LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Si tu ne changes pas de place, tu ne peux pas savoir quel endroit est agréable.” Proverbe sénégalais

Burkina/Réfugiés maliens : De Gao à Ouagadougou, la famille Ag Gaiman brave l’adversité pour reconstruire sa vie

Publié le vendredi 27 septembre 2024 à 21h10min

PARTAGER :                          
Burkina/Réfugiés maliens : De Gao à Ouagadougou, la famille Ag Gaiman brave l’adversité pour reconstruire sa vie

La famille Ag Gaiman, originaire du Mali, a trouvé refuge à Ouagadougou, contrainte par l’insécurité dans la région de Gao. Iba Ag Gaiman, ses deux épouses et leurs neuf enfants dont un handicapé sont, au quotidien, confrontés à la précarité qu’offre la vie de refugié. Reportage.

Ouagadougou, 15 août 2024. C’est un jour férié sur toute l’étendue du territoire national. La cause, la communauté catholique célèbre l’Assomption. Dans un espace récréatif, au quartier Zone 1, des Ouagavillois se sont donné rendez-vous pour « passer du bon temps », comme on le dit dans le jargon populaire. Les serveurs se faufilent entre les tables pour à la fois servir et débarrasser.

Dans cette ambiance dominée par le son des couverts et des rires aux éclats, des marchands ambulants tentent d’attirer l’attention sur leurs articles. Les plus chanceux s’en sortent avec un « bon marché », tandis que les malchanceux n’obtiennent pas un seul un regard. Au milieu de ce tumulte, une petite silhouette agrippée à des béquilles réussit à capter l’attention à son passage sur chaque table. Il s’agit de Mohamed Ag Gaima. Estropié, le garçon âgé d’une dizaine d’années propose des objets de maroquinerie. Mohamed nous présente des porte-clés qui sont accrochés sur lui et sur les paliers de ses béquilles. Il n’est pas seul. De l’autre côté de l’espace, son père, Iba Ag Gaiman, en boubou, les mains chargées, commerce. Ce qui retient l’attention sur Mohamed, en dehors de sa condition physique, c’est sa capacité à s’exprimer aisément dans la langue de Molière.

« Ce n’est pas cher. Vous pouvez l’offrir en cadeau à quelqu’un », tente de convaincre le vendeur ambulant. Après avoir acheté quelques porte-clés, par curiosité, nous nous intéressons à son histoire. À travers la conversation, il donne des bribes d’informations sur sa vie. Il nous explique alors qu’avec son géniteur, ils passent une grande partie de leurs journées à faire de la vente ambulante dans les rues, les maquis et les espaces publics de la capitale burkinabè. Quelques minutes après avoir fait le tour, son paternel et lui nous remettent un contact auquel les joindre. Puis, ils décident de prendre une autre destination. Sur leur motocyclette fourbue, Mohamed s’installe, range ses deux béquilles horizontalement avant que son père ne décolle.

Mohamed et son père en train de ranger leurs marchandises après avoir fait le tour dans un maquis.

A lire : Burkina : De Komandougou à Fada N’Gourma, une famille de déplacés internes cherche ses repères

La maroquinerie, principale source de revenus

Quelques jours après notre rencontre avec Iba Ag Gaiman et son fils, nous partons à la découverte de la famille entière. Elle a trouvé refuge à Nioko 2, un quartier périphérique de Ouagadougou, situé à proximité de la route nationale 3. Sur le chemin qui mène à leur domicile, les pistes sont aussi tortueuses que boueuses. À cette heure de la journée (environ 11h du matin), seuls les femmes et les enfants sont présents dans les maisons.

Dans cet univers de faubourg, une ruelle qui longe un établissement scolaire mène vers une cour sans clôture. En franchissant le petit monticule qui fait office de portail, on tombe sur un atelier de travail. Assis sous un hangar de fortune, Iba Ag Gaiman, ses deux épouses, ses enfants, y compris Mohamed, font de la maroquinerie. Telle dans une fourmilière, chacun semble avoir et connaître son rôle à jouer. Nous sommes accueillis par de larges sourires, comme pour dire que nous sommes les bienvenus. L’un des enfants nous apporte ensuite une chaise. Après un échange avec les siens en tamasheq, le père de famille essaie de faire les présentations comme il peut.

Ici, plein d’articles sont fabriqués. Les deux épouses tapissent des porte-clés en peau. Elles maîtrisent l’art de travailler le cuir, un savoir-faire apporté du Mali. Cet artisanat se pratique en symbiose dans la famille Ag Gaima.

