An 10 de l’insurrection populaire au Burkina : Le président de l’ALT rend hommage aux héros nationaux
La tradition a été une fois de plus respectée en ce jour commémoratif de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, et du coup d’État manqué du 16 septembre 2015 .
Depuis 10 ans, la nation burkinabè rend hommage à ses filles et fils victimes de ces évènements politiques qui ont marqué l’histoire du pays. Dès l’arrivée du président de l’Assemblée législative de transition (ALT), Dr Ousmane Bougouma, représentant le capitaine Ibrahim Traoré, sur l’esplanade du monument aux Héros nationaux aux environs de 10 heures, la sonnerie aux morts et l’exécution de l’hymne national ont été enclenchés, suivies d’une minute de silence en mémoire des martyrs.
Après les honneurs militaires, le représentant du président du Faso a déposé une gerbe de fleurs au pied du monument, avec en toile de fond des sons et rythmes militaires. Il a par la suite salué les représentants des familles des martyrs alignés au côté gauche du monument, avant de rebrousser chemin. Ce fut une sobre cérémonie sans discours officiel.
Même les représentants des familles des victimes, Victor Pouahoulabou et autres, qui avaient préparé un discours à cette occasion, ont dû se rabattre sur les interviews de la presse pour exprimer leur satisfaction pour le respect de la mémoire des victimes. Ils précisent que beaucoup de choses ont été faites, mais beaucoup reste encore à faire.
Le porte-parole de l’Union des familles de victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, Babou Bamouni, a lui aussi rendu hommage à l’ensemble des acteurs sur le terrain qui se battent pour que le pays tienne debout, dix ans après. Il retient que ces personnes ne sont pas tombées pour rien, et que le sang qu’elles ont versé continue de construire un progrès énorme pour le pays. Babou Bamouni dit être satisfait de l’indemnisation de certaines personnes, mais plaide pour des actions en faveur de ceux qui attendent toujours.
Présent à la cérémonie, l’artiste musicien Oscibi Jhoann, blessé lors du coup d’État manqué du 16 septembre 2015, a ajouté qu’une nation sans mémoire n’est pas une nation. « C’est d’ailleurs pourquoi, chaque année, nous venons nous rappeler de l’espoir suscité par cette insurrection. Nous sommes là pour dire à la jeunesse qu’il y a eu un passé et il faut travailler pour un futur meilleur », a-t-il lancé.
Yvette Zongo
Lefaso.net