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Sponsoring des clubs dans le Fasofoot : Les « 25% gate » sont-ils définitivement résolus ?

Publié le mardi 1er octobre 2024 à 21h50min

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Sponsoring des clubs dans le Fasofoot : Les « 25% gate » sont-ils définitivement résolus ?

De mémoire de journaliste sportif et de supporter, la saison sportive de football 2023-2024 a été inédite. Une saison qui a défrayé la chronique avec deux temps d’arrêt de trois mois environ par les acteurs eux-mêmes. Une nouvelle saison commence ce 4 octobre, notamment 2024-2025, nous l’espérons sous de bons auspices avec une nouvelle équipe fédérale.

La bourse octroyée par le ministère en charge des sports a été la pierre d’achoppement entre les clubs et la Fédération burkinabè de football (FBF). Pour comprendre, il faut remonter à la genèse de cette mesure exceptionnelle d’octroi des bourses aux clubs de D1 et de D2. Après la chevauchée fantastique des Étalons à la CAN Afrique du Sud 2013, sous le magistère du colonel Yacouba Ouédraogo alors ministre des sports et des loisirs, son département a initié cette mesure, pour soulager un tant soit peu, les difficultés que les clubs éprouvent à rémunérer les salaires de leurs sociétaires.

Pour un quota de 20 joueurs par club, à raison de 100 000 francs CFA pour ceux de première division et 75 000 francs pour la D2. Mais dans cette cagnotte, il a été décidé un prélèvement de 25% pour l’organisation de championnats de petites catégories. La somme prélevée est reversée à la FBF qui se doit d’organiser ledit championnat. Les bourses sont renouvelées chaque saison, mais sous conditions : les clubs et la FBF doivent justifier l’utilisation de la somme de la saison précédente. Toute la problématique est partie de là, les clubs accusant la FBF de prélever l’argent sans organiser les championnats de petites catégories. Et la FBF de rétorquer que les championnats seront bel et bien organisés, maintenant à quelle date ? Naissaient ainsi ce que l’on peut appeler « Les 25% gate ». Les clubs ont donc exigé de la faîtière du football, le remboursement des 25%. Mot d’ordre des clubs pour se faire entendre, boycotter les championnats. Des bonnes volontés s’y sont mises pour trouver un terrain d’entente entre les parties, sans succès. Il s’en est fallu de peu que l’on frôla la saison blanche.

Cette affaire des 25% est-elle réglée une bonne fois pour toutes ? On est en droit de se poser des questions, quel avenir pour la bourse ? Son octroi par le ministère des Sports n’est nullement une obligation, mais une aide, une rescousse aux clubs pour amoindrir leurs tensions de trésorerie. Mais si cette bourse au lieu de soulager, engendre des problèmes dans son utilisation, sûrement que son donateur pourrait décider de l’annuler purement et simplement. Et là se pose même la problématique du sponsoring des clubs au Burkina. Le football burkinabè est dans le semi professionnalisme, sinon toujours dans l’amateurisme. Il n’y a pas de cahiers de charges dûment imposés, les clubs fonctionnent au jour le jour. Les clubs qui peuvent dire en début de saison, « nous avons tant de francs dans notre caisse », sont presque inexistants. Or au bas mot, un budget de saison pour un club de D1 avoisine les 100 millions de francs CFA. La gestion se fait au jour le jour, et à la fin du mois il faut faire des « salamalec » auprès de mécènes pour pouvoir payer les salaires.

Les joueurs du Fasofoot tirent le diable par la queue et cela se ressent sur leurs performances. Le championnat burkinabè n’est pas vendable, en témoigne les gradins vides pendant les matchs. Naturellement, avec un tel constat, les sponsors ne se bousculent pas. La FBF elle aussi, en dépit des subventions CAF et FIFA, non plus ne roule pas sur l’or. Les subventions allouées aux clubs sont des broutilles : 15 millions de francs en début de saison, payables en deux tranches, phases aller et retour. Comparaison n’est pas raison, la FIF en Côte d’Ivoire octroie 100 millions. Autrement dit, notre football fait dans le misérabilisme.

On attend de voir quelles initiatives la nouvelle équipe fédérale va apporter pour améliorer les choses. Un club champion au Burkina gagne 12,5 millions de francs CFA, vraiment dérisoire. Nous sommes encore loin, très loin du football professionnel au vrai sens du terme. Avec une telle physionomie pas rose comment peut-on retenir les joueurs, à fortiori faire venir des stars dans notre championnat ? Le souhait est que le championnat, pour la nouvelle saison qui débute très bientôt, ne connaisse pas de couacs et aille tranquillement à son terme.

Barthélemy Kaboré (collaborateur)

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