« Nous faisons ce que nous savons faire de mieux ; travailler le cuir pour subvenir aux besoins de nos enfants », indique la première épouse, mère de six enfants. La deuxième épouse est, quant à elle, mère de trois enfants. Ensemble, elles découpent, collent, créent de petits trésors en cuir qu’elles espèrent voir se vendre comme de petits pains par leur mari. Ce dernier donne forme à la plupart des objets avant que les autres ne fassent le revêtement. Ainsi, dans la convivialité et sans pression, chacun participe à sa manière. Cette production artisanale est la principale source de revenus de la famille.

« Nous avons déménagé au moins quatre fois depuis que nous sommes là. Nous étions en location dans notre dernier logement mais, après, j’avais des difficultés pour payer et nous avons dû quitter. C’est une personne de bonne volonté qui nous a confié cette cour, car elle est en déplacement », confie le père de famille assis sous le hangar qui fait office d’atelier.

Fatimata Ag Gaima, première épouse de Iba Ag Gaima et mère de Mohamed s’est bien intégrée. Elle comprend Mooré.

A lire : Mali : La ville de Gao en « désobéissance civile » pour protester contre l’insécurité grandissante

Iba Ag Gaiman est un homme de peu de mots, mais dont l’humilité et la détermination se lisent dans chaque regard. Avec le soutien de ses épouses, il se bat chaque jour pour offrir à ses enfants, une vie digne, malgré les conditions difficiles dans lesquelles ils se trouvent. Il se souvient du jour où sa famille a dû quitter Gao, leur ville natale, alors que le terrorisme gagnait du terrain. Sa venue au Burkina Faso était loin d’être planifiée, mais la fuite lui a permis de sauver les siens.

« Nous étions à Gao d’abord, ensuite nous sommes allés à Tacharane (à 18 km de Gao) avant de venir finalement ici. Nous sommes venus ici depuis plus de 10 ans. Quand nous sommes arrivés au Burkina, il n’y avait pas encore l’insécurité. Et au début, avec d’autres ressortissants maliens, nous avons eu un stand au village artisanal où on faisait notre travail de maroquinerie et ça marchait bien », explique l’homme dans sa cour, pendant qu’il donne forme à ses objets.

Il faut savoir qu’une partie de sa famille est restée au Mali et ce n’est que de rares fois qu’il réussit à la joindre. Certains membres de sa famille ont disparu sans donner de nouvelles.
« Le réseau est très souvent coupé là-bas, donc ce n’est pas facile de les joindre. Malheureusement, ceux qui sont vivants ne peuvent plus venir nous rejoindre. Avant ils pouvaient venir, mais maintenant, ils ne peuvent plus venir parce qu’il n’y a pas de route et c’est très dangereux », a-t-il dit, peiné. Depuis cette migration liée à la guerre et jusqu’à présent, l’homme et sa famille n’ont jamais eu de problème majeur au pays des hommes intègres. « On nous confond souvent avec des déplacés internes, mais ceux qui nous connaissaient depuis longtemps savent que nous venons du Mali », ajoute-t-il.

« Dans ce quartier (Nioko 2) et partout où j’ai habité avec ma famille, j’ai toujours eu des voisins aimables », dit Iba Ag Gaima avec le sourire.

Malgré quelques déboires, la sécurité

Iba Ag Gaiman indique qu’avec la situation sécuritaire au Burkina, de plus en plus, certaines personnes manifestent de la méfiance quand elles le voient avec ses marchandises. « Avant, je fabriquais des couteaux en cuir. Je me promenais pour les vendre. Mais un soir, j’ai eu un problème dans un maquis. Quelqu’un a voulu me créer des problèmes. Ce dernier m’a dit de ne pas entrer dans le maquis avec mes affaires en me demandant de quitter immédiatement les lieux. Je ne l’ai pas écouté et je lui ai répondu que je viens ici pour chercher de quoi manger avec ce commerce. C’est là qu’il est venu et a pris un de mes couteaux. Il a commencé à crier fort. Les gens ont eu peur et se sont approchés pour voir. Il a dit que j’étais dangereux et que je ne suis pas clair », se remémore le maroquinier.

