Le Burkina Faso bénéficie d’un potentiel important pour développer l’énergie renouvelable, en particulier l’énergie solaire photovoltaïque, avec un potentiel de solaire de 5,5kWh/m2/jour et plus de 3 000 heures d’ensoleillement dans l’année. Le paradoxe, c’est que le taux d’électrification national est de 26,29 % en 2023, avec seulement 7,02 % en milieu rural. La production nationale d’énergie électrique (thermique, hydroélectricité, l’énergie solaire photovoltaïque, production de coopératives d’électricité) ne couvre pas les besoins de consommation des populations.

Pour remédier à cela, l’Autorité de développement intégré des États du Liptako-Gourma (ALG) a élaboré le Programme de développement des énergies renouvelables (PDER). Le PDER entend électrifier par l’énergie solaire photovoltaïque 300 localités situées dans trois pays membres de l’ALG à raison de 100 villages par pays. Le Projet d’appui à l’électrification rurale par le système d’énergie renouvelable, financé par l’Agence suédoise pour la coopération et le développement international (ASDI) et mis en œuvre par le Bureau des nations unies pour les services d’appuis aux projets (UNOPS) et le PNUD, vient en soutien à la mise en œuvre du PDER.

Selon le représentant du directeur général de l’ABER, Baowendmanégré Roger Ouédraogo, ce forum s’inscrit en droite ligne dans la vision du gouvernement en matière d’énergie et vient à point nommé dans un contexte de mise en œuvre de la Stratégie nationale de l’électrification rurale (SNER) 2024 – 2028 qui confère une place de choix au secteur privé. Il marque donc une étape significative pour l’amélioration de l’accès à une énergie fiable et abordable, en particulier dans les zones rurales. Parce que, a-t-il soutenu, l’énergie est l’une des conditions préalables pour le développement socio-économique durable. Ce forum apparaît donc pour M. Ouédraogo comme un tremplin pour développer une synergie entre les acteurs du secteur de l’énergie en vue de permettre un meilleur accès des communautés rurales.

La représentante pays de l’UNOPS, Geneviève Lefebvre, a quant à elle laissé entendre que ce forum est un espace de dialogue, de partage et de collaboration réunissant les acteurs clé du secteur privé, les représentants des autorités étatiques ainsi que les partenaires bilatéraux et financiers. « Ensemble, nous avons une occasion unique de jeter les bases d’une transition durable dans le domaine de l’énergie », a-t-elle lancé. Selon ses explications, on retient qu’au cours de cette journée, il sera question de présenter les opportunités que l’État offre en matière d’électrification rurale par les mini-réseaux, de se pencher sur les défis et les besoins en matière de financement du secteur privé au Burkina Faso. Le thème de l’innovation et exploitation des mini-réseaux sera également abordé. Une part importante des discussions portera aussi sur les solutions financières de ce secteur en pleine croissance.

Visiblement, ce forum n’est pas seulement une rencontre de réflexion. Elle est aussi une vitrine de savoir-faire et de technologie qui peuvent transformer les défis énergétiques en véritables opportunités.

Le chef du département industrie, infrastructures de l’ALG, Diadié Cissé, a aussi reconnu que ce forum est non seulement une occasion unique de renforcer le partenariat entre le secteur privé et public, mais aussi de discuter des opportunités et des défis. « Je tiens à exprimer ma gratitude à tous les participants, en particulier les investisseurs, les partenaires publics et privés. Je vous encourage à participer activement aux discussions de ce forum », a exhorté M. Cissé.

Obissa Juste Mien
Lefaso.net