Burkina/ Mines : Les fournisseurs en baisse de rentabilité, les carrières à l’épreuve
Depuis le début de cette matinée du jeudi 26 septembre 2024, le Centre international de conférences de Ouaga 2000 bat au rythme de la Semaine des activités minières de l’Afrique de l’Ouest (SAMAO). Cette 6e édition de la SAMAO, qui se tient du 26 au 28 septembre dans la capitale burkinabè, a été ouverte par le chef du gouvernement burkinabè, Me Apollinaire Kyélèm De Tambèla.
Cette grand’messe des acteurs du secteur minier et des carrières est aussi une vitrine pour les sociétés et entreprises de se faire connaître davantage, à travers leur savoir-faire, leurs produits et marchandises. C’est ainsi que des concessionnaires d’engins lourds, en passant par des camions d’entretien et de transport, chacun est venu exposer ses meilleurs produits.
Pour cette première journée, les stands ne désemplissent pas. Chacun présente ses innovations dans l’espoir de se faire de nouveaux partenaires, en ces temps de la rareté des marchés due à la crise sécuritaire, selon leurs dires.
Mohamed Guigma, dont la structure est spécialisée dans la vente de matériels d’équipements, de rouleaux, de niveleuses et autres, est à sa 3e participation. Selon lui, il est naturel qu’il soit impacté tant que ses partenaires (les sociétés minières) sont impactés. « Ce sont eux qui paient nos marchandises et s’ils ne peuvent plus payer en grande quantité à cause de l’insécurité, c’est normal que nous aussi nous soyons impactés », a-t-il expliqué.
Pour Michael Hema, fournisseur local spécialisé dans le transport d’équipements et de l’alimentation dans les sociétés minières, la situation est un peu plus compliquée. Et il l’explique en ces termes : « je n’ai pas perdu mes marchés, mais ça me fait perdre en terme de valeur ajoutée et d’argent. Parce que vous avez un contrat et vous n’arrivez pas à l’exécuter même à 50¨% et on ne peut pas faire autrement. Nous sommes obligés de réduire le personnel, parce qu’on n’arrive pas exécuter le contrat et les charges sont là avec les salaires à payer, et les impôts... ».
La SAMAO, ce n’est pas que les mines. Il y a aussi les carrières. Et à ce niveau aussi, les acteurs parlent de leurs défis dus à la crise sécuritaire.
Pour le chef adjoint du granite d’Afrique carrière, Abdoulaye Mandé, avant que la crise sécurité ne frappe, le travail nécessitait déjà beaucoup, mais maintenant les défis sont encore énormes. « Parce qu’il faut travailler en collaboration avec les forces de l’ordre pour la sécurisation des zones et le déploiement des équipements. Ce qui nécessite d’office des coûts qui n’étaient pas comptés auparavant, mais maintenant la situation a commencé à aller, donc on espère que ça va s’améliorer », a-t-il dit.
Yvette Zongo
Lefaso.net