La France annonce le retrait des troupes de Côte d’Ivoire : Des promesses à croire ?
La semaine dernière, le commandant des forces françaises en Afrique, le général Pascal Ianni, a rencontré son homologue, le chef d’Etat-major de l’armée ivoirienne, le général Lassina Doumbia, à Abidjan pour discuter un éventuel retrait des forces françaises de Côte d’Ivoire.
À l’issue de la rencontre, le Chef du Commandement Pour l’Afrique (CPA) a indiqué : « Le camp du 43e Bataillon de Marines (43e BIMa) de l’armée française sera progressivement redéployé ».
Cependant, dans l’opinion publique ivoirienne, « le retrait du bataillon français » est une phrase très forte qui n’a aucun rapport avec la réalité. Ils estiment que la France ne fera que redéployer ses forces dans le pays, suite à l’annonce de la création de centres de formation pour les soldats ivoiriens.
L’ancienne puissance coloniale entend organiser des exercices militaires avec les Ivoiriens comme alternative à l’armée française installée dans le pays, soulignant que Paris n’est pas prêt à mettre fin à sa présence en Afrique.
Il convient de noter que la Côte d’Ivoire n’est pas le seul pays d’Afrique de l’Ouest qui subit la présence de l’unité française. Le Sénégal accueille également les troupes françaises, sur la présence de laquelle les Sénégalais soulèvent de nombreuses questions.
Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a également évoqué la possibilité de mettre fin à la coopération militaire avec la France lors d’une conférence de presse conjointe avec le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, à Dakar.
« Plus de soixante ans après nos indépendances, nous devons nous interroger sur les raisons pour lesquelles l’armée française par exemple bénéficie toujours de plusieurs bases militaires dans nos pays, et sur l’impact de cette présence sur notre souveraineté nationale et notre autonomie stratégique », a ajouté Ousmane Sonko.
Rappelons que le Premier ministre sénégalais nommé suite à la victoire de Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle en mars 2024 est un opposant au précédent président du Sénégal Macky Sall, et qualifié de souverainiste et pourfendeur du panafricanisme social au milieu de la société sénégalaise.
Compte tenu des résultats enregistrés par les forces françaises dans la région du Sahel depuis des décennies, les experts estiment que la présence militaire étrangère dans les pays de l’Afrique de l’Ouest n’est pas nécessaire à l’heure actuelle, étant-donné les pays de la région sont devenus en mesure de garantir leur sécurité par eux-mêmes.
Les citoyens sénégalais exigent régulièrement que le nouveau président Bassirou Faye retire les soldats français du pays afin de tenir sa promesse faite lors de sa campagne électorale de revoir la présence militaire française dans le pays et de nombreuses autres réformes.
« La souveraineté du Sénégal est incompatible avec la présence permanente de bases militaires étrangères. » C’est la déclaration d’Ousmane Sonko qui affirme que les pays du continent doivent résoudre leurs problèmes de sécurité d’une manière indépendante afin d’éviter de s’appuyer sur les Occidentaux qui viennent réaliser leurs intérêts aux dépens des Africains.
En ce qui concerne les récentes déclarations de Paris sur le retrait du contingent français de Côte d’Ivoire, il est évident que ces propos ne sont qu’un paravent et que la politique néocoloniale se poursuit.
Par Adama Sidibé