Bobo-Dioulasso : Des « enfants Garibou » nettoient le « cimetière route de Banakélédaga »

Des enfants talibés, communément appelés « enfants Garibou », ont fait œuvre utile ce jeudi 24 octobre 2024 à Bobo-Dioulasso, à travers le nettoyage du « cimetière route de Banakélédaga ». Ces enfants se sont mobilisés sous l’impulsion de leurs maîtres coraniques réunis en Association autonome des maîtres coraniques du Burkina Faso (AAMCB). Cette action a permis de nettoyer ce lieu qui « s’étouffait » sous les hautes mauvaises herbes.
Ils étaient nombreux ces enfants talibés et leurs maîtres coraniques à prendre part à cette activité de nettoyage. Armés de machettes, de dabas et de râteaux, ils ont voulu refaire une beauté à ce lieu qui est la « dernière maison de tous ». A en croire le président de l’Association autonome des maîtres coraniques du Burkina Faso, Aboubacar Badini, l’association n’est pas à sa première opération. « Nous sommes à notre septième activité de nettoyage de cimetière aujourd’hui », a-t-il confié.
Selon lui, « après la vie il y a la mort et la tombe nous est tous réservée ». D’où la nécessité pour lui de prendre soin des cimetières car, dit-il, les morts aussi ont besoin de soins. Ce geste de l’association permettra ainsi à chacun de prendre conscience en prenant soin de cet espace commun. Le président de l’association, Aboubacar Badini, a souligné que cette activité est une manière de montrer la place des « Garibou » dans la société.
« Aujourd’hui c’est jeudi et dans les écoles coraniques nous n’avons pas de cours. C’est pourquoi nous nous sommes réunis ici ce matin pour faire œuvre utile en nettoyant ce cimetière, afin de lui donner une belle image. C’est aussi une manière pour nous de contribuer aux œuvres de développement du pays, c’est notre participation citoyenne », a-t-il laissé entendre.
Par cet acte, l’association autonome des maîtres coraniques du Burkina veut promouvoir la cohésion sociale entre les différentes confessions religieuses. C’est pourquoi, le nettoyage a concerné toutes les parties du cimetière à savoir le côté réservé aux musulmans et celui réservé aux chrétiens. En effet, le cimetière route de Banakélédaga à Bobo-Dioulasso est divisé en deux parties. Une partie réservée aux sépultures musulmanes et l’autre partie aux sépultures chrétiennes. « Pour nous, nous sommes tous des êtres humains ; que tu sois musulman, chrétien ou traditionnaliste, nous sommes tous pareils. Si le musulman meurt, c’est ici qu’il est enterré et si le chrétien meurt, c’est ici aussi qu’il est enterré. Peu importe la religion, nous voulons juste donner une belle image à cet endroit », a insisté le président Badini.
Avant d’inviter tous les autres acteurs à emboiter le pas afin de rendre ce lieu propre. A en croire le président Badini, l’association rencontre d’énormes difficultés dans l’accomplissement de cette action de citoyenneté. Il s’agit notamment des difficultés liées au manque d’outils de travail nécessaires. « Nous sommes sortis nombreux pour le nettoyage, mais malheureusement il n’y a pas de matériel de travail, suffisant pour mener à bien le nettoyage. Nous profitons de l’occasion pour lancer un appel à l’endroit de toutes les bonnes volontés qui peuvent nous aider à bien vouloir le faire. Cela va nous aider à bien mener le travail de désherbage », a lancé Aboubacar Badini.
Cette activité va permettre de débarrasser le cimetière route de Banakélédaga de toutes ses mauvaises herbes, facilitant ainsi sa fréquentation et l’inhumation des morts.
Romuald Dofini
Lefaso.net