Affaire Guy Hervé Kam : "Le juge d’instruction est absent, le Directeur du Tribunal militaire n’a pas voulu nous recevoir, encore moins le procureur", Me Paul Kéré
Ce mercredi 10 juillet 2024, les avocats de Me Guy Hervé Kam se sont réunis comme convenu avec le procureur, pour comprendre ce qu’il en est des modalités pratiques de la libération de leur client. Mais jusque-là, aucune information précise au sujet de sa libération n’a été donnée.
Le mardi 9 juillet 2024, les avocats étaient du côté du Tribunal militaire pour rencontrer le procureur sur les conditions pratiques de la mise en liberté de Me Guy Hervé Kam. Mais au sortir de leur rencontre avec le procureur, ils n’ont pas obtenu gain de cause. "On nous a fait comprendre que les conditions pratiques de sa mise en liberté ne sont pas réunies... Je ne pourrai pas vous donner davantage de détails, parce que eux seuls savent ce qu’ils préparent comme conditions pratiques... Ils nous ont encore donné rendez-vous demain matin, à 9h", avait fait savoir Me Ambroise Farama.
Comme convenu, ses avocats ont répondu présents à l’appel du procureur, ce mercredi 10 juillet 2024. Après une heure d’attente, ces derniers ont finalement battu en retraite du côté de la maison de l’avocat. Là, Me Paul Kéré nous explique qu’ils n’ont pas été reçus. "Quand nous sommes arrivés au Tribunal militaire, le juge d’instruction était absent. Il n’est disponible que cet après-midi et ne peut donc pas nous donner la quintessence des modalités que lui-même a décidées. Le Directeur du Tribunal militaire n’a pas voulu nous recevoir, encore moins le procureur militaire. Nous sommes donc dans une impasse que nous ne maîtrisons pas", a-t-il déclaré.
Le bâtonnier de l’ordre des avocats lui, est resté du côté du Tribunal militaire. Et c’est finalement à 11h25 qu’il rejoindra ses confrères, à la maison de l’avocat. A la question de savoir s’il y a du nouveau, il nous répondra : "Rien pour le moment. Revenez le soir, entre 16h et 17h."
"Les sympathisants de la transition sont nombreux"
Se prononçant sur l’affaire Guy Kam le mardi 9 juillet 2024, Me Ambroise Farama était clair dans ses propos : "Pour nous, l’acharnement vis-à-vis de sa personne est évident". De son côté, Me Paul Kéré estime que les règles de droit dans cette affaire ne sont pas respectées et que cela est de nature à jeter le discrédit sur la transition, alors qu’il devrait en être autrement. "Les sympathisants de la transition sont nombreux parmi les avocats ! Moi y compris. Nous sommes nombreux ! Mais cette sympathie vaut le fait que les règles de droit soient respectées. Si les règles de droit ne sont pas respectées, nous sommes obligés de dire que nous ne sommes pas d’accord avec ce qui se passe" a-t-il laissé entendre.
Erwan Compaoré
Lefaso.net