Fonds d’appui à la presse privée : 200 millions de F CFA octroyés à 87 médias burkinabè
La cérémonie officielle de remise des chèques pour la subvention annuelle de l’État à la presse privée, au titre de l’exercice 2024, s’est tenue ce vendredi 27 septembre à Ouagadougou. Sur les 102 dossiers soumis, 87 médias ont été retenus par la commission de répartition pour bénéficier d’une aide, dont les montants varient entre 1 117 647 et 4 254 947 francs CFA.
Avant la répartition des fonds, des prélèvements obligatoires ont été effectués : 4 millions de francs CFA pour l’Observatoire burkinabè des médias (OBM), 4 millions pour l’Association des éditeurs et publicateurs des journaux en langues nationales (AEPJLN) et 2 millions pour le fonctionnement de la commission de répartition.
Les médias audiovisuels ont reçu la part du lion, soit 135 070 941 francs CFA (71,09% du montant total) répartis entre les télévisions, qui ont bénéficié de 17 949 493 francs CFA, et les radios, avec 117 121 449 francs CFA. Les entreprises de presse en ligne ont obtenu 54 929 059 francs CFA, représentant 28,91% de la subvention.
Kodjo Stéphane Agnigbabno, de la radio LPC Bobo, s’est félicité de cet appui. « Ce fonds d’appui va nous permettre de renforcer nos équipements pour améliorer nos diffusions qui participent à la communication. Nous traversons une période difficile et les médias sont sollicités pour apporter leur contribution à travers une communication saine. Nous allons donc l’axer sur l’achat d’équipements afin d’améliorer les activités de notre média », a-t-il indiqué.
Pour Albertine Somé, directrice générale de Bafuji Info, cet appui va leur permettre d’améliorer leurs conditions de travail. « C’est un plaisir de bénéficier de ce soutien, et nous allons continuer à faire des efforts pour l’information et la sensibilisation. Nous allons nous doter de matériels informatiques, ce qui va nous permettre d’écrire encore plus », a-t-elle confié.
« C’est un grand soutien pour nous car les conditions dans lesquelles les médias évoluent actuellement sont difficiles, parce qu’il n’y a pas de recettes, surtout dans les zones à défis sécuritaires. Nous remercions les autorités de garantir toujours le droit à l’information aux populations, malgré le contexte assez difficile. C’est une opportunité pour nous de continuer à rendre le service public pour les populations », a déclaré Daouda Go, de la radio Woassa.
Des dossiers rejetés
Sur les 100 dossiers reçus, quinze ont été rejetés par la commission de répartition de la subvention, soit trois dossiers de médias en ligne, huit dossiers de presse écrite en langue française et en langue nationale, et quatre dossiers de la presse audiovisuelle (tous des radios).
Les motifs, selon le directeur général de la FAPP, Daniel Bonzi, sont entre autres l’absence de liste nominative visée par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), l’absence de quittance de renouvellement du contrat de bail, le dépôt hors délai des justificatifs de l’utilisation de la subvention 2023, l’absence d’attestation de dépôt légal délivrée par le Conseil supérieur de la communication, l’absence de capture d’écran du site laissant apparaître le compteur de visites.
Au cours de la cérémonie, le ministère de la Communication a attiré l’attention des bénéficiaires sur la mauvaise production des pièces justificatives de l’utilisation de la subvention de l’État à la presse privée, ce qui pourrait devenir une menace à l’existence même de la subvention.
« Nous nous sommes rendu compte que les justificatifs fournis n’étaient pas de qualité et beaucoup d’entreprises de presse n’ont pas fourni les cartes de presse, qui sont pourtant des éléments essentiels dans la constitution des dossiers. Nous les exhortons à adopter une meilleure démarche administrative et une gestion plus rigoureuse de leurs revenus », a précisé le secrétaire général du ministère de la Communication, Aymar Tamini, représentant le ministre.
Hanifa Koussoubé
Lefaso.net