Suite à l’incident, la foule qui l’accusait à tort a voulu appeler la gendarmerie. Heureusement pour lui, le propriétaire du maquis le connaissait bien. Ce dernier est intervenu et il a pu échapper à un lynchage. Depuis ce jour, il a décidé d’arrêter de fabriquer les couteaux en cuir et se montre prudent quand il sort.
En dehors de cette frayeur, le père de famille assure que tout se passe bien et qu’il a de bons rapports avec les Burkinabè qu’il côtoie.

« Les Burkinabè sont gentils avec moi. Mes ventes sont très irrégulières, et ma famille vit dans la pauvreté. Mais je préfère rester au Burkina parce que, même si je ne gagne pas ma vie comme je veux, au moins ma famille est en sécurité », affirme l’homme.
Il exprime une profonde reconnaissance envers ce pays qui, en dépit de la crise qu’il vit aussi, les accueille à bras ouverts. « Le Burkina Faso nous a offert un refuge quand nous en avions le plus besoin », déclare Iba, avec une émotion sincère. Malgré les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien, ils se sentent acceptés et en sécurité, un sentiment précieux pour eux qui ont vu leur vie menacée autrefois.

La touchante histoire du petit Mohamed et de son bon samaritain

Mohamed est le troisième de cette fratrie de neuf enfants et l’aîné des garçons de la famille. Bien qu’il soit d’origine malienne, il n’a jamais mis les pieds dans son pays. Né au Burkina Faso, il a grandi dans un environnement instable où sa famille déménageait fréquemment. Pourtant, il garde un esprit vif et un optimisme à toute épreuve. En 2020, la vie de Mohamed a basculé lorsqu’il a été renversé par un véhicule alors qu’il rentrait de l’école. « Quatre os de mon pied se sont cassés », raconte-t-il, d’une voix timide. Après de multiples consultations, les médecins ont décidé d’amputer son pied gauche. Aujourd’hui, il se déplace aisément avec ses béquilles, mais espère un jour trouver une meilleure alternative.

« Mon papa et moi, nous sortons beaucoup pour vendre nos produits, pour avoir de l’argent pour la famille. Comme c’est la période des vacances, tous les jours, je sors avec lui. Mais pendant l’école, je l’accompagne seulement les week-ends », a-t-il laissé entendre.

Pour aider son fils à retrouver une certaine mobilité, Iba Ag Gaima a entrepris de lui acheter une prothèse. Un achat coûteux pour cette famille qui fait face à de nombreux défis. Cette prothèse, qui coûte 225 000 francs CFA, représente un lourd fardeau financier. Bien que le père de famille ait pu solder une partie de cette somme, il reste encore une grande partie à payer. Cependant, ce qui pèse encore plus sur le cœur d’Iba, c’est la perspective de devoir remplacer cette prothèse au fur et à mesure que Mohammed grandit. « Ça va lui faciliter le déplacement, mais ça risque d’être une lutte sans fin », dit-il, avec un brin de découragement.

Malgré cela, il continue de se battre, animé par l’espoir de voir son fils mener une vie aussi normale que possible. Mohamed, de son côté, est déterminé à réussir. « Quand je vais être grand, je voudrais devenir un grand ministre au Burkina Faso », souhaite-t-il. Il sait que l’éducation est sa meilleure chance d’échapper à la pauvreté, et il s’accroche à ses études pour cela. En attendant de trouver une meilleure solution pour sa mobilité, Mohamed Ag Gaima « se débrouille » avec ses béquilles pour se rendre à l’école. Il fera la classe de CM1 au cours de cette année scolaire 2024-2025.

Mohamed a été percuté par une voiture. Le conducteur ne s’est pas arrêté

Camille Abdoul Rachid Kaboré, agent administratif dans le secteur privé et résident au quartier Paaglayiri, relate sa rencontre marquante avec le jeune Mohamed Gaiman. « Je l’ai rencontré dans un restaurant où je vais souvent après le travail. Ce jour-là, il m’a proposé des articles en cuir. Je n’ai pas réalisé tout de suite qu’il était handicapé. Quand je me suis retourné après avoir raccroché un appel, j’ai vu un enfant qui, au lieu de mendier, avait choisi de travailler. Cela m’a profondément touché », relate Rachid, qui dit avoir été impressionné par le courage et la détermination de Mohamed. Il décide donc de s’engager à ses côtés. Après des échanges, il apprend que le jeune garçon risquait d’interrompre sa scolarité, faute de moyens financiers. « J’ai pris l’engagement de payer ses frais de scolarité et de l’aider à avoir tout le nécessaire pour poursuivre ses études », a-t-il justifié.
Décrivant Mohamed comme un véritable battant, toujours souriant malgré son handicap, Camille Abdoul Rachid Kaboré se dit d’ailleurs honoré de pouvoir accompagner le petit garçon dans son parcours scolaire.

