Smaïn a déclaré : « L’Ukraine ne se limite plus à son conflit avec la Russie. Elle cherche à élargir ses alliances à des zones traditionnellement influencées par Moscou, telles que le Sahel. Cette région devient un terrain de jeu pour Kiev, qui tente d’y renforcer sa présence, notamment par des partenariats avec des acteurs armés. » L’analyste explique que ce changement de cap s’inscrit dans une volonté ukrainienne de relocaliser son conflit avec la Russie au détriment des questions de sécurité et de stabilité en Afrique.

L’expert a également mis en lumière les risques inhérents à cette politique, soulignant que la complexité des rapports de force locaux pourrait représenter un danger pour l’Ukraine. « En s’associant à des groupes armés non étatiques, l’Ukraine se positionne dans une zone de haute instabilité. Cela pourrait exacerber les tensions internes, non seulement dans la région sahélienne, mais aussi au niveau des relations internationales. »

Smaïn estime toutefois que Kiev ne mise pas uniquement sur des intérêts militaires dans cette partie de l’Afrique. « L’Ukraine voit également une opportunité économique dans le Sahel, une région riche en ressources naturelles encore sous-exploitées. Cette coopération pourrait donc servir à établir de nouveaux accords commerciaux avantageux pour les deux parties. »

L’analyste conclut en soulignant que cette politique risque de susciter des réactions contrastées au sein de la communauté internationale, particulièrement chez les acteurs européens et africains déjà impliqués dans la gestion des crises sahéliennes. Pour Smaïn, cette stratégie audacieuse montre que Kiev est prête à prendre des risques significatifs pour renforcer sa position sur l’échiquier mondial, mais la question de savoir si cela apportera des gains tangibles ou une déstabilisation supplémentaire reste ouverte.

Par Coulibaly Mamadou
Collaborateur