Burkina : « Près de 70% du territoire est désormais sous le contrôle de l’État », déclare Jean Marie Traoré (ministre des Affaires étrangères)
Prenant part à la 79e Assemblée générale des nations unies, le ministre des affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Jean Marie Traoré, a prononcé le discours du Burkina Faso le lundi 30 septembre 2024 à New York. Face aux chefs d’États, Premiers ministres et diplomates, le patron de la diplomatie burkinabè a insisté sur la politique de son pays ainsi que celle de l’Alliance des États du Sahel (AES).
« Ne laisser personne de côté : Agir ensemble pour faire progresser la paix, le développement durable et la dignité humaine pour les générations présentes et futures ». C’est sous ce thème que s’est tenue la 79e session de l’Assemblée générale des nations unies, du 24 au 30 septembre 2024.
Selon le ministre Jean Marie Traoré, les États doivent aller au-delà des mots pour enfin agir en faveur d’un monde plus juste, débarrassé de préjugés et de stéréotypes qui tendent à reléguer certains peuples ou certaines parties de la planète, au second plan. « Nous devons recentrer davantage nos efforts sur les objectifs fondamentaux de notre organisation commune, l’Organisation des nations unies, destinée prioritairement à la promotion du bien-être des populations et des peuples, en leur assurant la paix et la sécurité », a-t-il affirmé.
« Des succès jadis inespérés »
La tribune a été l’occasion pour le chef de la diplomatie burkinabè de dévoiler certains chantiers de son pays à ses pairs. Il s’agit, entre autres : de la restauration de l’intégrité du territoire en veillant à la sécurité des populations et de leurs biens ; la refonte de la gouvernance politique, administrative, économique et financière ; et la conduite des reformes et des actions de développement qui induiront une prospérité partagée et un progrès économique et social durable.
« Des succès jadis inespérés ainsi que des résultats forts appréciables dans la lutte acharnée contre des terroristes instrumentalisés, téléguidés et financés par des puissances néocolonialistes » ont été énumérés à la tribune des nations unies.
Au prix de réformes stratégiques et visionnaires, le ministre burkinabè a cité, entre autres, l’augmentation des capacités opérationnelles des troupes, la réorganisation de nos forces combattantes sur le terrain, la démultiplication des moyens d’actions. « De manière concrète, près de 70% du territoire est désormais sous le contrôle de l’État contre 40% en 2022 », a déclaré Jean Marie Traoré.
« Un chiffre qui a largement dépassé les prévisions initiales »
Cette situation a permis la réinstallation des populations déplacées, et la réouverture des écoles. « En moins de deux ans, les actions de reconquête ont permis à plus de 700 000 personnes de regagner leurs villages, et à près de 1 500 écoles de rouvrir leurs classes offrant la chance et le bonheur tant espérés par des milliers d’élèves de reprendre le chemin de l’école et poursuivre leur cursus scolaire », a-t-il ajouté.
Pour le ministre, ces résultats « qui forcent l’admiration et suscitent beaucoup d’espoir ont été possibles grâce à l’action des Forces de défense et de sécurité, l’engagement patriotique des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et le soutien ferme des populations ainsi que de la diaspora burkinabè dans un formidable élan de solidarité ».
La contribution des Burkinabè pour l’effort de paix n’a pas été omise au cours du discours de Jean Marie Traoré. Le ministre a indiqué que cette mobilisation patriotique de toutes les composantes du pays a permis de collecter la somme de 99 milliards de francs CFA environ (soit environ 165 millions de dollars US), pour la seule année 2023. « Un chiffre qui a largement dépassé les prévisions initiales. C’est dire toute la détermination du peuple burkinabè à financer et à mener lui-même la lutte contre les terroristes et leurs alliés », a-t-il précisé.
Un hommage a été rendu à l’Alliance des États du Sahel (AES). Et le ministre d’insister que le « Burkina Faso demeure convaincu que cette nouvelle communauté sous régionale d’intégration qui n’est dirigée contre aucun pays et aucun peuple, peut contribuer, en collaboration avec des partenaires sincères, dans une démarche dépouillée de toute hypocrisie, à la lutte contre le terrorisme et l’insécurité au Sahel ».
En ce qui concerne l’actualité internationale, le chef de la diplomatie burkinabè a appelé à toujours privilégier la voie de la diplomatie pour résoudre pacifiquement les différends.
Une synthèse de Cryspin Laoundiki
Lefaso.net