Burkina : Bientôt une infrastructure à clé publique pour sécuriser le transfert électronique de l’information
L’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI) tient un atelier de cadrage du projet de la mise en place d’une infrastructure à clé publique pour sécuriser le transfert électronique de l’information, ce lundi 30 septembre 2024 à Loumbila, dans la région du Plateau-Central.
L’infrastructure à clé publique (en anglais PKI) est un système qui repose sur un ensemble de processus, de technologies et de politiques qui permettent de chiffrer et de signer des données.
C’est un dispositif qui va permettre de délivrer des services de sécurité numérique pour faire face aux problématiques qui pourraient survenir en lien avec les traitements des transactions électroniques.
Au Burkina Faso, ce projet était en gestation pendant longtemps, a indiqué le directeur général de l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI), Boukaré Sébastien Yougbaré. « Ce projet est notre réponse aux défis de notre temps. C’est notre manière de dire au monde que le Burkina Faso prend en main son destin numérique. En mettant en place cette infrastructure, nous faisons bien plus que protéger des systèmes. Nous protégeons des vies, nous sécurisons des moyens de subsistance, nous garantissons l’avenir économique de notre nation », a-t-il précisé.
« Nous pensons que le pays en sortira gagnant »
Ce projet, à en croire les initiateurs, va permettre à chaque citoyen, chaque entreprise, chaque institution de se sentir protégé dans cet environnement numérique. « Que chaque transaction électronique soit sûre, que chaque information soit confidentielle et que la confiance que nos concitoyens placent en nos systèmes ne soit jamais compromise », a formulé Boukaré Sébastien Yougbaré.
Cette initiative répond à la politique de la dématérialisation des procédures administratives. Selon le directeur de l’expertise, de l’audit et de contrôle des systèmes d’information à ANSSI, Amidou Sanogo, il y a une panoplie de services qui peuvent émaner de l’existence d’une infrastructure à clé publique. « Ce n’est que le début. Nous pensons que le pays en sortira gagnant dans cette phase de dématérialisation des procédures », a-t-il affirmé.
Mobiliser toutes les énergies américaines…
Le projet bénéficie d’un accompagnement de Cybastion, un partenaire de l’ANSSI. Il s’agit une firme américaine qui supporte les États africains dans la capacitation autour des questions digitales et la cyber sécurité.
Pour Andrey Biyong, le directeur des opérations chez Cybastion, ce projet est une infrastructure structurante parce qu’il permet de développer de nouveaux services au-dessus d’elle. Ce projet permet l’identification et la sécurisation des échanges des individus sur internet.
« Nous avons le soutien du gouvernement américain. L’ambassade américaine suit l’évolution de très près. Elle nous aide à mobiliser toutes les énergies américaines et les entreprises américaines avancées dans les différents domaines de ce qu’on développe », a-t-il confié.
Ce projet va couvrir la période allant d’octobre 2024 à décembre 2025. Il va prendre en compte les études antérieures.
Le Burkina Faso veut bâtir une infrastructure gouvernementale PKI qui comprend des autorités de certification racine et émettrices, des autorités d’enregistrement, ainsi qu’une solution complète de signature électronique à distance.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net