Les cérémonies d’ouverture et de clôture ont connu la présence des plus hautes autorités du monde académique du Mali, le Conseiller Technique du Ministre de l’Enseignement Supérieur ainsi que les Ambassadeurs des Etats Unis et de la Suède au Mali.

Mercredi 26 juin, la conférence internationale sur les études du Mande a été ouverte à l’Institut des Sciences Humaines( ISH) à Bamako, Mali. Près de 200 personnes, et un bon nombre de participants en ligne également, ont assisté à l’ouverture de la conférence. Son Excellence Madame l’Ambassadrice de Suède au Mali, Mme Kristina Kühnel, a participé à l’ouverture, ainsi que le Prof. Sten Hagberg de Uppsala Forum for Africa Studies Uppsala University, également ancien président de Mande Studies Association (www.mandestudies.org) et président du comité exécutif de la Conférence.

Le Directeur général de l’Institut des Sciences Humaines (ISH), Dr Baba Coulibaly, a souhaité la bienvenue à tous les participants, et le Président du MANSA, Prof. William Moseley, a assisté en ligne et a prononcé un discours d’introduction. Le représentant du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a ouvert la conférence, suivie d’une note clé d’ouverture sur la façon de décoloniser les connaissances par Sten Hagberg.

La cérémonie de clôture a aussi connu la présence du Ministre des mines ainsi que de nombreuses personnalités du monde diplomatique et académique du Mali de même que des invités et distingués collègues universitaires et mansandewn.

Le colloque a pu se tenir grâce à l’appui de l’Association des études Mandé ainsi que de ses partenaires, notamment l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (Sida) et à l’Ambassade de Suède au Mali, Suède Sverige, l’université d’Upssala, forum for Africa Studies, LACET.

Une présence de plus de 200 participants avec 130 communications et 100 participants en ligne, des débats animés.

Bilan des travaux de la conférence

Le thème de la conférence « Vers une décolonisation des savoirs en Afrique de l’Ouest » est d’actualité au regard de nombreux soubresauts qui parsèment la marche des savoirs et des nations vers une prise en main de leur destin à travers une pensée endogène.

Joseph KI Zerbo, Cheikh Anta Diop et d’autres grands penseurs avaient perçu cette question du développement endogène à travers des réflexions sur la nécessité de s’ancrer dans une pensée affranchie des pesanteurs dominatrices ou inadaptées, d’où des œuvres phares et visionnaires comme "La natte des autres", "Nations nègres et cultures", etc.

Pendant quatre jours, nous avons réfléchi à comment décloisonner les savoirs, les décoloniser. Comment s’inscrire dans une perspective heuristique résolument orientée vers la pluridisciplinarité. Toutes disciplines confondues, les participants du colloque ont permis de défricher ce champ du savoir.

Il s’est agi concrètement de « décoloniser l’académie et la pratique », de « décoloniser l’éducation et l’histoire africaine », de revisiter « les relations Afrique-Europe au prisme des mouvements politiques transnationaux », de voir les traumas collectifs. Les méthodologies de recherche ont aussi scruté et analysé le besoin d’une décolonisation notamment à travers l’utilisation des langues africaines qui doivent jouer leur rôle de moteur de développement.

Des aspects comme la sécurité alimentaire ont été explorés, l’engagement à travers la figure de prou de l’intellectuel et écrivain Fily Dabo Sissoko. Les tables rondes sur les défis sociaux, le mariage et l’orpaillage ont nourri nos réflexions. Les participants du colloque ont exploré l’économie et la décolonisation de la science et de la recherche, les défis sécuritaires, les droits altersexuels, la gestion de la forêt, des terres et eaux, les savoirs et traditions et enfin la question du pouvoir politique et discours.

Ces journées d’agapes intellectuelles sont vraiment la preuve de la vitalité de notre association commune le MANSA.

Pendant quatre jours, les communicateurs ont échangé sur les questions de décolonisation, des savoirs en Afrique et dans le monde universitaire en abordant tous les champs disciplinaires, la littérature, l’anthropologie, la philosophie, les études culturelles, les questions du changement climatique, des conflits tradition et modernité, des questions de la démocratie par le bas, la gestion des terres et forêts, le genre, les maladies ist/sida, la figure d’un écrivain prophétique comme Fily Dabo Sissoko avec des témoignages émouvants de son fils et petit-fils.

Les rideaux se sont refermés sur le 12ème colloque des études mandé après quatre (04) jours d’intenses réflexions. Un merci pour le comité d’organisation de la conférence, l’institution hôte, l’Institut des Sciences Humaines (ISH) sous le management de son Directeur, Baba Coulibaly, son équipe l’informaticien, logisticien, maitre de Cérémonie, secrétaire du colloque, l’inoxydable Mamadou Kanté et Amadou Diabaté pour l’organisation de cette conférence.
Une chandelle pour le Président sortant, l’homme-orchestre, Sten Hagberg, Dr Nadia Lovell, Dr Oullia Makkonen, toutes deux de Forum For Africa Studies de l’université d’Uppsala en Suède. Aw ni bara, Aw ni cie !
Le nouveau bureau du MANSA notamment le Président Bill Moseley qui a assuré de façon magistrale et engagée toute la conférence en virtuel. Le discours de clôture a été prononcé par le Vice-Président Alain Joseph Sissao, qui a pris l’engagement de conduire la mission du Mansa dans son idéal de société savante qui promeut la recherche des peuples Mandé et pays voisins à travers les grandes mutations qui fédèrent nos communautés dans la bonne intelligence.

Le nouveau bureau ainsi que les points focaux ont été présentés à la cérémonie d’ouverture et de clôture notamment, Bill Moseley Président, SISSAO Alain Joseph Vice-Président, Brandon County, trésorier, Marcia Tiede, secrétaire, Yao Marcel Kouakou, coordinateur pour l’Afrique de l’Ouest, ainsi que Joseph Hellweg et Patrick Royer, corédacteurs de la Revue d’études mandé.

Les points focaux ont été aussi présentés dans leur rôle de relais de la revue Mande Studies ainsi que d’autres activités scientifiques. Ce sont :

Ludovic Kibora, Burkina Faso,
Taîba Germaine Ainyakou, Côte d’Ivoire
Fatoumata Bamba, Guinée Conakry
Monica Labonia, Sénégal
Mamadou Lamine Sané, Sénégal
Baba Coulibaly, Mali,

Cette nouvelle équipe qui vient inaugurer une ère après la révision des statuts et du règlement intérieur qui permettent de projeter le Mansa vers l’excellence et une volonté de l’inscrire dans le paysage institutionnel et académique en Europe, en Afrique et aux Etats-Unis.

Le colloque a tenu toutes ses espoirs et défis en s’inscrivant dans la perspective d’un monde en mutation mais aussi ouvert sur les autres peuples et cultures tout en gardant son socle identitaire et endogène ; car la nouvelle corde se tisse à partir de l’ancienne autrement il faut savoir qui on est, d’où l’on vient pour savoir où on veut aller.

La prochaine conférence aura lieu au Sénégal en 2027. Ce sera à la fin du mandat du Président sortant Bill Moseley et sous le Mandat du Président entrant SISSAO Alain Joseph du MANSA. Rendez-vous est donc pris pour la 13 édition du colloque des études Mandé en 2027 au Sénégal au pays de la Teranga.

Pr SISSAO Alain Joseph
Vice-Président