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Burkina : Les acteurs de la société civile s’imprègnent des principes humanitaires

Publié le vendredi 11 octobre 2024 à 12h49min

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Burkina : Les acteurs de la société civile s’imprègnent des principes humanitaires

Le bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), en partenariat avec l’ONG Tin Tua, a organisé le 10 octobre 2024, un atelier de concertation avec les acteurs de la société civile, sur les principes humanitaires. L’objectif était de permettre à ces acteurs, d’avoir une meilleure connaissance et compréhension des principes qui guident les interventions des humanitaires ainsi que la coordination des activités sur le terrain, pour une meilleure assistance aux populations en situation d’urgence. Au Burkina Faso, ce sont environ 6,5 millions de personnes qui ont besoin d’assistance humanitaire.

Selon Jean Valéa, chargé des affaires humanitaires à OCHA, le présent atelier vise à faire comprendre aux acteurs de la société civile, avec qui les humanitaires collaborent, comment est-ce qu’ils travaillent, leur mandat ainsi que les différents principes humanitaires. Pour lui, ces principes constituent pour les travailleurs, un volant, une bible, un guide et partent des valeurs socio-culturelles. Et partager ces principes avec les acteurs de la société civile, permet à ceux-ci de mieux comprendre les interventions des acteurs humanitaires et d’éviter certaines polémiques qui n’ont souvent pas lieu d’être.

A en croire Michel Ouoba de OCHA, On dénombre en tout quatre principes humanitaires. Le premier principe c’est l’humanisme, pour alléger les souffrances humaines et garantir le respect de la dignité humaine. Le deuxième principe est la neutralité. En effet, les humanitaires doivent s’abstenir de prendre part aux hostilités et d’avoir des propos ou des comportements tendant à alimenter la controverse. Le troisième principe c’est l’impartialité. Les humanitaires ne font aucune distinction dans la distribution de l’aide au profit des personnes dans le besoin.

Jean Valéa, chargé des affaires humanitaires à OCHA

Le dernier principe humanitaire est l’indépendance opérationnelle. Ce principe implique que l’aide apportée par les humanitaires n’est pas influencée par les considérations politiques, économique ou militaire. A ces quatre principes, s’ajoutent des principes supplémentaires comme la transparence, faire participer les bénéficiaires, ne pas alimenter un conflit ainsi que le respect de la coutume et de la culture locale. Mis à part ces différents principes, il y a aussi un code de bonne conduite que les humanitaires doivent observer.

Les participants ont pu également prendre connaissance de la condition de l’accès humanitaire, qui est la capacité des humanitaires à aller vers les populations dans le besoin pour leur permettre d’accéder à l’aide et aux services humanitaires. Pour acheminer l’aide humanitaire, il existe deux options : celle aérienne et celle terrestre. On note toutefois que celle aérienne est de plus en plus utilisée, au regard de la situation sécuritaire préoccupante dans certaines zones et dans le but d’assurer la sécurité des travailleurs humanitaires. Seulement, l’option aérienne est très coûteuse et ne permet pas de transporter une quantité importante d’intrants eu égard à la faible capacité des avions.

Parmi les nombreux défis d’accès humanitaire au Burkina Faso, on note les barrières administratives, l’inaccessibilité des routes en saison pluvieuse, la présence des engins explosifs improvisés sur les axes routiers, la destruction des infrastructures de franchissement et de télécommunication, les vols des intrants et les violences contre le personnel humanitaire, sans oublier l’isolement des localités par les groupes armés. Malgré ce contexte difficile, les humanitaires sont engagés à apporter assistance aux populations dans le besoin, et mènent toutes leurs actions avec l’autorisation de l’Etat.

Drissa Tou, directeur régional de l’action humanitaire du Centre

Avec Drissa Tou, directeur régional de l’action humanitaire, les acteurs de la société civile ont fait le point de la situation humanitaire dans la région du Centre. Celui-ci a laissé entendre qu’il n’était pas aisé de déterminer avec exactitude le nombre de personnes déplacées internes (PDI) résidents dans la région du Centre, car elles sont très mobiles et certaines font des mouvements secondaires à la quête de meilleures conditions de vie. Toutefois, on peut constater que les PDI résidant dans la région, se concentrent à Ouagadougou, principalement dans les arrondissements 4 et 9 qui disposent de quartiers périphériques (Pazani, Yagma, Nabzinima, etc.). Elles viennent généralement des régions du Sahel, du Centre-nord, du Nord, de l’Est, de la Boucle du Mouhoun et du Centre-est.

A en croire le directeur régional de l’action humanitaire, il n’existe pas de site d’accueil temporaire officiel pour accueillir les PDI dans la région du Centre. Elles sont généralement logées dans des familles d’accueil, chez des tuteurs, dans leurs propres familles ou en location. Drissa Tou soutient que la prise en charge de ces personnes constitue une priorité pour le gouvernement, à travers le ministère de l’Action humanitaire. Les différentes interventions visant à leur insertion dans la société, sont encadrées pour éviter toute dérive. Drissa Tou a salué des initiatives communautaires de réinsertion des PDI, comme la mise à disposition de fermes par le groupe Vèlgda, pour leur permettre de faire de l’agriculture et de l’élevage. Cela permet de réduire le nombre de femmes et d’enfants déplacés, qui s’adonnent à la mendicité dans les rues de la capitale.

Jean Valéa, chargé des affaires humanitaires à OCHA, dit fonder l’espoir qu’après cet atelier, les acteurs de la société civile auront une meilleure compréhension des principes humanitaires et un partage de ce qu’ils auront appris, pour permettre à une plus large opinion de mieux comprendre les interventions humanitaires. Il faut noter qu’outre les acteurs de la société civile, les leaders coutumiers et religieux ainsi que les forces de défense et de sécurité, ont aussi été convié à des ateliers de concertation de ce type.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

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