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Burkina : Emprisonnement à vie pour trois accusés de l’attaque de Samorogouan en octobre 2015

Publié le mercredi 31 juillet 2024 à 22h16min

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Burkina : Emprisonnement à vie pour trois accusés de l’attaque de Samorogouan en octobre 2015

Brigade de gendarmerie de Samorogouan

Ouvert le lundi, 22 Juillet 2024, au Tribunal de grande instance Ouaga 2, le procès de l’attaque de la brigade de gendarmerie de Samorogouan en octobre 2015 a rendu son verdict ce mercredi 31 juillet 2024, avec des condamnés à vie.

Ce procès est considéré comme celui de la première attaque terroriste au Burkina (elle est intervenue le 9 octobre 2015), alors que le pays était sous une transition politique. Des hommes armés avaient attaqué la brigade de gendarmerie de Samorogouan, à une trentaine de kilomètres de la frontière malienne (à l’ouest du pays). Elle a fait trois morts parmi les gendarmes burkinabè et un assaillant a été tué.

Devant le pôle judiciaire anti-terroriste du Tribunal de grande instance de Ouaga II, les dossiers d’une dizaine d’accusés, dont trois détenus au Mali, ont pu être auditionnés, grâce à la collaboration judiciaire entre le Mali et le Burkina. Les prévenus sont poursuivis pour « association de malfaiteurs terroristes », « assassinats », « vols aggravés », « détention illégale d’armes à feu », et « destruction volontaire aggravée de biens publics et privés », « détention illégale d’armes à feu en lien avec une entreprise terroriste ».

Ce sont Aboubacar Sawadogo alias Mossi (en détention au Mali), Moussa Maïga (en détention au Mali), Ousmane Dembélé (en détention au Mali), Abdoulaye Ouédraogo, Lassina Sandara, Seydou Dembélé alias Béni, Dramane Sanou, Abdoulaye Bebgaly, Boubacar Dramé, Hamidou Kindo alias Zallé Hamidou.

A l’audience, tous les présumés terroristes présents ont plaidé non-coupables. « Je demande pardon aux juges, je n’ai pas participé à l’attaque », a plaidé Lassina Sandara.

« Je leur demande pardon parce que je n’ai rien à leur donner et je demande pardon parce que c’est mon frère qui m’a mis dedans. C’est mon frère qui a été l’intermédiaire qui m’a amené là-bas. Je ne savais pas au juste, j’étais venu pour l’école coranique. Je savais pas exactement ce qu’on partait faire. On m’a rien confié. On m’a juste dit de m’asseoir là-bas et attendre. Je vous demande pardon parce que je n’étais au courant de rien », a argué Seydou Dembélé alias Béni, âgé de 14 ans au moment des faits.

« Je suis parti donner des médicaments, je demande pardon aux proches des victimes, je n’ai pas compris l’ampleur de la situation à l’époque », a dit Dramane Sanou.

« Tous ceux qui étaient à l’assaut de la gendarmerie, je ne les connais pas. Pardonnez-moi, je ne suis au courant de rien. Tout ce qui se dit, je ne suis pas au courant. Les histoires de djihadisme, c’est après l’attaque de Samorguan que j’ai su que c’était réel. Sincèrement dit, je ne suis pas au courant, c’est vraiment éprouvant qu’on m’associe à ça. J’ai un fils gendarme... », s’est défendu Boubacar Dramé, considéré comme le père spirituel du groupe (le groupe recevait de lui, conseils et instructions).

L’action publique s’est éteinte pour Abdoulaye Ouédraogo, car décédé.

Au verdict ce mercredi 31 juillet 2024, trois prévenus, à savoir Lassina Sandara, Dramane Sanou et Boubacar Dramé ont écopé d’une peine d’emprisonnement à vie. Seydou Dembélé alias Béni écope, lui, de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de deux millions de FCFA, le tout assorti de sursis. Les condamnés doivent payer 70 millions de francs CFA à chacune des victimes.

Les absents sont condamnés par défaut et un mandat d’arrêt est lancé contre eux.

Les condamnés ont 15 jours, à compter de ce jour, pour interjeter appel de la décision.

O.L
Lefaso.net

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