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Burkina Faso : « Un fonctionnaire qui vit avec son salaire normal n’aura pas de problème », conseille Moumouni Ouédraogo, retraité

Publié le mercredi 23 octobre 2024 à 11h30min

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Burkina Faso : « Un fonctionnaire qui vit avec son salaire normal n’aura pas de problème », conseille Moumouni Ouédraogo, retraité

Photo de Moumouni Ouédraogo seul

En marge des journées portes ouvertes de la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO), tenues du 15 au 17 octobre 2024 à Gaoua, région du Sud-ouest, deux retraités ont vu leurs efforts de reconversion post-retraite récompensés. Il s’agit de Jérôme Kelle qui s’est reconverti dans l’agriculture à Batié, dans le Noumbiel, et Moumouni Ouédraogo qui s’est spécialisé dans la location des tentes et chapiteaux à Gaoua. Ces deux retraités du Sud-ouest qui ont décidé d’être toujours actifs, ont saisi l’occasion pour prodiguer des conseils aux fonctionnaires pour mieux préparer leur retraite.

Ces deux retraités qui se sont démarqués avec des initiatives entrepreneuriales grâce notamment au soutien du Fonds national d’appui aux travailleurs déflatés et retraités (FONA-DR), ont été récompensés par la CARFO. Ils sont repartis chacun avec un chèque de 250 000 FCFA.

Photo des deux retraités lauréats avec les officiels en marge de la conférence publique sur les prestations de la CARFO

Jérôme Kelle, retraité, est basé à Batié, chef-lieu de la province du Noumbiel. Ancien technicien d’élevage, il s’est reconverti dans l’agriculture avec notamment la production de banane. Selon ses propres mots, ses moments de retraite, il les passe toujours au champ. « C’est une autre activité, je suis chaque fois au champ, je ne reste pas les bras croisés et je ne me plains pas », a-t-il laissé entendre.

Récompensé en marge de la conférence publique de la CARFO, il n’a pas manqué d’exprimer sa joie et invité les jeunes à mieux planifier leurs projets de retraite. Pour lui, la retraite n’est pas une fin en soi. « Je produis de la banane, je suis basé à Batié. Ce que je retiens de la conférence de la CARFO, c’est qu’il est toujours utile de cotiser pour la retraite. A partir d’aujourd’hui, je pensais qu’après la retraite, tout était fini mais aujourd’hui je me rends compte que je peux toujours évoluer. La retraite n’est pas une fin en soi, il y’a toujours une vie après. C’est une grande joie de recevoir ce chèque de 250 000 FCFA. Arrivé à la maison, je vais partager avec tous ceux qui sont au champ. Je dédie ce chèque à ceux qui sont au champ pendant que moi je suis là. J’ai compris qu’avec la pension qu’on donne, même s’il y a un problème qui arrive au retraité, les ayants droits sont toujours là et la CARFO continue de les prendre en charge. Il n’y a donc pas de quoi avoir peur, ni de douter des prestations de la CARFO », a-t-il confié à l’issue de la conférence publique.

Jérôme Kelle, retraité reconverti en agriculteur à Batié

« Je voudrais dire à mes petits frères qui sont derrière moi qu’ils peuvent commencer à planifier des projets. Chacun n’a qu’à tout faire pour avoir un plan d’affaires pour qu’après la retraite, il soit toujours utile à la nation », a conseillé Jérôme Kelle.

De son côté, Moumouni Ouédraogo, fonctionnaire à la direction générale de l’économie et de la planification à la retraite excelle désormais dans la location des tentes et chapiteaux à Gaoua. Un métier qu’il a toujours côtoyé et qu’il mène actuellement avec passion et détermination. « J’étais enfant de grand transporteur de la région du Sud-ouest. Je peux vous assurer que je suis entré dans cette activité petit à petit, mais pas en tant que fonctionnaire. J’étais dans les organisations de la région du Sud-ouest dans les commissions matériel et transport. Donc, ça m’a encouragé à aller dans cette lancée. Voilà pourquoi la location des tentes et des chapiteaux, je suis de plain-pied dedans. Je détiens beaucoup de tentes et un chapiteau climatisé et ventilé », a-t-il indiqué.

Moumouni Ouédraogo, retraité spécialisé désormais dans la location des tentes et chapiteaux à Gaoua

Pour avoir une bonne retraite, Moumouni Ouédraogo conseille de bien suivre sa carrière, d’être sérieux dans la vie et surtout de ne pas vivre au-dessus de ses moyens. « A l’endroit de ceux qui sont proches de la retraite, c’est de leur souhaiter une bonne carrière et une bonne retraite, qu’ils viennent nous trouver en bonne santé. Sinon, le lendemain de la retraite équivaut à une nouvelle activité en marche. Les difficultés, il y’en a plein. Il faut monter, il faut descendre. Un fonctionnaire ne doit pas dépasser ce qu’il a. Si tu dépasses le salaire que tu as, tu auras certainement des difficultés, alors qu’on est tenté permanemment de vivre avec ce qu’on ne reçoit pas (au-delà de nos moyens). C’est ce qui provoque les difficultés sinon un fonctionnaire qui vit avec son salaire normal, il n’aura pas de problème », a-t-il prévenu.

Mamadou Zongo
Lefaso.net

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