Agriculture contractuelle au Burkina : Et si le PACTE rebelotait pour un « second mandat » ?

Une seule question revient sur toutes les lèvres des bénéficiaires du Projet d’agriculture contractuelle et de transition écologique (PACTE) : à quand la seconde phase ? Dans les cinq régions visitées par les journalistes, à la faveur d’une caravane de presse organisée en deux phases, du 14 au 18 octobre, puis du 20 au 26 octobre 2024, vendeurs et acheteurs attendent la saison 2 du projet débuté en 2019 et qui s’achève en décembre 2024.
C’est par l’étape de Bobo-Dioulasso que s’est achevé, le 26 octobre 2024, le périple de la caravane de presse conduite par une équipe du PACTE et de la direction générale de la promotion de l’économie rurale (DGPER). Un périple débuté à Pabré et qui a permis de parcourir les communes de Ouagadougou, Komsilga, Bagré, Réo, Koudougou, Dédougou, Bama et Bobo-Dioulasso.

Plusieurs acquis engrangés
Partout, les infrastructures et équipements subventionnés par le PACTE au profit des coopératives de producteurs et des agro-industries ont permis aux uns et autres d’accroître leurs productions et leur productivité. Que dire des sessions de renforcement de capacités qui ont permis d’améliorer ci et là la qualité des produits afin de répondre aux exigences du marché, notamment à l’international.
Les formations ont notamment porté sur les pratiques agroécologiques comme le placement profond de l’urée, le compostage, le système de riziculture intensive, mais aussi sur les questions de bonne gouvernance, d’éducation financière, de gestion comptable… Sans oublier les multiples accompagnements à la certification HACCP, à l’élaboration de stratégies de marketing, etc.

Satisfaction
« Nous sommes satisfaits au moment où l’approche d’intervention du PACTE est à la demande. Donc, le PACTE n’a fait qu’exécuter ce dont les bénéficiaires ont réellement besoin. Les besoins de départ sont satisfaits, mais comme on le dit, les défis sont énormes. L’enveloppe aussi est des fois restreinte, mais il se trouve que le pacte intervient aussi à coûts partagés. C’est peut-être ce volet qui peut limiter un peu la mise en œuvre de tous les besoins », a déclaré Brama Barro, chargé du suivi du PACTE pour le compte de la DGPER.
Conformément à son mécanisme, le PACTE a lancé des appels à projets successifs pour la mise en œuvre des composantes 1 et 2 qui ont permis la sélection et le financement de 48 sous-projets, exécutés dans 11 régions du pays. Les filières concernées sont : le riz, le maïs, l’arachide, le niébé, le soja, le manioc, la mangue, l’anacarde, le lait, le karité et le miel. Sur les 48 sous-projets, seulement 7 sont encore en exécution et clôtureront en fin octobre 2024.
Au regard des acquis engrangés sur le terrain, il serait souhaitable que le ministère en charge de l’Agriculture et les bailleurs de fonds conduits par la Coopération allemande puissent poursuivre le projet à travers l’élaboration d’une seconde phase. D’ores et déjà, M. Barro a laissé entendre que les perspectives étaient bonnes, mais qu’une suite du projet serait laissée à l’appréciation des plus hautes autorités.

L’agriculture contractuelle en bref
En rappel, l’agriculture contractuelle est un accord entre des organisations de producteurs et des sociétés agro-alimentaires ou de commercialisation, ou les deux, portant sur la production et la fourniture de produits agricoles, selon des accords à terme, fréquemment à des prix préétablis.
Ce type d’accord implique généralement que l’acheteur soutienne la production en fournissant des intrants et des conseils techniques. Ces accords reposent sur un engagement mutuel : l’agriculteur s’engage à fournir une denrée spécifique en quantités et qualités déterminées par l’acheteur, tandis que l’entreprise soutient la production de l’agriculteur et achète cette denrée. Le PACTE a donc permis de créer une relation durable entre producteurs et acheteurs.
HFB
Lefaso.net