Mohamed rend souvent visite à la famille Kaboré. Il est assis avec son bienfaiteur et sa fille

Depuis cette rencontre, il suit de près les progrès de Mohamed et reste en contact avec sa famille. Il reçoit régulièrement les bulletins scolaires et les reçus des différents paiements, preuve de l’engagement de Mohamed dans ses études. Il encourage également d’autres personnes de bonne volonté à soutenir ce genre de famille exemplaire, qui préfère le travail à la facilité de la mendicité. Il affirme que c’est une famille qui incarne la dignité et la persévérance, car son choix de travailler et d’éduquer les enfants dans le respect et l’effort force l’admiration.

Le HCR, un pilier pour la famille Ag Gaima

À son arrivée au Burkina Faso, la famille de Iba Ag Gaïma a été prise en charge par le Haut-commissariat des nations-unies pour les réfugiés (UNHCR), qui lui a fourni un soutien vital. « Le HCR a fait beaucoup pour nous. Il nous a accueillis, nous a aidés à trouver un abri, et nous soutient encore aujourd’hui », reconnaît Ag Iba.
Grâce à cette aide, quelques-uns des enfants de la famille sont pris en charge, tandis que des vivres sont offerts régulièrement et gratuitement pour subvenir à leurs besoins les plus urgents. « Sans cette aide du HCR, il serait impossible de nourrir tous ces enfants et de leur donner une chance d’apprendre », remercie Iba, la voix empreinte de gratitude. « Le HCR fait beaucoup pour nous. Il a reçu ma famille quand elle est arrivée avant moi, et il continue de nous aider, surtout les enfants », dit-il, ému.

« Dans le contexte de crise sécuritaire prolongée au Burkina Faso, le Haut-commissariat des nations-unies pour les réfugiés demeure un acteur indispensable dans la protection des populations vulnérables. À travers un partenariat étroit avec le gouvernement burkinabè, le HCR s’emploie à apporter des solutions aux réfugiés et aux demandeurs d’asile. Cette mission se déploie à la fois dans l’assistance immédiate et la recherche de solutions durables, avec un accent sur la coexistence pacifique et l’autonomisation des personnes affectées », explique le représentant résident du HCR au Burkina Faso, Maurice Azonnankpo, soulignant les efforts menés par l’agence pour répondre aux défis humanitaires qui se posent dans le pays .

A lire aussi : Journée mondiale du réfugié (JMR) 2024 : Le Burkina Faso enregistre plus de 40 000 cas, la communauté malienne en tête

« À travers un partenariat étroit avec le gouvernement burkinabè, le HCR s’emploie à apporter des solutions aux réfugiés et aux demandeurs d’asile », représentant résident du HCR au Burkina Faso, Maurice Azonnankpo

Il a rappelé l’importance du principe de non-refoulement, en vertu duquel les réfugiés ne peuvent être renvoyés dans des zones dangereuses, pour leur sécurité. En partenariat avec les autorités burkinabè, le HCR facilite donc l’enregistrement des réfugiés et veille à leur accès aux services de base, tels que l’éducation, l’eau potable, les abris et les soins de santé.

« Nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement pour renforcer les procédures d’asile et garantir la protection des réfugiés », précise le premier responsable du HCR au Burkina, qui encourage l’autonomisation des réfugiés à travers des formations professionnelles.
L’objectif est, dit-il, de donner aux réfugiés les outils nécessaires pour reconstruire leur vie en toute autonomie. « Nous croyons fermement que l’autonomie est une clé pour garantir la dignité des réfugiés. À travers des formations, nous les aidons à acquérir des compétences et à s’intégrer économiquement dans leur nouvelle communauté » a-t-il souligné.

Tableau récapitulatif de la situation des réfugiés au Burkina à la date du 31 août 2024

L’une des priorités du HCR au Burkina Faso est, par ailleurs, l’inclusion des personnes vulnérables, notamment les enfants vivant avec un handicap. Le représentant résident a souligné que l’agence onusienne s’engage activement à identifier ces enfants pour leur fournir un soutien spécifique.

