Burkina/Mines : C’est parti pour les rencontres sectorielles sur la fourniture locale, édition 2024

En juillet 2024, la loi sur le contenu local a été adoptée avec pour objectif de créer les conditions pour une amélioration significative des retombées socio-économiques sur toute la chaîne de l’exploitation minière. Pour permettre aux différents acteurs de saisir les enjeux de ce qui gravite autour de la fourniture locale, il se tient à Ouagadougou, ce mardi 10 septembre 2024, les rencontres sectorielles sur la fourniture locale. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le directeur de cabinet du ministère de l’Énergie, des mines et des carrières, Salif Boussim.
Le secteur minier au Burkina a produit 56,857 tonnes d’or en 2023. Il représente 79,2% des recettes d’exportation et contribue pour 13,2% au Produit intérieur brut (PIB). Et avec la loi sur le contenu local adopté en juillet 2024, l’Etat burkinabè veut créer les conditions pour une amélioration significative des retombées socio-économiques sur toute la chaîne de l’exploitation minière.
« La fourniture locale représente un moyen efficace pour accroître le chiffre d’affaires des entreprises nationales, générer des emplois, et contribuer à la création de richesse au profit de l’économie nationale », a laissé entendre Salif Boussim.
Avec un total des achats locaux estimé à plus de 450 milliards de francs CFA en 2023, contre environ 273 en 2022, le volume des achats devient de plus en plus important, et cela, sans compter la part de marché à capter par le secteur privé national dans l’approvisionnement des sociétés minières.
Et pour parvenir à atteindre les résultats souhaités, la fourniture locale devrait, selon le ministre, être un tremplin pour la création d’unités de production et de transformation des biens et services pour approvisionner l’industrie minière. Cela passe par un renforcement des capacités et de la compétitivité des entreprises nationales.
Durant ces quatre jours, il sera question de : discuter des substances chimiques, du ciment et matériaux de construction, de la restauration, de la production, de la transformation de produits alimentaires. « Ces biens et services représentent à eux seuls des besoins estimés à plus deux cent vingt et un milliards (221 000 000 000) de francs CFA pour l’année 2024 », a rappelé Salif Boussim.

Par ailleurs, cette activité annuelle sera un moment de partage d’expériences et d’échanges sur les préoccupations des acteurs. Toute chose qui permettra de trouver les voies et moyens de réduire considérablement les difficultés de ce secteur et booster la fourniture locale.
Pour Sylvanus Traoré, conseiller technique du directeur de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso, ces rencontres sectorielles arrivent à point nommé car dit-il : « es dispositions juridiques du contenu local ont posé les jalons d’une intégration accrue de nos entreprises dans la chaîne d’approvisionnement des sociétés minières. Cependant, le secteur privé reste confronté à des difficultés de mise à niveau des qualifications et des compétences pour répondre à la demande des sociétés minières. Il est donc impératif de mener la réflexion sur les obstacles qui freinent l’intégration de l’industrie minière au reste de l’économie, et limite la compétitivité des entreprises nationales, empêchant ainsi d’attendre les résultats escomptés ».

Erwan Compaoré
Lefaso.net