L’archevêque Carlo Maria Vigano était très connu pour ses critiques caustiques vis-à-vis du pape François et du concile Vatican 2, qu’il considère comme une adaptation majeure de l’Eglise au monde moderne. "Le concile Vatican 2 représente le cancer idéologique, théologique, moral et liturgique dont l’Eglise synodale bergoglienne est la nécessaire métastase" avait-il soutenu dans un de ses écrits.

Convoqué par la justice du Saint siège pour s’expliquer au sujet de ses déclarations, l’homme avait délibérément refusé de s’y rendre. Jugé ce 4 juillet par contumace pour des faits de schisme, Mgr Vigano a considéré cette condamnation comme un honneur, tout en ne manquant pas de tacler une fois de plus le Pape François en ces termes : "je répudie, rejette et condamne les scandales, les erreurs et les hérésies de Jorge Mario Bergoglio qui a une gestion du pouvoir absolument tyrannique."

On se rappelle qu’en 2018, il reprochait à ce dernier d’avoir couvert les abus sexuels du cardinal américain Théodore McCarrick, défroqué en 2019 pour des violences sur mineur. Dans la même suite, il avait appelé à la démission du pape tout en réclamant ceci : "qu’il soit jugé et démis du trône qu’il occupe indignement depuis plus de 11 ans."

On se rappelle aussi qu’en 2020, Mgr Vigano était à l’origine d’une pétition appelant à la reprise des cultes aux Etats-Unis, alors que le confinement avait été décidé par le président d’alors, Donald Trump. Ses motivations autour de cet écrit qui, à l’époque, était l’œuvre des cardinaux traditionalistes, étaient que les mesures sécuritaires autour de la COVID 19 visaient la liberté religieuse.

En excommuniant ce jeudi 4 juillet l’archevêque italien de 83 ans, le dicastère s’est voulu clair dans sa motivation : "on connaît ses déclarations publiques qui montrent le refus de communion avec les membres de l’Eglise qui lui sont soumis, de la légitimité et de l’autorité magistrale du concile oecuménique Vatican II."

Erwan Compaoré
Lefaso.net
Sources : La Croix, Famille Chrétienne, BFMTV