Burkina/Activités minières : La 6e SAMAO se penche sur les enjeux des minéraux critiques
La 6e édition de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO) se tient du 26 au 28 septembre 2024 à Ouagadougou. La cérémonie d’ouverture est intervenue ce 26 septembre, sous la présidence du président du Faso, représenté par le premier ministre Me Apollinaire Kyelem de Tambela. La SAMAO va regrouper environ 2 000 exposants et participants ainsi que des centaines de visiteurs, venus du Tchad, du Niger, de la Côte d’Ivoire et du Congo Brazzaville. Des panels, des expositions, des sessions techniques ainsi que des excursions sont au programme.
La SAMAO se veut un creuset de réseautage et de réflexion, réunissant des représentants de structures étatiques, d’organisations internationales et interafricaines, de sociétés minières et de carrières, de sous-traitants, d’organisations socio-professionnelles, d’organisations non gouvernementales et de professionnels intervenant dans le secteur minier. Elle constitue également un cadre d’opportunités d’affaires pour les différents acteurs et d’attraction des investisseurs pour soutenir le développement durable du secteur minier.
Pour la présente édition, le thème retenu est « Minéraux critiques : quelles stratégies de développement pour les pays africains ».
Dans son intervention, le ministre de l’énergie, des mines et des carrières, Yacouba Zabré Gouba, a laissé entendre que les besoins mondiaux en minerais critiques ont connu une croissance considérable ces dernières années, due à l’accélération de la transition énergétique et numérique. Yacouba Zabré Gouba explique que les minéraux critiques sont essentiels à la construction des infrastructures de la transition énergétique et numérique tels que les panneaux solaires, les éoliennes, les véhicules électriques, les écrans tactiles, le stockage de données, la connexion des systèmes entre eux, etc.
Au Burkina Faso, des recherches ont révélé la présence d’indices de certains de ces minéraux tels que le lithium, le cobalt, le nickel, de vanadium, d’uranium, de zinc et de cuivre. « Si la présence de ces minéraux au Burkina Faso peut être vue comme une opportunité, leur exploitation doit être soutenue par des politiques volontaristes de la part des gouvernants afin de créer davantage de valeur ajoutée et susciter des retombées au niveau local et régional. C’est pourquoi je salue la tenue de la présente édition de la SAMAO sous ce thème ».
Le président du comité d’organisation de la SAMAO, Doulaye Sanou, a quant à lui soutenu que les réflexions qui seront menées, permettront d’apporter des réponses aux questions en lien avec les minéraux critiques. Quelle stratégie de recherche et de valorisation des minéraux critiques ? Minéraux critiques et transition énergétique : quelles opportunités d’industrialisation en Afrique ? Faut-il aller vers une règlementation spécifique pour les minéraux critiques ? Il a ajouté que le choix de ce thème traduit également d’une part la volonté du gouvernement de travailler à la diversification de la production minière de notre pays et d’autre part d’assurer une exploitation durable de nos ressources naturelles.
Il faut noter que le secteur minier, malgré la difficile situation sécuritaire, fait preuve de résilience. En effet, en 2023, la production totale d’or s’élevait à 56,857 tonnes, pour une contribution en termes de recettes directes au budget de l’Etat d’environ 529 milliards de FCFA, soit environ 13% au Produit intérieur brut. L’or constitue également le premier produit d’exportation avec 79.2% des recettes totales d’exportations pour la période de 2022 à 2023.
Afin de contribuer à la diversification de la production minière, il a été procédé à plusieurs réformes. Il s’agit de l’adoption du nouveau code minier qui permet la superposition du permis de recherche pour plusieurs substances, le renforcement de l’information géographique avec l’élaboration du nouveau plan minéral du Burkina Faso, le lancement du processus pour la définition des minéraux critiques pour le Burkina, etc.
La SAMAO édition 2024 est parrainée par le Dr Élie Justin Ouédraogo, PDG de Néré mining. Il a réaffirmé l’engagement du secteur privé burkinabè à œuvrer aux côtés du gouvernement, pour une exploitation des ressources minérales au profit d’un développement économique et social harmonieux du Burkina Faso. « Nous serons à vos côtés pour cette quête légitime de souveraineté de nos Etats, en l’occurrence de souveraineté économique, d’appropriation et d’ownership dans la valorisation endogène de nos ressources minérales notamment », a-t-il appuyé.
A l’issue de la cérémonie d’ouverture, les officiels ont procédé à l’inauguration de l’espace d’exposition et à la visite des stands des entreprises exerçant dans le domaine des mines.
Armelle Ouédraogo
Crédit photo : Bonaventure Paré
Lefaso.net