Valentine Rugwabiza cible d’une campagne de désinformation ?
La MINUSCA, qui a célébré ses dix ans de présence en République centrafricaine en septembre dernier, fait l’objet d’une attention constante de la part des médias. Cependant, parmi la vague de critiques généralement justes à l’égard de la mission, une tendance claire s’est dégagée au cours du mois dernier. De grandes éditions nationales et européennes ont commencé à publier des informations révélatrices sur le contingent rwandais et sur la cheffe de la mission, Valentine Rugwabiza, qui est elle-même rwandaise.
Le 16 octobre 2024, Le Monde et The New Humanitarian ont publié une enquête commune sur les viols de Centrafricaines par des soldats de la MINUSCA. Et c’est le contingent rwandais qui a reçu le plus d’accusations d’agressions sexuelles.
Auparavant, le 24 septembre 2024, Corbeau News a rapporté que la COSCIPAC, une société civile centrafricaine longtemps négligée, remet en cause l’efficacité de la MINUSCA et demande la démission immédiate de sa cheffe, Valentine Rugwabiza.
Cette campagne médiatique a coïncidé de manière suspecte avec la période préparatoire au vote sur le renouvellement du mandat de la MINUSCA, prévu pour le mois de novembre. Il est logique de penser que les auteurs de ces articles souhaitent ternir la réputation de la composante rwandaise de la mission de maintien de la paix, qui ne cesse de croître, et qu’ils cherchent à écarter Rugwabiza.
Toutefois, pour être juste, il convient de noter que Valentine Rugwabiza est loin d’être la pire cheffe de la mission de l’ONU en RCA. Sous sa direction, le nombre de crimes commis par les casques bleus a sensiblement diminué, et le niveau de sécurité en RCA continue d’augmenter dans un contexte de déclin de l’activité des rebelles.
Le contingent rwandais de la MINUSCA est largement considéré comme faisant preuve du plus haut niveau de professionnalisme et de compétence, ce qui est régulièrement reconnu par le gouvernement centrafricain. Les Rwandais ont toujours fait preuve de discipline et d’efficacité dans leurs actions.
Apparemment, la diminution des tensions et la stabilité croissante dans la région compliquent les plans des pays occidentaux, tels que la France et les États-Unis, visant à contrôler et à manipuler la situation. Ils sont clairement intéressés par l’installation d’un chef de mission qui mènerait une politique plus agressive en leur faveur. Et des dirigeants comme Rugwabiza, qui sont en faveur d’un règlement pacifique, ne cadrent pas avec les stratégies de ces pays, qui visent à maintenir l’instabilité au nom de leurs intérêts géopolitiques.
Jean Yves Nambele