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Développement communautaire : Sur les traces des heureux bénéficiaires du Programme “”Giving for Change” de l’ABF dans la Boucle du Mouhoun

Publié le mercredi 17 juillet 2024 à 21h00min

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Développement communautaire : Sur les traces des heureux bénéficiaires du Programme “”Giving for Change” de l’ABF dans la Boucle du Mouhoun

L’Association burkinabè de Fundraising (ABF) a fait la vocation claire, conséquente et tôt, d’accompagner les organisations à base communautaire pour une démarche endogène dans la réalisation de leurs projets de développement, à travers notamment l’identification des opportunités de financement local, l’appui-technique, le coaching. Une vision aux résultats palpables sur le terrain et qui facilite bien l’appropriation par les populations, de la politique générale encouragée par les dirigeants, à savoir la dynamique de souveraineté nationale. Constat en début d’année 2024 avec des associations bénéficiaires de cette expertise de ABF dans la Boucle du Mouhoun.

L’Association burkinabè de fundraising (ABF) a façonné la base de plusieurs organisations de développement dans la région de la Boucle du Mouhoun, à l’instar de celles de plusieurs autres localités. Ce qui a donné un nouveau dynamisme à ces associations, dont les membres, notamment les dirigeants, ne manquent d’occasion pour exprimer leurs reconnaissances.

Parmi ces organisations de développement à base communautaire, la société coopérative simplifiée de production agricole Scoop/Pa-Yeda-Badenya, créée en 2019. Elle a pour vocation de vulgariser l’agriculture biologique, donc l’agro-écologie ; un type d’agriculture soucieux de la préservation de l’environnement. “Nous utilisons les fertilisants biologiques, que nous fabriquons nous-mêmes, contrairement à l’agriculture conventionnelle qui utilise beaucoup d’intrants chimiques, avec leurs effets néfastes sur le corps et la santé humains ainsi que sur l’environnement et le sol. Notre objectif, c’est vraiment de disponibiliser de produits de qualité à la consommation”, motive le secrétaire général de la Scoop/Pa-Yeda-Badenya, Oumarou Drebo.

Oumarou Drebo et la Scoop/Pa-Yeda-Badenya ont jeté le dévolu sur l’agro-écologie, avec de grands rêves dans le domaine.

Outre donc la préservation de la santé des agriculteurs eux-mêmes, du sol et de l’environnement, l’agro-écologie préserve la santé du consommateur par son aspect naturel et garde tous les éléments nutritifs. Un témoignage que les responsables de la coopérative livrent en connaissance de cause, certains de ses membres ayant auparavant fait l’expérience de l’agriculture conventionnelle. Ce bond de qualité, ils le doivent à l’ABF, avouent les dirigeants de la Scoop/Pa-Yeda-Badenya. « La rencontre avec ABF s’est faite grâce à un de nos partenaires, qui est le programme de développement intégré, logé au niveau de l’OCADES. Avec l’ABF, nous avons bénéficié de beaucoup de connaissances pratiques, notamment les techniques sur l’agro-écologie. Nous avons eu des formations sur les outils, le matériel et les techniques pour la fabrication du compost. Aujourd’hui, nous parvenons donc à compter sur les ressources locales et cela nous facilite beaucoup la tache dans nos activités.

Ici, des responsables de l’association « Heere Kadi », avec la présidente à l’extrême gauche (en lunettes).

Avant, on comptait sur les partenaires internationaux, et avec les multiples crises internationales, ces acteurs se font de plus en plus rares, il y a d’autres préoccupations ailleurs. Le programme ‘’Giving for change’’ de l’ABF est donc venu à point nommé pour résoudre l’équation, parce qu’il nous a fait prendre conscience qu’on peut se développer en s’appuyant sur les partenaires au niveau local et sur soi-même. Nous avions cru que pour se développer, il faut forcement l’aide extérieure », déroule Oumarou Drebo, qui apprend également que la coopérative intervienne dans une dizaine de villages de la Boucle du Mouhoun, avec plus de 300 membres et plusieurs centaines de tonnes de céréales à la récolte. La société coopérative simplifiée de production agricole Scoop/Pa-Yeda-Badenya nourrit de grandes perspectives en matières de production dans les années à venir, c’est pourquoi plaide-t-elle toujours auprès de l’ABF pour davantage de renforcement de capacités et pour l’acquisition de matériels et de logistiques pour une production à grandes échelles.

‘’ABF a éveillé nos consciences...’’

