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Le Premier ministre à des émissaires de l’ONU : "Nous refusons la vision néocoloniale"

Publié le jeudi 11 juillet 2024 à 21h35min

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Le Premier ministre à des émissaires de l’ONU :

Le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, a reçu en audience, à Ouagadougou, les directeurs régionaux des Nations unies. En séjour dans l’espace de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), ceux-ci lui ont rendu compte des discussions menées avec les membres du Gouvernement du Burkina Faso et recevoir ses orientations.

« Nous sommes venus, accompagnés par les directeurs régionaux des agences du Système des Nations unies, pour avoir des discussions avec les autorités nationales, les autres partenaires au développement, la société civile et la jeunesse pour voir comment bien positionné l’accompagnement des Nations unies au pays », a déclaré, à sa sortie d’audience, le Coordonnateur spécial pour le développement au Sahel, Abdoulaye Mar Dieye.

Mandaté par le Secrétaire général des Nations Unies, Abdoulaye Mar Dieye a affirmé que le Système des Nations unies aligne ses programmes sur les stratégies de développement du pays.

Il a, par ailleurs, précisé que des discussions avec les membres du Gouvernement du Burkina Faso, trois programmes intégrés ont été retenus qui vont être portés à l’échelle.

« Le premier, à la demande du Gouvernement, c’est de travailler sur les questions de sécurité, de l’humanitaire et de développement. Le deuxième, c’est tout ce qui est de la stabilisation et des investissements dans les régions frontalières et transfrontalières parce que nous sommes dans l’espace AES et le troisième programme, porte sur le système agricole », a-t-il fait savoir.

Et de poursuivre : « Je crois que les esprits sont en train d’aller dans le bon sens de l’engagement constructif. Le Secrétaire général des Nations unies nous a demandé de venir écouter surtout les autorités et aussi les acteurs et de voir comment le Système des Nations unies peut se positionner pour vous accompagner. Nous avons eu d’excellentes orientations ».

La désinformation est un sujet qui a été abordé au cours des échanges.

Le Coordonnateur spécial pour le développement au Sahel a souhaité que les Nations unies et les pays de l’AES travaillent en tandem pour lutter efficacement contre la désinformation.

« Je voudrais féliciter l’initiative du Fonds de soutien patriotique (FSP). Je sais que vous avez comme objectif d’atteindre 100 milliards F CFA et qu’à la date d’aujourd’hui 86 milliards F CFA ont été mobilisés. C’est puissant, ce sont ces genres de message qu’on doit publier pour que tout le monde sente qu’on part dans le bon sens », a-t-il fait remarquer.

De son côté, le Premier ministre, Dr Apollinaire Kyélem de Tambèla, s’est rejoui du fait que le Système des Nations unies s’inscrive dans la vision enclenchée par les Etats du Sahel dont fait partie le Burkina Faso.
Il s’est néanmoins étonné de voir que les Nations unies ont diffusé un communiqué incriminant les forces de défense et de sécurité engagées dans la lutte contre l’hydre, les accusant d’exactions civiles.

« Depuis 2015, les terroristes sont ici, pas une fois le Secrétaire général n’a fait un communiqué de compassion. Comment une armée que nous avons mis en place pour protéger nos citoyens peut encore s’en prendre aux même citoyens », a-t-il relevé.

Cette rencontre a été l’occasion pour le Chef du Gouvernement de rappeler et de condamner le néocolonialisme.

« Ce que nous refusons, c’est la vision néocoloniale. Voilà pourquoi, nous avons quitté la CEDEAO et pourtant nous avons tous créé la CEDEAO . Avant de quitter la CEDEAO, j’ai même dit que nos pays ont existé avant la CEDEAO donc nos pays peuvent vivre sans la CEDEAO. Nous sommes en train d’observer l’Union africaine, si elle se comporte comme la CEDEAO nous allons la quitter et même l’ONU n’est pas exclue », a-t-il indiqué.
Et le Premier ministre d’ajouter que : « Nous avons vécu avant la colonisation sans rapport avec l’Occident, et on vivait bien. Un pays comme la Thaïlande n’a jamais été colonisé, un pays comme l’Éthiopie n’a jamais été colonisé mais ils vivent bien. Au contraire, ce sont les Occidentaux qui sont venus nous entraîner dans des labyrinthes à ne pas en sortir. C’est pour toujours nous maintenir sous l’éteignoir ».

Selon lui, il n’y a rien qui va arrêter le Burkina Faso dans sa lutte pour la préservation de son intégrité territoriale et pour son développement.

"Celui qui ne se voit pas dans cette optique, nous ne pouvons pas collaborer ensemble. Ceux qui veulent aller dans notre sens nous sommes d’accord parce qu’après tout, c’est l’intérêt de notre pays’’ », a-t-il déclaré, avant d’affirmer qu’il se pourrait que bientôt nous quittions les institutions financières pour évoluer en fonction de nos propres moyens.

"Depuis 1960, on parle d’aide et on n’a pas évolué, on n’a pas bougé. Il faut remettre les choses en cause. On parle d’aide au développement, d’aide à la coopération et on n’a pas avancé depuis 1960, il faut questionner cette forme d’aide ", a-t-il expliqué.

DCRP/Primature

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