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Gestion intégrée des ressources en eau : « Il faut qu’on comprenne que nous ne sommes pas un pays nanti en eau », Omar Komi

Publié le jeudi 19 septembre 2024 à 17h11min

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Gestion intégrée des ressources en eau : « Il faut qu’on comprenne que nous ne sommes pas un pays nanti en eau », Omar Komi

L’eau c’est la vie, a-t-on coutume de dire. Mais que faire lorsque cette ressource disparaît de plus en plus, surtout quand l’action humaine contribue fortement à sa rareté ? Du côté de l’Agence de l’eau du Nakambé (AEN), plusieurs mesures ont été prises pour conserver cette ressource. Seulement, les défis sont nombreux. Et pour les relever, l’AEN a convié les hommes et femmes de médias à un atelier qui se tient les 19 et 20 septembre 2024 à Ouagadougou. Ce qui est attendu de ces derniers qui sont dans la globalité venus des provinces du pays, c’est que les populations soient sensibilisées aux bonnes pratiques de gestion des ressources en eau. Le tout étant de faire en sorte que les générations futures ne soient pas privées du liquide bleu.

L’eau ne suffit plus ! Les barrages, censées être les réservoirs qui alimenteront les populations n’arrivent plus à satisfaire la demande. A qui la faute ? Aux phénomènes naturels certes, mais en grande partie à l’action de l’homme, selon Omar Komi, directeur de la prospective et de la planification à l’AEN. « Il y a des phénomènes naturels. Ça c’est une évidence. Mais pour dire vrai, quand on parle de pression à l’heure actuelle, il s’agit de la pression anthropique. Il y a les pressions liées à la maraîcheculture, les Bâtiments-travaux-publics (BTP), etc. qui occasionnent une utilisation irrationnelle de l’eau. Cela sans compter la dégradation de l’eau à travers la pollution. Il faut qu’on comprenne que nous ne sommes pas un pays nanti en ressources en eau », s’est-il exclamé.

"Il faut que nous puissions nous comprendre pour que tous, ayons accès à cette ressource" Omar Komi

Pour réduire les difficultés liées à la préservation de ce liquide précieux, l’AEN a mis en place des comités locaux de l’eau. Ces derniers-là accompagnent l’institution dans la protection et la gestion de cette ressource. Aussi, un travail de délimitation de la bande de servitude a été fait, pour montrer les limites d’intervention des populations dans leurs activités autour des points d’eau et barrages. En outre, ces dernières bénéficient d’un appui conseil pour le traitement des ravines, afin de pérenniser la ressource. Grâce à une politique qui prend en compte les porteurs de projet, des fermes avicoles, avec à l’intérieur des forages et des bassins piscicoles sont réalisées, pour permettre aux populations de les exploiter et libérer les berges.

Une vue des journalistes présents à cet atelier de formation qui durera deux jours

En dépit de ces mesures, l’on note quand même des récalcitrants. Pour les dissuader, l’AEN emploie la répression, allant jusqu’à intenter des procès contre certains. Pour d’autres, c’est le déguerpissement forcé. « Avec le boom économique au niveau de notre pays, beaucoup d’exploitants se retrouvent par exemple au niveau du barrage de Ziga. On a sensibilisé les populations, employé la répression, mais ça persistait ! Nous avons élaboré un plan d’action pour la sécurisation de ce barrage. Nous avons matérialisé les limites de la bande de servitude. Malgré cela, rien a changé. Avec donc l’appui du gouvernorat de la région du Plateau central, et le gouverneur en chef d’équipe, nous avons nettoyé toute exploitation qui étaient autour », a regretté Hortense Yaméogo, directrice de l’appui conseil du partenariat et de la coopération, à l’AEN.

"On fait des patrouilles et quand on trouve quelqu’un qui exploite, on détruit tout" Hortense Yaméogo

Toutefois, la répression à elle seule ne suffit pas. Et peu importe les sanctions qui seront infligées aux récalcitrants, la situation ne bougera pas d’un iota si les populations ne savent pas le fondement de ces actions. C’est ainsi qu’interviennent les hommes et femmes de médias, dont la contribution permettra de vulgariser l’information sur la gestion intégrée des ressources en eau, et limiter à la portion congrue les effets pervers de l’homme, qui provoquent encore et encore la rareté de la ressource en eau au Burkina Faso.
« Cette formation nous permettra de comprendre les préoccupations de nos dirigeants sur cette question de gestion intégrée des ressources en eau. Ça nous situe aussi dans notre responsabilité en tant qu’homme de média. Si l’eau est bien gérée, cela profite à tout le monde. Au sortir de cette formation, nous devons porter le message final. C’est vrai que la ressource peut être rare. Elle peut être limitée. Mais si elle est bien gérée, on peut tenir pendant un bon moment. Comment gérer la ressource ? Quel mécanisme mettre en place pour sa gestion ? Qui rencontrer lorsqu’on a des préoccupations à faire entendre ? C’est tout cela, l’importance de cette formation organisée par l’AEN », a souligné Adama Sougouri, directeur de la radio La voix du paysan à Ouahigouya.

"Avec les PDI qui sont arrivées à Ouahigouya, le besoin en eau et de plus en plus important" Adama Sougouri

« Les médias doivent concevoir des messages de sensibilisation et œuvrer à ce que les populations soient informées au mieux sur cette question de gestion intégrée des ressources en eau. C’est vrai qu’elles recherchent leur pain quotidien. Mais le danger auquel elles exposent le reste de la population est énorme. Les produits utilisés dans l’agriculture, notamment la maraîcheculture, sont des pesticides très très dangereux. Et ces produits-là dans l’eau qui doit être bue peuvent décimer toute une population. Notre contribution ici sera de réaliser des émissions de sensibilisation, des causeries, des plaidoyers, avec les populations et leaders d’opinion, pour que les populations comprennent qu’à côté de leur gagne-pain, ils exposent le reste de la population », a proposé Boureima Sana, directeur de la radio Bassi, à Ziniaré.

"A Ziniaré, il y a une forte occupation des maraîchers autour du barrage de Ziga" Boureima Sana

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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