Air Burkina se relance à la conquête de l’espace aérien en l’Afrique de l’Ouest, après avoir passé six mois en zone de turbulences. La toute dernière acquisition de la compagnie, un Embraer E190 équipé de six sièges en classe affaires et 92 en classe économique, a réussi, ce mercredi, son vol inaugural à destination de Dakar, en République du Sénégal.

Parti de Ouagadougou à 10h46, l’aéronef a fendu les airs pendant une heure de temps avant de se poser sur le tarmac de l’aéroport international Modibo Keita Senou, à Bamako, sous les ovations nourries des passagers. Il était 11h56.

Après une heure d’escale, l’avion a repris son périple dans les airs, en direction de Dakar. Vue du ciel, Bamako est une véritable carte postale qui ravirait n’importe quel philatéliste. Le fleuve Niger, qui serpente la ville avant de disparaître à l’horizon, émerveille toujours autant les voyageurs.

« Nous avons vraiment des professionnels »

Une heure et vingt minutes. C’est le temps mis par le vol 2J 525 avant de fouler la piste d’atterrissage de l’aéroport Blaise Diagne, au pays de la Teranga. À bord de l’aéronef, l’ambassadeur du Burkina au Mali, Julienne Dembélé/Sanon, ne cache pas sa satisfaction et son admiration pour le professionnalisme de l’équipage.

« Je suis très ravie d’avoir pu effectuer ce vol. Je félicite les travailleurs de Air Burkina pour leur patience. Le voyage était très confortable. Nous avons vraiment des professionnels. Que Dieu les bénisse et bénisse notre patrie. Nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin. Nous allons travailler ensemble pour que Air Burkina prospère et aille de l’avant. C’est notre fierté », a clamé l’ambassadeur du Burkina au Mali.

Un « TGV » dans les airs

Quelques acteurs du monde culturel étaient également à bord de l’aéronef. Tibiafouba Madiega ne pouvait manquer l’occasion d’être un témoin privilégié de la reprise des activités de Air Burkina. Véritable globe-trotteur, ce Gourmantché bon teint, connu de la diaspora burkinabè aux quatre coins du monde, dit être satisfait du voyage.

« C’est une fierté de voir la compagnie Air Burkina reprendre du service. C’est notre compagnie nationale et c’est l’image du pays qui est honorée. L’avion est spacieux et très confortable. Que Dieu donne les moyens à la compagnie Air Burkina d’acquérir d’autres avions pour le bonheur des Burkinabè », a souhaité Madiega Tibiafouba surnommé le « TGV » de l’information.

Contrairement au "Phileas Fogg" de la région de l’Est, le jeune Abdoul Aziz Porgo, lui, effectue pour la première fois le voyage à bord de Air Burkina. Social media manager de profession dans une structure partenaire de l’Agence nationale de l’avion civile (ANAC), il n’a pas caché sa satisfaction à l’occasion du vol inaugural de l’Embraer E190.

« J’ai beaucoup apprécié l’organisation, de l’accueil jusqu’à l’embarquement. On sent que la compagnie est en train de renaître. Elle est dans une logique qui va lui permettre de s’imposer dans l’espace aérien de la sous région », pense le jeune Abdoul Aziz Porgo.

Air Burkina est un outil de souveraineté par excellence.

Notons que Air Burkina signe son retour dans les airs après une traversée de désert, liée à des problèmes de gestion. Ce retour s’inscrit dans le plan de relance voulu par le gouvernement burkinabè. Ce plan constitue un tournant décisif pour Air Burkina, la plus ancienne compagnie aérienne d’Afrique de l’Ouest, qui souhaite se repositionner dans la sous-région.

« Air Burkina est un outil de souveraineté par excellence. Cette compagnie est la consécration de la souveraineté retrouvée du Burkina Faso. Le peuple burkinabè nous accompagne et il n’y a pas de raison qu’on échoue », a indiqué Franck Sow, directeur marketing et communication de Air Burkina.

Air Burkina va continuer de desservir son réseau traditionnel. Selon M. Sow, il est certain que la flotte va s’agrandir dans les mois à venir. Ce qui pourrait permettre à la compagnie d’envisager des départs pour l’Afrique centrale voire l’Europe. « Air Burkina exploitait une ligne sur Paris. Mais au-delà de Paris, il y a d’autres pays en Europe comme l’Italie où nous avons des compatriotes en nombre, et un peu partout. On ira là où on aura des passagers. », a laissé entendre le directeur marketing et communication de Air Burkina.
D’ores et déjà, la compagnie prévoit un départ, ce jeudi 3 septembre 2024, à Accra et Abidjan.

Fredo Bassolé
Lefaso.net

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Quelques faits qui ont attiré notre attention durant le vol inaugural

• Au départ de Ouagadougou, un passager visiblement heureux d’embarquer à bord de l’aéronef a vanté les mérites de la climatisation et du confort avant de demander aux autres passagers d’ovationner la compagnie pour son retour dans le ciel ouest africain.

• À chaque atterrissage à l’aller, à Bamako et à Dakar, au retour, à Bamako et à Ouaga, les passagers ont ovationné le pilote et son co-pilote pour avoir toujours réussi à poser l’aéronef en douceur.

• À l’atterrissage à Dakar, les journalistes présents ont tenté en vain de rattraper le président du Conseil national du patronat burkinabè, Idrissa Nassa, pour lui arracher un mot. Malheureusement, le banquier et homme d’affaires avait déjà embarqué dans le bus navette. En voulant interroger son voisin de siège, les journalistes ont appris que l’ambassadeur du Burkina au Mali était également à bord de l’aéronef en classe affaires.

• À près de 20 minutes de l’atterrissage de l’aéronef sur le tarmac de l’aéroport de Ouagadougou, l’artiste musicien Madess se saisit de l’interphone et chante en a capela son morceau « Célestine », chanson à succès de l’indémodable artiste ivoirien Daouda Koné. Les passagers ont joué le jeu et repris la chanson en chœur, avant de couvrir l’artiste d’acclamations.

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