la langue dans la poche. M. Ouédraogo peut donc être rassuré à ce niveau. Je ne suis donc pas un fraudeur. Mes commandes sont même vendues trois mois à l’avance. Je remercie Dieu pour cela. Je ne vois pas l’intérêt donc de m’assurer un monopole. OBOUF ne constitue pas une menace directe pour moi puisqu’il ne vend même pas 10% de mon volume annuel de motos.

Je n’ai donc pas peur de la concurrence. Ce qui veut dire que la baisse de prix dont il est question ne pouvait être entraînée par nous...Cela dit, je ne supporte pas la concurrence déloyale. Alors qu’OBOUF arrête de me traiter de la sorte car en dehors de la marque Best, il n’y a aucun problème entre lui et moi et je ne voudrais pas qu’il y en ait. Il est un frère et mieux, il a été un client. On ne s’est pas entendu sur les modes de paiements à l’époque mais on est, à mon avis resté en bons termes. Je ne comprends pas le ton qu’il a employé avec moi. Notre seul problème, c’est Access Best. S’il arrête d’utiliser ma marque, tout rendre dans l’ordre. En commerce, il y a aussi des règles et une déontologie à respecter.

Sidwaya est un journal sérieux et respectable : c’est pourquoi je n’ai pas introduit une plainte en diffamation contre OBOUF ce qui m’aurait obligé à citer un directeur de Publication qui fait son métier de journaliste avec fierté. L’incitation à la haine raciale est toujours dangereuse et je laisse cela aux apprentis sorciers.

Dans l’attente d’une suite favorable, je vous prie de bien vouloir croire, Monsieur le directeur général, en l’expression de ma parfaite considération.

Le Président Directeur Général
du Groupe Mégamonde s.a
Nasser BASMA,
Chevalier de l’Ordre national


NDLR : A la suite de ce droit de réponse, la rédaction des Editions Sidwaya met un terme à une polémique passionnée et passionnelle. La question de la fraude mérite certainement mieux. C’est une aubaine qui est donnée aux autorités compétentes de clarifier cette question afin d’assainir le marché des deux roues dans notre pays.

Les différents dérapages sont regrettables. En toute clarté Sidwaya a mis le doigt sur une plaie qui ronge l’économie nationale. Nous ne nous voulons pas être juge ni partie , c’est pourquoi nous appelons à un assainissement du milieu car il y a véritablement un problème. A chacun donc de savoir raison garder.

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