Burkina : Seulement 5,38% des personnes handicapées en besoin de carte d’invalidité en possèdent, selon une étude d’un projet

L’association Action, gouvernance, intégration, renforcement/Groupe de travail en santé et développement (AGIR/SD) tient un forum d’échange et de partage de connaissances sur l’efficacité des politiques publiques d’action sociale, ce vendredi 25 octobre 2024 à Ouagadougou. Il s’agit de la clôture du Projet participation active citoyenne à l’amélioration des politiques publiques de protection sociale/Région du Centre (PACAPP/ Région du Centre).
En avril 2023, le Projet participation active citoyenne à l’amélioration des politiques publiques de protection sociale/Région du Centre (PACAPP/ Région du Centre) a été initié pour contribuer à améliorer la gouvernance des services qui ont en charge de coordonner la mise en œuvre ainsi que l’efficacité des politiques publiques, notamment celles en matière d’action sociale au niveau local (régional et communal).
Dans le cadre de ce projet, selon la coordinatrice de l’association AGIR, Solange Dabiré, des activités de production de connaissances qui ont consisté à mener des études sur la mise en œuvre des politiques publiques de protection sociale et à la diffusion des résultats auprès des acteurs ont été conduites. « De ces études, il ressort qu’il y a un certain nombre de défis qui font que ces politiques ne sont pas mises en application telles qu’elles ont été élaborées », a-t-elle indiqué.

« La carte d’invalidité et le certificat d’indigence sont très importants »
À en croire le sociologue-consultant, Désiré Yaméogo, des études spécifiques sur les dangers et défis liés au certificat d’indigence et à la carte d’invalidité ont été menées. Les données statistiques ont été collectées sur l’ensemble du territoire mais les enquêtes terrains ont été opéré dans les communes de Pabré, Ouagadougou et Saaba. « Le taux de satisfaction des cartes d’invalidité est très faible. Selon nos enquêtes, il est ressorti que seulement 5,38% des personnes handicapées en besoin de carte d’invalidité en possèdent », a confié le consultant.
En termes de recommandations, Désiré Yaméogo a proposé l’élaboration et la mise en œuvre des politiques pro-pauvres. « Ce sont des politiques qui ciblent les plus vulnérables, notamment les plus indigentes », a-t-il expliqué.

Pour la réalisation effective, il faut des instruments efficaces. « Parmi ces instruments, la carte d’invalidité et le certificat d’indigence sont très importants, étant la clé d’accès aux avantages qui y sont associés conformément aux textes en vigueur », a cité le consultant.
Quant à la carte d’invalidité, le PACAPP recommande qu’elle soit digitalisée, un mécanisme de production plus fluide, qu’elle soit biométrique et que les services de délivrance soient déconcentrés et qu’il y ait beaucoup de sensibilisation et de mobilisation autour de cette carte.
« L’État, premier garant du bien-être social de sa population »
Selon le représentant du secrétaire général du ministère de l’Action humanitaire et de la solidarité nationale, Inoussa Kondé, ce projet s’inscrit dans une perspective d’implication plus accrue de ces groupes de citoyens et contribue ainsi à la mise en œuvre de politiques publiques du ministère.
Face aux acteurs et bénéficiaires du projet, Inoussa Kondé a rappelé que le gouvernement a élaboré et met en œuvre plusieurs politiques publiques. Il a cité, entre autres, la politique nationale d’action sociale ; la politique nationale de protection sociale ; la politique sectorielle travail, emploi et protection sociale ; et la politique nationale genre.

« Ce sont des politiques instituées par l’État en tant que premier garant du bien-être social de sa population pour faire face aux besoins constants de l’offre de service public destiné aux populations et ont pour ambition de parvenir à long terme aux changements qualitatifs de leurs conditions de vie », a-t-il justifié.
Au cours de ce forum d’échange et de partage, la coordinatrice de l’association AGIR, Solange Dabiré, a fait ressortir les difficultés rencontrées au cours de la mise en œuvre du projet. Il s’agit essentiellement de l’accès des indigents aux soins, les ruptures de médicaments, la distribution des cartes pour des personnes indigentes, les cartes d’invalidité.
Le Projet participation active citoyenne à l’amélioration des politiques publiques de protection sociale/Région du Centre (PACAPP/ Région du Centre) a été mis en œuvre avec l’appui de l’ONG Diakonia, à travers la coopération suédoise.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net