Burkina/ Suspension des salaires de 1 700 agents en position de stage : Les raisons avancées par le ministère de la Santé

Le ministère de la Santé, à travers la Direction des ressources humaines et l’Agence nationale de gestion des soins de santé primaires (AGSP), a animé une conférence de presse dans la soirée du mercredi 7 août 2024, à Ouagadougou. Les échanges ont permis d’apporter des réponses sur la suspension des salaires des fonctionnaires en position de stage au sein de l’AGSP.
Pour contextualiser, 1 784 agents de santé (infirmiers, agents de santé communautaire, des sages-femmes) n’ont pas été payés dans le mois de juillet 2024. Ils ont débuté leur stage dans les écoles de formation professionnelles en 2023. Le ministère de tutelle a constaté que certains de ces fonctionnaires stagiaires ont continué à percevoir leurs salaires et les indemnités alors qu’ils ne sont plus en exercice dans les centres de santé.
Et pourtant, conformément aux dispositions légales et réglementaires, notamment la loi 081, losqu’un agent est en position de détachement après avoir été admis à un concours professionnel, c’est sa structure d’accueil qui est en charge de sa rémunération. Une fois que l’agent quitte la structure de détachement, cette mesure change.
Cette suspension est une mesure qui va permettre aux agents d’être payés par le Système intégré de gestion administrative et salariale du personnel de l’État (SYGASPE) qui est le logiciel de prise en charge du personnel concerné.
« Il s’agit d’une régularisation de la situation administrative et financière. Il faut au préalable arrêter le salaire parce que la méthode classique est la suivante : l’agent doit demander l’arrêt de son salaire. Il doit aussi demander son certificat de fin de détachement et de remise en activité. En plus de ces deux documents, il y a le Relevé d’identité bancaire (RIB) que l’agent doit déposer au niveau de la direction des ressources humaines du ministère de la Santé. Ce circuit est connu de la plupart des agents de santé », a indiqué le directeur général de l’AGSP, Frédéric Loué.
La direction des ressources humaines s’explique
Le directeur des ressources humaines du ministère de la Santé, Salif Siguiré a fait comprendre que la reprise d’un salaire suit un mécanisme. Elle n’est pas systématique, a-t-il souligné. « Pour faire sortir de l’argent, il faut toute une procédure. Il faut des pièces administratives qui doivent permettre de justifier la sortie. Si ces pièces n’existent pas, on ne peut pas faire un rétablissement de salaire. Dans la procédure, l’acteur (l’agent de santé) doit impérativement introduire sa requête. La régularisation ne permettait pas une reprise systématique. Il est important que nous puissions faire une clarification. Il faut savoir que lorsque nous sommes en position de stage de formation, nous avons droit à notre rémunération de base. C’est le salaire de base qui nous revient en plus de l’indemnité d’astreinte. Cette indemnité est subornée à la demande de l’intéressé. Dans cette demande, la pièce maîtresse est le certificat de scolarité de l’agent. Il y a également d’autres pièces qu’il doit prendre à notre niveau pour constituer son dossier », a détaillé Salif Siguiré.

A noter que les agents concernés vont bénéficier de leurs salaires à partir du mois d’août aussi bien pour ce mois que pour celui de juillet 2024 pour lequel les salaires ont été suspendus (même si la situation administrative de l’agent est à jour ou pas). Cependant, les concernés doivent s’atteler à régulariser au plus tôt les exigences administratives et salariales.
SB
Lefaso.net