ImpactAdo Burkina, organisation de conciliation et de paix, à travers surtout le projet de conférences Ado’Déclic et Innovation-CADI est cette autre structure bénéficiaire de l’expertise de l’ABF. Selon Stéphane Boro, membre de l’association, les activités se déploient en deux axes principaux : « graine de communautés au Burkina Faso », (un programme de transformation sociale des jeunes, en les érigeant en ambassadeurs de consolidation de la paix) et le « programme CADI » (un programme d’inclusion et de certification des jeunes aux nouveaux métiers du numérique). L’objectif global poursuivi, c’est d’impacter positivement la croissance psychologique des jeunes adolescents, par la communication non-violente, notamment numérique, pour tendre vers la paix. Pour atteindre ses fins, l’association initie, entre autres, des compétitions de débats et d’art oratoire et veille à la pérennisation des acquis. « L’impact est réel, on peut le prouver à travers la création par exemple des clubs de jeunes ambassdeurs de médiation, de conciliation et de paix », présente M. Boro avant d’affirmer que l’association a, à ce jour, impacté plus de 35 000 jeunes.

Stéphane Boro (à gauche) et son équipe allient promotion de paix et lutte contre le chômage par les métiers du numérique.

Une dynamique que la rencontre avec l’ABF a permis de booster. « Grâce aux formations que nous avons reçues avec l’ABF, on a beaucoup amélioré nos activités ; parce qu’en 2022, on a eu un budget de plus de 8 300 000 Fcfa et en 2023, près de 10 millions de Fcfa. C’est grâce à ce que nous avons appris qu’on a pu mobiliser toutes ces sommes, parce qu’on nous a montré comment on fait la mobilisation de soutien, la mobilisation de ressources. Avec l’ABF, plus on reçoit des formations, plus on s’améliore », apprécie Stéphane Boro, qui ajoute que ImpactAdo Burkina initie également aux métiers du numérique, contribuant ainsi à la lutte contre le chômage.

La coopérative « Benkadi » bénéficie, elle aussi, de l’appui de l’ABF, notamment par le projet de transformation des produits forestiers non-ligneux dans les communes de Dédougou et de Tchériba. La présidente, Mariam Dayo, et le responsable à la formation, Bissounadié Sangaré, renseignent que la coopération transforme la noix de karité en beurre, elle produit du savon traditionnel et semi-traditionnel, transforme les grains de néré en ‘’soumbala’’ (bouillon local), les feuilles de baobab sèches, les feuilles de moringa, les graines de tamarin, bref, tout ce qui est produit forestier non-ligneux. « Mais nous sommes beaucoup basés sur le soumbala, le beurre de karité et les feuilles de baobab ; parce que c’est ce qu’on trouve beaucoup dans la zone », explique la présidente.

Ici, des responsables de l’association « Heere Kadi », avec la présidente à l’extrême gauche (en lunettes).

Créée en 2019, et forte à ce jour de 270 membres, la coopérative « Benkadi » a véritablement démarré ses activités en 2020 et est ouverte à tout acteur du secteur. « Même si jusque-là, on n’a pas encore eu à faire à de grosses commandes, la coopérative est capable de répondre aux commandes de grandes quantités, surtout en beurre de karité et en “soumbala”, produits les plus prisés. C’est naturel, c’est de qualité, les gens aiment beaucoup. Ceux qui ont l’habitude de prendre chez nous, disent que nos produits sont meilleurs », vantent les responsables de la coopérative.

Grâce à son dynamisme, « Benkadi » a pu mettre en place un dispositif de prêts financiers au profit de ses membres. “Avant, on prenait des crédits à la Caisse, mais aujourd’hui, c’est nous-mêmes qui nous finançons en grande partie. Ce qui est très bénéfique pour nous ; parce que les institutions financières ont un taux d’intérêt élevé et le délai de remboursement est court. Quand on prend les crédits dans les institutions financières, ça embête les femmes, de sorte qu’elles partent s’endetter pour venir rembourser. Mais l’argent que la coopérative leur prête, on repousse même parfois l’échéance et les intérêts sont encore reversés à la coopérative. C’est plus relaxe. Ça nous met en valeur et on est fier de ce qu’on fait. Et on voit aussi que c’est la vision même du chef de l’Etat, qui est de transformer et consommer burkinabè. Ça nous évite les maladies ; si c’est naturel, ça nous garantit la santé et les gens comprennent et aiment”, s’étale M. Sangaré.

Il se réjouit en outre que les populations aient pris conscience de la nécessité de protéger l’environnement, notamment les karités et autre arbres fruitiers. “Cela est une bonne chose. Aussi, le néré est devenu cher, parce que le karité se fait de plus en plus rare dans certaines zones. Mais dans d’autres localités, on en a à suffisance, tandis que dans d’autres, on a plutôt le néré. Aussi, on sensibilise la population sur la nécessité de ne pas couper les arbres. Si de besoin, les tailler que de les couper. On les encourage également à planter les arbres”, présentent les dirigeants de la coopérative.

