Burkina/Inondations : Les années passent et se ressemblent, à qui la faute ?
Les mois de juillet, août et septembre de chaque année sont en général une période où le pays des hommes intègres enregistre de fortes précipitations, occasionnant des inondations. Les pluies diluviennes qui se sont abattues dans la nuit du 20 au 21 août 2024 ont par exemple entraîné la rupture du trafic routier sur la route nationale N°1 reliant les deux villes, Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. Chose qui n’est pas une première ; presque chaque année, le pont de Hèrèdougou connaît un débordement. Les nombreuses inondations qu’on recense, notamment dans les grandes villes comme Ouagadougou, sont parfois dues aux comportements des populations.
Plusieurs facteurs expliquent le phénomène des inondations au Burkina Faso. Ces facteurs sont la plupart du temps dus aux actions des populations elles-mêmes. En effet, des activités économiques, telles que les cultures sur les berges des points d’eau, l’activité d’orpaillage, le ramassage de sable et de graviers dans les espaces par certains citoyens, sont des comportements qui peuvent expliquer certaines inondations.
En ce qui concerne les activités d’orpaillage et de cultures sur les berges des points d’eau par exemple, il faut noter qu’elles engendrent l’ensablement des cours d’eau, si fait qu’en temps de pluies, il est vraiment difficile pour ces points d’eau d’absorber la quantité maximale d’eau. Pour ce qui est du ramassage du sable et du gravillon, il faudrait noter qu’ils peuvent être à l’origine des inondations dans les villes et les conséquences peuvent être graves. Et en cas d’inondations, les eaux peuvent facilement entrer dans les concessions et causer d’énormes dégâts matériels.
Le ramassage du sable et du gravillon entraîne, même en dehors des pluies, l’érosion du sol, le développement de trous très profonds, avec de grands risques pour les usagers.
On ne le dira jamais assez, certains Burkinabè ont des comportements qui ne sont pas dignes de ceux de citoyens. En effet, lorsque qu’une pluie se profile à l’horizon, d’aucuns se permettent de vider leurs poubelles dans les caniveaux, sur les voies ou les espaces vides, espérant qu’il pleuve et que l’eau emporte ces déchets. Ce sont ces mêmes déchets qui bouchent les caniveaux d’évacuation. C’est vraiment triste et alarmant de voir ces comportements sous nos cieux.
Même si le changement climatique est pointé du doigt comme l’une des causes des inondations, il n’empêche que l’homme est à la base de ce changement climatique à travers certaines de ses actions, comme les émissions des gaz à effet de serre dans les productions industrielles, qui sans doute contribuent à la destruction de la couche d’ozone, qui engendre à son tour de fortes chaleurs et ces inondations ; les mauvaises pratiques culturales ; les feux de brousse et la destruction des forêts, etc.
Tout compte fait, même si nous ne pouvons pas éviter totalement les inondations, on peut au moins les minimiser en adoptant des comportements dignes d’un citoyen, qui aime sa nation. Nous pouvons par exemple déboucher les caniveaux, éviter le jet des déchets plastiques et ménagers aux abords des cours d’eau et des caniveaux, veiller à préserver notre environnement, planter des arbres, etc.
Il faudrait également que les autorités burkinabè, soucieuses du développement économique et social du pays, construisent encore plus de grandes retenues d’eau et sensibilisent les populations à adopter des comportements dignes de citoyens.
Les citoyens peuvent également éviter tout désagrément causé par les inondations, en s’abstenant de s’installer dans les zones inondables.
Nemata Roamba
Lefaso.net (Stagiaire)