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Situation humanitaire au Sahel : Zoom sur l’association « Baala Reobée » ou « aide aux femmes » déplacées de Dori

Publié le mercredi 9 octobre 2024 à 21h55min

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Situation humanitaire au Sahel : Zoom sur l’association « Baala Reobée » ou « aide aux femmes » déplacées de Dori

Au Sahel, des initiatives privées se développent aux côtés des efforts du gouvernement et ses partenaires internationaux, en faveur des personnes déplacées internes (PDI) et/ou des couches spécifiques de ces populations impactées par la situation sécuritaire difficile. Parmi celles-ci, l’association « Baala Reobée », située dans la ville de Dori, chef-lieu de la région du Sahel. Elle s’est donné pour mission principale de promouvoir le développement socio-culturel et économique de la région du Sahel, notamment par des séances de sensibilisation aux attitudes de paix, cohésion sociale et de vivre-ensemble, la scolarisation des enfants, l’assistance aux victimes de violences basées sur le genre, etc.

Dans cette ville de Dori, sise à environ 270 km de Ouagadougou, au cœur du Sahel, la situation humanitaire liée à la crise sécuritaire se vit au quotidien avec surtout les nombreux déplacés qui y ont trouvé refuge, justifiant ainsi les interventions à travers plusieurs volets de la vie, de nombreuses organisations publiques et privées.

Des membres de l’association en séance de sensibilisation, avec la présidente Safiatou Zampaligré (3ème à partir de la droite), se sont donné pour idéal de faire renaître le sourire et d’entretenir la flemme de l’espoir.

L’association « Baala Reobée » (aide aux femmes, en fulfuldé : ndlr) est donc née pour apporter un soulagement aux différents types de victimes de la situation. Du reste, les membres qui animent aujourd’hui l’association étaient déjà, dès les premiers moments de la situation humanitaire, engagés sur le terrain aux côtés des populations déplacées et celles d’accueil. C’est pour donner plus de conséquence, d’envergure et de légitimité aux actions, qu’il a été décidé de mettre en place l’association « Baala Reobée », ABR.
De façon pratique, elle mène des actions de sensibilisation en direction des jeunes filles et des femmes sur les violences basées sur le genre, l’hygiène et l’assainissement ; la promotion de la scolarisation des jeunes filles et l’entrepreneuriat des femmes ; l’impulsion d’espaces d’échanges, de partage et d’entraide entre les filles et les femmes de la région ; la création et l’animation d’initiatives d’épanouissement socio-culturel et économique des filles et des femmes de la région.

Selon sa présidente, Safiatou Zampaligré, l’ABR se veut d’abord un brassage social dans sa composition, une des valeurs qu’elle défend. « Nous sommes une association d’une vingtaine de membres, de communautés diverses, qui mène des activités socio-culturelles sur le terrain. Avant même la formalisation en 2023, les membres étaient déjà sur le terrain, aux côtés des populations », explique-t-elle.
Partant du constat sur le terrain dans ce contexte humanitaire, et dans une partie du pays où même en temps ordinaire, les femmes et jeunes filles n’étaient pas les mieux loties, l’ABR se donne donc la mission d’œuvrer à redonner espoir à cette frange sociale vulnérable.

« Vu que la région du Sahel est la plus touchée par la crise, les femmes, les jeunes filles et les enfants sont les principales victimes des exactions très violentes. Ils vivent dans la tourmente et la peur. Nous observons aussi que sur les sites des personnes déplacées internes, la cohabitation entre communautés n’est parfois pas aisée. C’est au regard de tout cela, que nous avons décidé d’inscrire nos actions dans un cadre légal, pour apporter un tant soit peu un espoir », justifie Safiatou Zampaligré.

« Notre mission, c’est de redonner le sourire aux femmes et jeunes filles déplacées internes. Il s’agit aussi de contribuer à la lutte contre l’insécurité, de sensibiliser sur les mécanismes traditionnels de gestion des conflits, de consolidation de la paix et de la cohésion sociale. (…). Nous essayons d’échanger avec les femmes, les jeunes filles, sur les préoccupations qu’elles rencontrent. Certaines viennent à nous pour exposer leurs problèmes et nous allons aussi auprès de certaines. Nous essayons d’apporter des réponses à celles qu’on peut et faisons remonter vers d’autres structures plus habilitées, les préoccupations qui dépassent nos limites. Nous avons commencé à mener nos activités terrain avec les moyens de bord ; tout en envoyant des lettres de demande de partenariat dans les différentes structures, jusqu’au jour où le ministère en charge de la culture nous a répondu favorablement, en nous apportant un appui pour notre projet art et culture au féminin », détaille Mme Zampaligré.

Pour parvenir à ses fins, ABR déploie des actions sur des thématiques générales et spécifiques, cible des besoins cruciaux. Ces actions se mènent aussi bien en faveur des populations déplacées que des hôtes. « Par exemple, sur l’hygiène et l’assainissement, les actions sont dirigées vers toutes les populations, les déplacés comme les populations hôtes, parce que la question concerne tout le monde et fait partie du bien-être », présente la présidente de l’ABR, Safiatou Zampaligré, ajoutant qu’en cette période de rentrée scolaire, les efforts sont aussi axés sur le volet scolarisation. Plusieurs enfants sont donc pris en charge par les inscriptions et autres appuis matériels.

Des sorties sont donc organisées au quotidien, et sur la base d’un programme établit, sur les sites des personnes déplacées internes et envers des populations d’accueil, dans le cadre des missions que ABR s’est assigné, indique la première responsable.
Malgré les efforts et l’engagement de son équipe, Safiatou Zampaligré avoue que les attentes restent énormes et face à la modicité de leurs moyens. Une sorte de pincement au cœur qu’elle exprime avec à l’esprit que non seulement des structures puissent soutenir l’association « Baala Reobée »(baalareobe@gmil.com) dans son combat au quotidien, mais que surtout cette situation difficile que traverse le Sahel, le pays en général, soit reléguée le plus tôt possible au rang du passé.

O.L
Lefaso.net

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