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Burkina /Cinéma : « Affranchie », un film qui milite en faveur de la santé sexuelle reproductive de la femme

Publié le lundi 21 octobre 2024 à 11h00min

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Burkina /Cinéma : « Affranchie », un film qui milite en faveur de la santé sexuelle reproductive de la femme

« Affranchie » de Naima Maguilatou Traoré est le projet de film court métrage lauréat du projet Artivisme pour un monde plus juste de l’association Taafé Vision parmi une dizaine de projets de films incubés pendant plusieurs semaines. L’avant-première du film est intervenue le jeudi 17 octobre 2024, au cours d’une cérémonie.

« Affranchie : Dia, une étudiante de 23 ans sous contraceptif. La belle-mère de Dia offusquée par ce choix exige d’elle une grossesse avant les 15 jours de confinement traditionnel. Ben, son époux, après maintes réticences, finit par céder à la pression de sa maman, sachant que cela va à l’encontre du projet de vie de couple qu’ils ont planifié avec minutie. Quand Dia décide de plier bagages, sa belle-mère passe à une confession inouïe… », tel est le synopsis du film.

La jeune réalisatrice Naima M. Traoré, dans le scénario, met en scène une jeune fille déterminée à être maître de sa vie malgré les pesanteurs sociales, d’où le titre. Ce court-métrage est inspiré d’un fait réel, selon la réalisatrice. « Ma voisine est une mère et femme au foyer qui fait des enfants chaque année sans avoir droit à la contraception. Chaque année, elle porte des bassines d’eau avec un ventre rond. Elle a fait beaucoup d’enfants, maintenant elle a commencé à faire des fausses couches parce qu’elle est fatiguée. Maintenant, le message que je veux adresser à la société est que le corps de la femme lui appartient. Le fait de faire des enfants c’est bien, mais il y a aussi son épanouissement personnel », a-t-elle laissé entendre.

Pour la réalisatrice, son film est inspiré d’un fait réel

Elle a soutenu qu’à travers ce film, elle veut faire passer un message qui s’adresse aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Elle a terminé en remerciant ses formateurs et toutes ses camarades. « Ce n’était pas facile vu que je ne suis pas de Ouagadougou. Les va-et-vient me fatiguaient beaucoup », a-t-elle précisé.
Les films incubés et la réalisation du film lauréat « Affranchie » s’inscrit dans la mise en œuvre du projet « Artivisme pour un monde plus juste », un programme de formation de femmes en écriture et réalisation de films courts métrages et de projections-débats dans les provinces du Burkina Faso. Le projet est financé par Foundation for a just society (FJS) et sa mise en œuvre couvre la période 2023-2025.

Le 1er novembre 2023 marquait le début du programme. Suite à un appel à candidatures autour de la thématique « Droits des femmes et engagement citoyen », dix projets de femmes sur 27 ont été retenus. Ces femmes porteuses de ces projets ont bénéficié d’une série de formations sur tout le processus de fabrication de film court métrage fiction, exempt de stéréotypes de genre, notamment en technique d’écriture de scenario, technique de mise en scène, technique de prise de vues, selon Azaratou Bancé, coordinatrice de l’association Taafé Vision.

Pour la coordinatrice de l’association, tous les films se valaient

Pour Mme Bancé, tous les dix films se valent. Et pour la première fois, aucun des dix projets de films ne se ressemblent. « Affranchie » a été choisi peut-être grâce à l’engagement de la jeune réalisatrice en faveur de la santé sexuelle et reproductive. « Dans le cas de Dia, c’était son corps, mais est-ce que c’était son choix ? Son engagement à trouver de meilleures conditions d’études pour ses amis a beaucoup pesé. Sinon, tous les films se valaient », a-t-elle assuré. Cette avant-première de « Affranchie » a vu la présence de Abdoulaye Dioni, conseiller technique du ministre en charge de la culture. Il a indiqué que la promotion du droit de la femme est une thématique pertinente. Il a encouragé l’association Taafé Vision à poursuivre dans cette lancée.

Obissa Juste Mien
Lefaso.net

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