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Burkina/Transformation de maïs : Le PACTE appuie Agroserv dans la construction d’une usine à Bobo-Dioulasso

Publié le vendredi 25 octobre 2024 à 10h00min

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Burkina/Transformation de maïs : Le PACTE appuie Agroserv dans la construction d’une usine à Bobo-Dioulasso

Installée dans la zone industrielle de Kossodo, à Ouagadougou, la société Agroserv Industrie, évoluant dans le secteur de la transformation agroalimentaire du maïs, va bientôt ouvrir une nouvelle usine dans la ville de Bobo-Dioulasso. Les travaux de construction avancent bien et le promoteur, Siaka Sanon, a estimé le démarrage de l’unité en mai 2025. C’était à l’occasion d’une visite de chantier de la caravane de presse du Projet d’agriculture contractuelle et de la transition écologique (PACTE).

Dans le cadre de son expansion, Agroserv Industrie s’est installée dans la ville de Bobo-Dioulasso, sur la route de Bama, où elle sort de terre une nouvelle unité de transformation de maïs. Cette nouvelle usine va permettre, au-delà de la transformation du maïs, de produire de la farine infantile, des protéines de soja, etc.
« Par cette usine, nous voulons nous rapprocher de la zone de production du maïs ; la région des Hauts-Bassins étant la première région productrice de maïs au Burkina Faso. Le marché est vaste vu que le Burkina produit annuellement entre 1,5 et 2 millions de tonnes de maïs », a indiqué le promoteur, Siaka Sanon. À l’en croire, la nouvelle usine va permettre de transformer 160 tonnes de maïs en farine par jour soit plus de 50 000 tonnes par an.

Visite guidée du chantier de l’usine d’Agroserv à Bobo-Dioulasso

Des clients très exigeants

Pour permettre à l’usine de ne pas être à court de matière première, le PACTE a accompagné Agroserv Industrie sur le volet production agricole. Cet accompagnement se fait à travers le « Projet de développement des chaînes de valeurs maïs industriel intégrant systèmes d’agriculture contractuelle, d’agro écologiques et financiers durables dans les régions des Hauts-Bassins et des Cascades (PISAAF) », mis en œuvre par le cabinet d’Ingénierie et de conseil en développement d’entreprises (ICDE).

« Comme nous avons pu lever des fonds pour investir dans l’usine, le PACTE, soucieux de l’approvisionnement, a formé les producteurs sur les bonnes pratiques agricoles pour qu’on puisse avoir du maïs de qualité d’ici le démarrage de la nouvelle usine. Nous avons recensé les producteurs, nous avons signé des contrats avec les coopératives qui ont été formées pour nous produire du maïs sans aflatoxine. Nos clients sont exigeants. Nous avons des clients institutionnels comme le Programme alimentaire mondial (PAM) et des clients industriels comme la BRAKINA. Au-delà, nous avons les ménages qui sont aussi très regardants sur la qualité sanitaire des graines que nous allons utiliser pour produire de la farine », a expliqué le promoteur Siaka Sanon.

Le promoteur de Agroserv a indiqué que le projet de l’usine coûte 10 milliards de francs CFA

Un appui en équipements et en formation

Dans le cadre du PISAAF (1er juillet 2020 au 29 février 2024), les contrats ont été signés avec les unions provinciales des professionnels agricoles du Houet, de la Comoé, de la Léraba, du Kénédougou, du Tuy, et les sociétés coopératives simplifiées Sinignassigui de Diarradougou et maïsicole Kandire de Kofila. Elles ont reçu de petits équipements pour les magasins de stockage, des tricycles, des équipements informatiques et bureautiques, des batteuses, etc.

Selon le PACTE, les contrats signés entre les OP et Agroserv Industrie totalisent un volume de 30 193 tonnes sur la durée du projet. « La quantité livrée s’élève à 5 154,3 tonnes, soit un taux de livraison de 17,1%. En comparaison avec les engagements, cette quantité représente seulement 18,27%. Ce faible taux s’explique principalement par l’instabilité des prix du maïs pendant le projet, ce qui a pu entraîner un non-respect des termes contractuels par les vendeurs ».

Le PACTE a également accompagné Agroserv Industrie dans la construction de six silos d’une capacité totale de stockage de 10 000 tonnes et d’une capacité de réception de près de 100 tonnes de maïs à l’heure. L’entreprise a aussi bénéficié d’un accompagnement dans la construction d’un bâtiment à cinq niveaux qui doit accueillir les machines de la minoterie et d’un magasin.

Un bâtiment de cinq étages est en construction sur le site

Un projet de 10 milliards de FCFA

« Nous avons reçu directement du projet environ 208 millions qui ont été investis dans l’usine pour laquelle nous avons investi dix milliards de francs CFA. Nous avons accusé un retard de cinq mois sur le bâtiment industriel. Ce retard nous amène à estimer le démarrage de l’usine à mai 2025 [...] Nous avons commencé le projet avec une estimation budgétaire de six milliards de francs CFA, aujourd’hui nous sommes à dix milliards d’investissements à cause de ce qui se passe dans le monde depuis 2019 », a expliqué Siaka Sanon, avant de plaider auprès du PACTE pour la mise à disposition de l’enveloppe restante initialement prévue par le projet.

Siaka Ouattara, chef de l’équipe projet du PRECAM

Un projet de développement de la filière lait

Notons qu’avant la visite de l’unité de transformation de maïs en construction, les journalistes ont fait un tour à Bama, au centre de collecte de lait de la coopérative « Kawral ». Cette coopérative est l’une des bénéficiaires du « Projet de renforcement des capacités des centres de collecte de lait local et accès au marché de la transformation (PRECAM) », un sous projet du PACTE, mis en œuvre de mars à octobre 2023.

Selon le chef d’équipe du projet PRECAM, Siaka Ouattara, le projet a permis de résoudre les problèmes de commercialisation de lait que rencontrent les producteurs et les difficultés d’approvisionnement de la laiterie Kossam de l’Ouest. Au total cinq coopératives, soit 290 adhérents, ont signé un contrat avec la laiterie. En 2024, le centre de collecte de lait de Bama, réhabilité par le PACTE, a signé un contrat de livraison de 900 litres de lait par jour. Un contrat qu’il arrive à respecter grâce aux formations et équipements de contrôle de la qualité du lait acquis dans le cadre du PRECAM. 

Réception de lait d’un producteur au centre de collecte

« Nous avons constaté qu’il n’y a pas eu de lait qui soit invendu par les centres de collecte. L’acheteur a aussi considérablement augmenté sa production à base de lait cru. Avant, elle misait beaucoup sur la poudre de lait reconstituée », s’est réjoui Siaka Ouattara, qui précise que l’évaluation du projet est toujours en cours.

HFB
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