« Nous avons des enfants réfugiés qui vivent avec un handicap. Conformément à notre politique de protection internationale, nous leur offrons des équipements spécialisés tels que des fauteuils roulants ou des prothèses, ainsi qu’un accès aux soins de santé et à la réadaptation », ajoute Maurice Azonnankpo.
Au-delà de l’aspect médical, le HCR s’efforce de soutenir l’éducation inclusive de ces enfants, en travaillant avec les écoles locales et les associations pour lutter contre la stigmatisation.

Des campagnes de sensibilisation communautaire sont organisées pour encourager l’acceptation des enfants handicapés comme Mohamed Ag Gaima, et pour promouvoir leur pleine intégration dans la société burkinabè. « Nous collaborons avec des associations locales, comme l’Association burkinabè d’accompagnement psychologique et d’aide à l’enfance (ABAPE), pour soutenir ces enfants et leurs familles. L’objectif est de leur offrir des perspectives d’avenir tout en sensibilisant les communautés à l’importance de leur inclusion », a-t-il cité à titre d’exemple.

... au-delà des réfugiés, les PDI

La situation des Personnes déplacées internes (PDI) au Burkina Faso est également au cœur des préoccupations du HCR. Le représentant résident a souligné le rôle crucial de l’agence dans trois secteurs clés, à savoir la protection, la fourniture d’abris et la distribution d’articles ménagers essentiels.

« Nous sommes également responsables de la gestion des sites d’accueil temporaires où nous garantissons que les PDI ont accès à des services de base et bénéficient d’une protection adéquate », ajoute Maurice Azonnankpo. Les défis liés aux PDI sont nombreux, notamment en matière de sécurité et de gestion des ressources. Pour répondre à ces besoins, le HCR collabore avec les autorités locales pour créer des solutions adaptées, tout en veillant à ce que les besoins spécifiques des personnes vulnérables, comme les personnes âgées ou handicapées, soient pris en compte.

A lire : Réponse humanitaire au Burkina : Roukiatou Maïga, l’amazone qui redonne espoir aux personnes déplacées internes à Dori

Au-delà de l’assistance immédiate, le HCR s’efforce de trouver des solutions durables pour les réfugiés et les PDI. L’intégration locale, le rapatriement volontaire et la réinstallation dans des pays tiers sont des options envisagées pour offrir à ces personnes des perspectives stables. « Nous voulons aider les réfugiés et les déplacés à s’installer durablement. L’intégration locale est une solution que nous explorons en collaboration avec les autorités burkinabè. Le Burkina Faso fait face à des défis importants, mais grâce à l’engagement du gouvernement et de ses partenaires, nous continuons à progresser dans la recherche de solutions pour ces populations vulnérables », fait savoir le représentant résident du HCR. Enfin, Maurice Azonnankpo a lancé un appel à la communauté internationale, pour qu’elle continue à soutenir les efforts déployés par le gouvernement burkinabè et le HCR pour gérer cette crise humanitaire. Il a salué la résilience des réfugiés et des PDI qui, malgré les conditions difficiles, restent déterminés à reconstruire leur vie. Maurice Azonnankpo a réitéré l’importance de maintenir les frontières ouvertes pour les personnes en quête de sécurité et d’asile, malgré les défis internes que traverse le pays.

Pour mémoire, est considéré comme réfugié, selon la loi N°042-2008/AN portant statut de réfugié au Burkina Faso, toute personne qui, du fait d’une agression, d’une occupation extérieure, d’une domination étrangère ou d’évènements troublant gravement l’ordre public dans une partie ou dans la totalité de son pays d’origine ou du pays dont elle a la nationalité, est obligée de quitter sa résidence habituelle pour chercher refuge dans un autre endroit à l’extérieur de son pays d’origine ou du pays dont elle a la nationalité.

Cette persécution peut être liée à la race, à la nationalité, à la religion, à l’appartenance à un certain groupe social ou aux opinions. La loi stipule que tous les réfugiés régulièrement installés au Burkina Faso bénéficient du même traitement que les nationaux. « Aucun demandeur d’asile ne peut être refoulé à la frontière, ni faire l’objet de toutes autres mesures qui le contraindraient à retourner ou à demeurer dans un territoire où sa vie, son intégrité corporelle ou sa liberté serait menacée », indique la loi qui présente les obligations des réfugiés ainsi que les conditions de perte de ce statut.

Farida Thiombiano
Lefaso.net

Document joint : https://lefaso.net/IMG/pdf/loi_n2008-42-an.pdf (LOI N° 042-2008/AN PORTANT STATUT DES REFUGIES AU BURKINA FASO)

Portfolio

PARTAGER :                              

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique