Burkina : Le consortium Right2Grow plaide pour la constitutionnalisation du droit à l’alimentation

Le consortium Right2Grow au Burkina Faso, en collaboration avec le Réseau des parlementaires pour la sécurité nutritionnelle (REPASEN), a organisé une session de plaidoyer à l’Assemblée législative de transition. C’était le 23 août 2024 à Ouagadougou. Les objectifs poursuivis étaient notamment de plaider pour un meilleur financement de la nutrition et la constitutionnalisation du droit à l’alimentation au Burkina.
Au Burkina Faso, il existe, depuis une dizaine d’années, une volonté politique en faveur de la réduction de la malnutrition. Toutefois, cette seule volonté ne peut être efficace ni opérationnelle, sans la participation significative des parlementaires, de la société civile et des communautés.
La situation alimentaire et nutritionnelle exige une réponse publique adéquate et nécessite la mobilisation de tous les acteurs étatiques et non-étatiques (ONG, associations et organisations de la société civile). C’est dans cette optique qu’il est nécessaire de susciter l’engagement des parlementaires pour la prise de décisions en faveur de la nutrition et le droit à l’alimentation.
La rencontre avec l’Assemblée législative de transition (ALT) avait plusieurs objectifs. « Il s’agit de plaider essentiellement pour l’augmentation du budget de l’État en faveur de la nutrition. Parce que notre pays s’est engagé à aller jusqu’à 3% ; mais jusque-là, nous sommes à 1,72%. C’est aussi plaider pour que l’ancrage de la nutrition, qui est désormais au niveau de la présidence, puisse être opérationnel. Depuis 2021, nous avons un décret qui peine à être opérationnel. Nous pensons qu’il est temps qu’au niveau de l’État, des mesures puissent être prises pour opérationnaliser cela. Nous pensons également qu’il est important que le droit à l’alimentation puisse être un droit inscrit dans notre Constitution. Voilà globalement les trois éléments qui nous ont réunis », a indiqué le coordonnateur national du RESONUT au Burkina, Dieudonné Lankoandé.
Pour la présidente de la Commission genre, action sociale, santé et humanitaire à l’ALT, Marie Angèle Tiendrébeogo/Kalenzaga, il était important de faire ce plaidoyer au regard de la crise sécuritaire et humanitaire que traverse le Burkina. Selon elle, les informations reçues au cours de cet atelier permettront aux membres de l’ALT de mener un plaidoyer auprès du gouvernement pour le bien-être des populations.
« Pour ce qui concerne le financement de la nutrition, l’objectif est de nous donner certaines informations relatives au financement de la nutrition, afin que dans le prochain examen du budget de l’état exercice 2025, nous puissions voir comment relever ce taux. Pour ce qui concerne l’ancrage institutionnel de la nutrition, nous avons eu droit à une présentation dans laquelle il a été dit qu’en 2021, il a été pris un décret dans lequel certains organes ont été consacrés ; et ce décret peine à voir le jour. Ce qui biaise un peu l’opérationnalisation de l’ancrage institutionnel de la nutrition. Pour ce qui concerne la constitutionnalisation du droit à l’alimentation et à la nutrition, dans l’exposé qui nous a été fait, il est clairement ressorti qu’il y a des pays à côté de nous qui ont constitutionnalisé ce droit ; on peut citer l’exemple du Niger et du Mali. Nous pensons que cela pourrait se faire dans notre pays parce que nous poursuivons le même objectif », a relevé madame Tiendrébeogo.
Rama Diallo
Lefaso.net