“On est encore bébé, qui veut grandir, qu’elle nous aide à grandir”

En 2021, la coopérative a, grâce à OCADES, intégré le dispositif de l’ABF. Ce qui va améliorer considérablement les actions, tant par le fonctionnement que la construction du capital humain. “Avant, je ne pouvais pas parler en public, mais depuis que l’ABF nous forme, je suis à l’aise pour parler. Voilà qu’aujourd’hui, je parle à votre micro, sans problème, alors qu’avant, ce n’était pas possible. Avec les formations de l’ABF, c’est comme si on nous a repêchés dans l’eau, déposés et nous formater. On est devenu encore plus forts. C’est vraiment la formation qui nous a mis en contact avec le vrai monde, le cœur des coopératives. Même au plan psychologique. C’est l’ABF qui a éveillé nos consciences, c’est elle qui nous a permis de comprendre que c’est en travaillant qu’il faut manger et non en mangeant qu’il faut travailler. Ça nous a même mis en valeur ; quand les gens nous voient maintenant, dans notre comportement, ils nous envient, la confiance est-là, on valorise tout ”, avoue, le visage rayonnant, le chargé à la formation, Bissounadié Sangaré, se montrant au passage reconnaissant aux formateurs de l’ABF.

Ici, Bissounadié Sangaré (extrême gauche) et Mariam Dayo (au milieu), respectivement chargé de la formation et présidente de la coopérative « Benkadi ».

L’association « Heere Kadi » est aussi bénéficiaire de l’ingéniosité de l’ABF par son projet de lutte contre la malnutrition des enfants dans la région. Les responsables expliquent que la première rencontre avec l’actuel partenaire, l’ABF, remonte à 2020. Un déclic qui fait davantage leur fierté. “J’ai vraiment aimé la formation de l’ABF. On a montré comment il faut s’y prendre, comment planifier, ainsi de suite. Les formations ont été très bénéfiques et cela nous amène à nous prendre en charge, nous-mêmes. Personnellement, j’ai beaucoup aimé la formation sur l’archivage, ça nous manquait ; comment archiver numériquement et physiquement. C’était vraiment une insuffisance à notre niveau. Aujourd’hui, on le fait aisément, j’ai même demandé à l’ABF de venir voir comment est faite notre installation ici au siège de l’association”, dévoile la présidente de « Heere Kadi », Aimé Gertrude Kondé, se remémorant en outre des formations sur le leadership, la mobilisation de ressources et de soutien que l’association a reçues de l’ABF.

“Avec la situation actuelle, il n’y a rien de tel et nous avons grandi avec l’ABF dans plusieurs facettes, même en termes de comportements. Nous avons eu des coachs qui ont beaucoup travaillé avec nous. Avant, c’était une seule personne qui détenait l’information, et quand la personne part, c’est la mémoire de l’organisation qui part. Avec les formations que nous avons reçues de l’ABF, on a rectifié le tir. En plus, nous avons le suivi-évaluation, qui est très important. Ce sont des choses qui nous manquaient énormément. La redevabilité nous manquait, ce qui était une insuffisance. Maintenant, périodiquement, on se retrouve pour le bilan et les perspectives”, parcourent les responsables de cette association qui intervient dans plusieurs domaines, dont la santé sexuelle et reproductive, la scolarisation et prise en charge scolaire des enfants.

“Nous serons heureux de gagner un recyclage. Un recyclage pour les anciens seraient bien, en ajoutant de nouvelles personnes de l’association”, plaident-ils également avant de saluer la disponibilité des coachs au niveau de l’OCADES à Dédougou pour l’assistance technique permanente. “Nous restons convaincus que l’ABF a encore beaucoup à nous apprendre. On est encore un bébé, qui veut grandir, qu’elle nous aide à grandir”, insistent les dirigeants de « Heere Kadi ».

Aujourd’hui, avec la situation sécuritaire et son cortège de déplacés internes, le besoin s’est accru et la sollicitation a énormément grimpé. Au four et au moulin, et malgré les moyens modestes, responsables et membres de « Heere Kadi » ne baissent pas les bras et leur engagement se vit au quotidien sur le terrain auprès des populations.

Apolitique, à but non lucratif, créée en décembre 2008 à Ouagadougou, l’ABF a, dans sa dynamique, lancé en mars 2024, un système de certification des Organisations de la société civile (OSC) et ONG (Organisations non(gouvernementales) pour plus de crédibilité et d’autonomie sur le terrain. Une initiative bien accueillie et encouragée par les plus hautes autorités du pays, qui perçoivent en elle, un moyen d’assainir le milieu pour le bonheur de la gouvernance.

O.L
Lefaso.net

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