Journée mondiale du tourisme : L’ONTB implique les élèves dans la promotion du tourisme interne
À l’occasion de la journée mondiale du tourisme, l’Office national du tourisme burkinabè (ONTB) a organisé, le vendredi 27 septembre 2024, une visite au musée des armées, au profit des élèves des lycées Bangré et Nelson-Mandela, et de l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM). L’objectif était de contribuer à la promotion du tourisme interne. Cette année, le thème retenu est « Tourisme et paix ».
L’hymne national entonné, et c’est parti pour la visite du musée des armées ! En excursion dans ce site créé en 1999, des centaines d’élèves d’établissements scolaires de la ville de Ouagadougou et ceux de l’École nationale d’administration et de la magistrature (ENAM). Quatre pavillons ont satisfait la curiosité des touristes du jour. Le premier se situe en face de la porte d’entrée du musée. La salle est grande, assez spacieuse pour contenir beaucoup de monde. À l’intérieur, sont affichées sur les murs des photographies des chefs suprêmes des armées, des ministres en charge de la Défense nationale, des chefs d’état-major généraux des armées et des différents directeurs qui ont dirigé le Centre culturel des armées de sa création à nos jours.
À la baguette pour guider les visiteurs, le sergent-chef Ousmane Ouédraogo. Tout en donnant des détails sur chacune des images, il revient sur le parcours de ces personnalités et les faits marquants durant leurs gouvernances respectives. Cette salle porte le nom du général Sangoulé Lamizana. « Il est né en 1916 à Tougan et y a effectué son cursus scolaire... Il a été un tirailleur sénégalais... C’est lui qui a mis en place notre armée nationale », peut-on capter du discours du guide, qui ne manque pas de questionner certains élèves pour s’assurer qu’ils assimilent le maximum d’informations.
À l’entrée du deuxième pavillon, une représentation du colonel Saye Zerbo, muni d’un bâton. « Cette salle est baptisée en son nom. C’est pourquoi on l’a placé au centre de la pièce. Le bâton qu’il tient illustre la rigueur de l’homme. Il était connu pour sa rigidité. Quand quelqu’un avait une tenue sale ou que sa coiffure n’était pas correcte, lorsqu’il t’indexe avec son bâton, tu sais directement que c’est la prison qui t’attend », rappelle le guide. En plus de sa statue, on peut voir des représentations d’anciens combattants, leurs tenues et des kakémonos qui retracent l’histoire des deux guerres mondiales.
En entrant dans la troisième salle, on est accueilli par un canon de 75 millimètres. L’arme pèse un peu plus de 50 kg et a été utilisée pendant la première guerre mondiale. « C’était l’une des armes les plus puissantes pendant la première guerre mondiale. Elle a fait beaucoup de dégâts pendant cette période », détaille le sergent-chef Ousmane Ouédraogo. À côté de ces armes, bien d’autres : fusil à poudre, arme à poudre de la période précoloniale, pistolet de traite, carabine modèle 1892, mitrailleuse de 7.62 modèle 1919, mitrailleuse de 7,5 mm modèle 1931, arme automatique 7,5 mm modèle 1952, pistolet mitrailleur de 7,65 mm, pistolet mitrailleur, etc.
À l’extrême gauche de la pièce, carrément au fond, on peut voir un soldat muni d’une arme lourde qui fait le guet. « Il faut rendre hommage à ce soldat parce qu’il a donné sa vie pour ses frères. Une fois blessé au front, il s’est rendu compte que c’était la fin pour lui. L’ennemi était en surnombre. Donc il a proposé aux autres d’effectuer un repli tactique, le temps pour lui de ralentir l’ennemi. C’est ainsi que les autres ont replié pour mieux s’équiper. Et quand ils sont revenus dans la nuit, ils ont vu que l’ennemi avait occupé le camp et ils ont fait le nettoyage. Cette représentation est dressée ici pour rendre hommage à tous ces soldats qui tirent à l’arme lourde parce que beaucoup d’entre eux ont fait des actes de bravoure », a informé le guide.
La dernière salle elle, contient des sculptures d’hommes qui tiennent des armes, des hélicoptères, des tableaux avec des images toujours en rapport avec la sécurité, etc. C’est par là que se termine la visite. Mais avant de quitter la salle, le guide a souhaité qu’une minute de silence soit observée en la mémoire de toutes les personnes tombées au front pour la patrie. S’en suivra donc un moment de calme, un moment d’introspection qui sera clos par des applaudissements en faveur du sergent-chef.
Faire la promotion du tourisme interne
Le thème retenu à l’occasion de la journée mondiale du tourisme est « Tourisme et paix ». Et en choisissant un site comme le musée des armées, l’Office national du tourisme burkinabè visait à plonger les élèves dans l’univers des militaires, leur faire comprendre un tant soit peu ce qu’ils vivent et, surtout, casser cette distance qui semble exister entre population et militaires. « Quand on dit musée des armées, on a comme une certaine peur qui s’installe. Mais quand nous sommes allés, nous avons découvert beaucoup de choses, de belles œuvres qui permettent de mieux comprendre l’armée », a laissé entendre le conseiller des services touristiques, Landry Ouédraogo.
Soutenir les FDS
L’objectif de cette journée, qui était de promouvoir le tourisme et de permettre aux jeunes de découvrir leur pays, a été atteint, selon les participants. « J’ai trouvé que le site choisi était intéressant. On a découvert beaucoup de choses, des œuvres qui parlent. On a mieux compris le sens de l’expression ‘une image vaut mille mots’, parce qu’on a vraiment été enseignés et beaucoup de consciences ont été éveillées », a confirmé Mohamed Junior Savadogo, élève au lycée Bangré. « Nous voyons vraiment ce que font les éléments des Forces de défense et de sécurité. Nous sommes fiers d’eux. C’est grâce à eux que nous sommes toujours là. Ce sont eux qui nous permettent de continuer à mener nos activités. Que Dieu les fortifie et leur donne la force de continuer le combat jusqu’au bout », a prié Mohamed Savadogo.
À l’endroit des populations, Elvira Kessougbo du lycée Nelson-Mandela a souhaité qu’elles encouragent les Forces de défense et de sécurité pour le travail qu’elles abattent pour que le pays recouvre son intégrité territoriale. « Nous ne devons pas négliger leur travail, peu importe leurs grades. Nous ne devons pas être un poison pour leur travail. Nous devons les soutenir, ne serait-ce que par nos mots, nos salutations et nos prières », a-t-elle exhorté.
Après le musée des armées, le cap a été mis sur les sculptures sur granite de Laongo, à Ziniaré, dans la province de l’Oubritenga.
Erwan Compaoré
Lefaso.net