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Burkina/Education : 364 enseignants promus aux grades d’officiers et de chevaliers de l’ordre des palmes académiques

Publié le jeudi 24 octobre 2024 à 17h00min

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Burkina/Education : 364 enseignants promus aux grades d’officiers et de chevaliers de l’ordre des palmes académiques

Les enseignants sont ceux qui façonnent et font de l’apprenant un être utile pour la société. Médecin, architecte, pilote, banquier, avocat, magistrat, journaliste, etc., tous doivent leur réussite professionnelle en partie à ces êtres qui nourrissent l’esprit, réconfortent les cœurs et insufflent des rêves. Ce jeudi 24 octobre 2024 à Ouagadougou, l’Etat burkinabè a tenu à marquer une halte pour magnifier leur courage et leur abnégation à travers des distinctions, allant du grade d’officier de l’ordre des palmes académiques, à celui de chevalier. La cérémonie a été présidée par le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Pr Adjima Thiombiano.

En rendant hommage à l’enseignant burkinabè, le slameur burkinabè Naël Melerd décrivait une personne qui consacre l’entièreté de sa vie à faire vivre les autres. Il le compare à un potier qui s’applique à malaxer l’argile à l’aide de ses doigts habiles, usant souvent de mouvements agiles et barbares sur la terre, pour obtenir au final un vase qui brille. L’artiste poursuit en décrivant le rôle social qu’à celui-ci dans la vie des apprenants. Un rôle qui l’emmène souvent à se muer en parent, pour faire de l’élève un homme utile à sa société. Pour le ministre Adjima Thiombiano, l’enseignant burkinabè est un symbole de résilience, surtout en ces moments de crise sécuritaire qui n’épargne pas le secteur éducatif.

Les récipiendaires ont observé une minute de silence en l’honneur des enseignants tombés du fait de l’insécurité

En célébrant en différé la journée mondiale des enseignants qui se tient chaque 5 octobre, l’Etat burkinabè a voulu saluer le mérite de ces hommes et femmes qui contribuent à la formation des jeunes pour le développement radieux du pays. Ils étaient 364 à recevoir des distinctions ce jeudi 24 octobre 2024. Six d’entre eux ont été promus au grade d’officiers de l’ordre des palmes académiques, et 358 au grade de chevaliers de l’ordre des palmes académiques. Selon Adjima Thiombiano, cette journée fait suite à celle de l’excellence scolaire, célébrée cette année sous le thème : « Valoriser les voix des enseignants vers un nouveau contrat social pour l’éducation ». « Elle met en avant le rôle de l’enseignant dans l’éducation et la formation de notre jeunesse pour une société plus responsable, éprise de paix, et résolument engagée vers un développement endogène et durable », a-t-il justifié.

Les ministres présents au cours de cette cérémonie

Pour lui, l’enseignant porte une immense responsabilité dans le contexte actuel. « Celle de gardien, d’espoir, et d’architecte d’un Burkina nouveau », a-t-il égrené. Pour ce faire, il insiste sur l’impérieuse nécessité pour les enseignants des trois ordres d’enseignement, à travailler en parfaite symbiose. « Une réorganisation des ministères en charge de l’éducation a été opérée pour une réforme globale de notre système éducatif... Nous devons travailler ensemble... Et cela, depuis les premiers responsables que sont les dirigeants, aux acteurs de terrain. Donnons-nous la main pour bâtir cette nation forte... La libération du Burkina Faso passe par le combat que mène chacun de nous. Votre part, c’est de faire en sorte que cette jeunesse soit éclairée... Le Burkina Faso sera ce que vous voulez qu’il soit », a-t-il lancé.

« Votre combat est noble et l’avenir du Burkina est entre vos mains », Adjima Thiombiano

Tout en renouvelant leur engagement à poursuivre leur mission d’éducateur social et de formateur, les enseignants saluent cette distinction avec joie, signe que leur détermination n’est pas vaine. « Je crois savoir qu’il y a des critères pour obtenir une distinction. Parmi eux, je suppose qu’il y a le travail bien fait. Et si on m’a distingué, c’est parce qu’on estime que j’ai respecté ces critères là. Mais ce n’est pas tout seul qu’on y arrive. C’est aussi grâce aux collaborateurs et à la famille. C’est pourquoi je voudrais les remercier pour cet appui. C’est par conséquent une invite à faire mieux que ce que j’ai fait jusqu’aujourd’hui, sinon, garder le même dynamisme », a laissé entendre Pr Gérard Bila Segda, enseignant de physique à l’université Joseph Ki-Zerbo, promu au grade d’officier de l’ordre des palmes académiques.

« Sans un climat familial favorable, on ne peut pas donner le meilleur de soi-même au service », Pr Bila Segda

« Aujourd’hui je reçois une distinction honorifique après 37 ans de service. Ce n’est pas rien. Les années passées, j’ai aussi reçu des lettres de félicitation. Je suis vraiment très contente ! Je dédie cette distinction à ma famille, à mes enfants surtout, et à mes supérieurs hiérarchiques. Heureusement ou malheureusement, c’est presque la fin pour moi, parce que je vais à la retraite en fin juillet. J’encourage tous les enseignants à se donner à fond dans l’éducation des jeunes et à travailler dur, même quand ils pensent que ce qu’ils font n’est pas vu. Ça paye toujours », a conseillé l’enseignante Elisabeth Kaboré, promue au grade de chevalier de l’ordre des palmes académiques.

« Je remercie tous ceux qui ont concouru à ce que je sois distinguée », Elisabeth Kaboré

« C’est une fierté pour moi de me voir distinguer par les plus hautes autorités. C’est une invite à mieux faire, une invite à redoubler d’effort, à donner l’exemple à notre entourage et à nos jeunes frères. Je dédie cette distinction au Dieu tout puissant qui me donne la force et la santé d’abattre ce travail. Ensuite je me félicite pour mon dévouement, mon courage, et mon abnégation. Je la dédie aussi aux plus proches collaborateurs. Nous avons toujours travaillé dans un climat franc. C’est ce qui a valu cette distinction. Et enfin, je la dédie à ceux qui ont porté leur choix sur moi, mais aussi, à toutes les autorités, à ces personnes qui se battent pour un meilleur avenir pour notre pays le Burkina Faso », s’est exclamé Joseph Dimi Paré, directeur de l’école "Amitié" de Toma, promu au grade de chevalier de l’ordre des palmes académiques.

« J’ai toujours été ponctuel et assidu au service », Joseph Paré

« C’est un sentiment de joie, de fierté et de reconnaissance qui m’anime. Quand vous recevez une distinction dans votre jeune carrière, cela montre que ce que vous faites dans le silence est vu et reconnu par vos supérieurs. Je suis donc reconnaissante vis-à-vis de ces derniers qui ont cru en nous, et qui nous ont proposé pour cette distinction honorifique. En ce moment précis, je pense à mon père, parce qu’il a cru qu’une femme devait et pouvait aller à l’école. Il m’y a inscrite. Il a mis tous les moyens pour que je puisse aller le plus loin possible, afin que moi aussi je contribue au développement de mon pays depuis mon poste. Aussi, je dédie cette distinction à l’ensemble de mes collègues. Nous travaillons en équipe et c’est ce qui vaut cette distinction aujourd’hui », a salué pour finir Dr Sylvie Zongo, chercheure à l’Institut des sciences des sociétés.

« Je dédie aussi cette distinction à la promotion 2013 de l’INSS », Dr Sylvie Zongo

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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