Burkina/Littérature : Kéyombié de Koakeli donne à découvrir « Mon regard »
Kéyombié Kansolé, connue sous le nom d’auteur Kéyombié de Koakeli, vient de mettre sur le marché sa première œuvre littéraire intitulée « Mon regard ». C’est un recueil de 20 poèmes répartis en deux parties. La première porte sur l’amour, l’éducation et le travail et la deuxième sur le patriotisme et l’éveil des consciences. La dédicace de l’ouvrage a eu lieu le 26 octobre 2024 à Ouagadougou. L’auteure, inspectrice de l’enseignement primaire et de l’éducation non formelle, entend à travers cette œuvre, « parler aux gens afin que le monde brille d’espoir et de justice ».
« Mon regard » est un recueil de 20 poèmes. Il est subdivisé en deux parties. La première porte sur l’amour, l’éducation et le travail et comprend six poèmes et la deuxième sur le patriotisme et l’éveil des consciences avec quatorze poèmes. A travers son œuvre, l’auteure rend hommage à ses parents, aux enseignants, aux forces combattantes et invite au patriotisme et à l’amour de la patrie tout en restant attaché à nos racines. Elle veut ainsi, jouer son rôle de citoyenne dans la société, surtout face à la situation que traverse actuellement notre pays.
« Chaque titre du recueil est une réponse à un problème particulier de notre monde : de la reconnaissance des efforts des parents par les enfants au sacrifice des enseignants et à notre engagement pour la restauration de notre souveraineté bafouée par certaines puissances mondiales. Il était de mon devoir de réagir avec mon arme de combat qu’est l’écriture », a-t-elle soutenu.
Kéyombié de Koakeli explique le titre « Mon regard », par le fait qu’il traduit au mieux sa lecture de la société. « Mon regard voudrait que nous soyons des Burkinabè jaloux de notre souveraineté. Il invite toute personne à s’investir dans toute action qui concours à la reconquête de notre territoire...Pour ma part, c’est parler au monde pour qu’il brille d’amour, de justice et de paix ».
Du contenu de l’œuvre
« A ma mère », « Le père, un repère », « Hommage à l’enseignant », « Le Burkina Faso ma fierté », « Un projet pour mon pays », « Je suis un soldat », « La monde en détresse », « La renaissance », voilà autant de titres que l’on retrouve dans le recueil de poèmes de Kéyombié de Koakeli. Pour Dr Ernest Bassané qui a présenté l’œuvre, Kéyombié de Koakeli écrit par devoir de témoignage sur fond à la fois de gratitude et de ressenti. La gratitude précise-t-il, concerne la première partie de l’œuvre. Quant au ressenti que l’on retrouve dans la deuxième partie, il est entendu comme étant l’expression de l’état d’âme de la poétesse face à la configuration, aux jeux et aux enjeux de son environnement visible et invisible dans lequel se joue quelque fois le drame de la vie ou la félicité des cœurs.
L’auteure place en premier lieu la gratitude notamment à l’endroit de ses parents, à travers les poèmes « A ma mère », « Le père un repère » et « Mon héros ». Elle rend également hommage aux enseignants qui, selon elle, jouent le rôle de parents adoptifs et façonnent les enfants qui leur sont confiés.
Dans la deuxième partie du recueil, l’auteure invite les Burkinabè à cultiver l’amour, à s’unir afin de venir à bout de la crise sécuritaire. Elle appelle également à avoir de la compassion et du soutien à l’endroit des soldats, afin qu’ils soient forts face au combat. Cette partie du recueil met également en lumière Ninion, son village. « Du village, la poétesse entraine avec douceur le lecteur à découvrir le Burkina Faso, qui ploie mais qui ne cède pas. Puis le Burkina Faso, sa fierté. Mais le réalisme de la poétesse l’oblige à voir les choses qui l’affectent. D’où les titres "Mon amertume", "Le monde est détresse" et "L’excision" », fait savoir Dr Ernest Bassané.
La qualité de l’ouvrage appréciée
La cérémonie de dédicace de l’œuvre « Mon regard » a été co-parrainée par le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Me Edasso Rodrigue Bayala. Il a laissé entendre que les poèmes contenus dans le recueil, renvoient, dans leur essence, à notre culture. « Lorsque vous lisez les poèmes que ce livre contient, si vous fermez les yeux, vous revoyez le village, vous êtes bercé dans nos us et coutumes. Ce qui va permettre aux personnes qui vont s’abreuver de se ressourcer. Également, vous avez un livre qui est dans son contexte et dont les textes parlent des maux que vit actuellement notre société et appelle à l’éveil des consciences, au patriotisme, à la lutte contre l’impérialisme, etc.
Me Edasso Rodrigue Bayala a ajouté que ce recueil suscite l’espoir, la combativité et appelle les Burkinabé à s’unir, à cultiver la paix, la cohésion sociale et le vivre ensemble et à célébrer le Burkina Faso, confronté à la crise sécuritaire.
La cérémonie de dédicace du recueil de poèmes était placée sous le patronage du ministre de l’éducation nationale et de la promotion des langues locales, Joseph Dingara. Dans son message livré par le ministre de la justice, il a laissé entendre que l’œuvre poétique de Kéyombié de Koakeli, qui est une contribution à réunir les Burkinabè par des mots pour soigner des maux, mérite d’être exploitée dans les classes et le ministère est en train de mener la réflexion pour que cela soit une réalité.
Yado Georges Ouédraogo, enseignant de l’auteure du CP1 au CE1 à l’école primaire de Ninion et également co-parrain de la cérémonie de dédicace, a salué le « courage et la persévérance de l’auteure », à dire les choses telles qu’elle les vit et les voit et à dépeindre ce que vivent les autres comme peines surtout. « Ces thèmes poétiques interpellent tout un chacun à s’investir dans toute action qui concours à la conquête de notre liberté, de notre souveraineté comme le prône le président du Faso » s, a-t-il souligné.
« Mon regard » est édité par les Éditions Bufac et coûte 3 000 FCFA. Le livre est disponible à la librairie Mercury, à l’Académie des livres de Koudougou et auprès de l’auteure.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net