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Autonomisation des femmes au Burkina : Le CEDRES propose des solutions pour un marché du travail inclusif

Publié le jeudi 3 octobre 2024 à 19h17min

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Autonomisation des femmes au Burkina : Le CEDRES propose des solutions pour un marché du travail inclusif

Le Centre d’études, de documentation, de recherche économiques et sociales (CEDRES) a tenu, ce jeudi 3 octobre 2024 à Ouagadougou, un atelier pour partager les résultats de ses recherches sur la thématique «  Quelle politique de protection sociale est susceptible de promouvoir l’autonomisation économique des femmes au Burkina Faso ?  ».

Cette étude du CEDRES a mis en lumière les défis liés à la participation des femmes burkinabè sur le marché du travail. L’étude révèle que les femmes sont confrontées à des obstacles structurels à leur pleine participation au marché du travail décent. En 2022, l’indice d’inégalité de genre du Burkina Faso était de 0,66%, plaçant le pays au 115e rang mondial sur 144. Le taux de participation des femmes au marché du travail reste faible, comparé à celui des hommes (58,3 % contre 73,1 %), et les femmes sont particulièrement concentrées dans le secteur informel, où elles sont exposées à une plus grande vulnérabilité économique.

Les femmes sont moins représentées dans le secteur formel, soit 32,5% des travailleurs de la fonction publique et 24,1% des travailleurs des entreprises privées formelles. En contrepartie, elles sont beaucoup plus présentes dans le secteur informel, où travaillent 97,5% des femmes contre 93,5% des hommes.

Face à cette réalité, le CEDRES a examiné plusieurs politiques de protection sociale susceptibles d’améliorer la situation, à savoir une hausse de 15% des transferts monétaires vulnérables et la subvention des services de gardes d’enfants.
Les résultats de l’étude montrent également que les politiques de subvention pour la garde d’enfants pourraient considérablement améliorer la participation des femmes au marché du travail. « Si les femmes bénéficient d’un soutien pour la garde d’enfants, cela leur permet de disposer de plus de temps pour travailler  », a indiqué Pr Salamata Loaba/Traoré, enseignante-chercheure à l’Université de Ouagadougou.

L’étude a aussi évalué les effets des politiques de transfert monétaire. Bien qu’elles augmentent les dépenses de consommation des ménages, ces politiques n’ont pas montré d’impact significatif sur la participation des femmes au marché du travail. En effet, ces transferts tendent à renforcer la production domestique au détriment de l’emploi rémunéré, ce qui limite leur efficacité en matière d’autonomisation économique des femmes.

Au terme de la recherche, les recommandations ont porté sur la nécessité pour les décideurs de privilégier des politiques de subvention des services de garde d’enfants, perçues comme une solution pour améliorer la participation des femmes burkinabè sur le marché de l’emploi.

« C’est vraiment une sollicitation pour que le gouvernement puisse prendre des initiatives dans ce sens. Il y a des garderies privées qui existent mais pour les garderies publiques, il n’y a pas d’efforts à ce niveau. Donc, nous demandons plus d’efforts de l’Etat face à cette situation pour que les femmes puissent s’épanouir et participer au marché du travail », a conseillé une des chercheures de l’équipe, Dr Farida Koinda/Kinda.
Il est également suggéré à l’État de poursuivre la politique de scolarisation et de formation des filles, notamment par la réduction ou la suppression des frais d’inscription et autres frais scolaires pour les filles.

Il est aussi recommandé pour ce qui concerne la politique de transferts monétaires, de la réorienter en fonction des objectifs et des spécificités des ménages.
Ce projet de recherche a été réalisé avec le soutien financier et technique du Partenariat pour les politiques économiques (PEP), dans le cadre du programme « Solutions de politiques macroéconomiques pour promouvoir l’autonomisation économique des femmes en Afrique », financé par William and Flora Hewlett Foundation.

Hanifa Koussoubé
Lefaso.net

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