3e édition des journées des géologues : Les réflexions orientées vers la cimenterie et la place du géologue dans un contexte marqué par l’insécurité
La 3e édition des journées des géologues se sont déroulé les 26 et 27 juin 2024 à Ouagadougou. Organisé par l’association des géologues du Burkina Faso, l’évènement a rassemblé un peu plus de 400 participants autour du thème "cimenterie et pérennité des ouvrages : contribution et place du géologue en contexte d’insécurité". Des communications portant sur des thématiques en lien avec le thème ont été déroulées et des recommandations faites. Les doyens de l’AGBF ont également été honorés au cours de ces journées.
Les journées des géologues sont une occasion pour le grand public, de mieux connaître le domaine de la géologie. Chaque année, le comité d’organisation choisit un thème en rapport avec l’actualité. Au regard du contexte sécuritaire actuel, il a donc été décidé de se pencher sur le thème « cimenterie et pérennité des ouvrages : contribution et place du géologue en contexte d’insécurité ».
Selon le président du comité d’organisation, Henri Rudolph Nemaro, la cimenterie est un instrument au service du développement économique d’un pays et les géologues ont un rôle à jouer dans sa fabrication. « Le géologue a donc un rôle à jouer, surtout dans un pays où environ 80 à 90% des composants du ciment sont importés. Le géologue a pour devoir de prospecter là où on peut trouver des matériaux définitifs qui vont rentrer dans la composition du ciment. Il peut également travailler en rapport avec d’autres domaines comme le génie civil, pour l’utilisation optimisée de matériaux locaux », a-t-il expliqué.
Plusieurs communications ont meublé les 3e journées des géologues. Elles ont porté sur les types de ciments et les normes, le rôle du service géologique national et du géologue dans la filière ciment, les enjeux et perspectives de la filière ciment au Burkina Faso, l’application du ciment dans le secteur minier ainsi que le béton bas carbone. Ces différentes communications ont permis aux participants, de renforcer leurs connaissances sur le ciment et ses enjeux.
Au regard des différents objectifs fixés au départ et des résultats atteints, le président du comité d’organisation s’est dit satisfait de la tenue des présentes journées. « Nous avons eu un peu plus de 400 personnes au cours des deux journées, toutes les sessions qui étaient prévues ont été tenues. Au cours de la première journée nous avons travaillé sur l’interface entre géologie et cimenterie en contexte d’insécurité. La deuxième journée a été consacrée à l’interface entre géologues, cimenterie et génie civil dans le domaine de la construction. Nous sommes rentrés avec des connaissances à un niveau x et nous ressortons avec un niveau x+ à l’issue de ces journées », s’est-il réjoui.
Au cours de la clôture des 3e journées des géologues, des recommandations ont été faites à l’endroit de structures étatiques mais aussi de l’association des géologues du Burkina Faso, pour améliorer l’exercice de la fonction. A l’endroit de l’Etat, recommandation a été faite de relever sa part contributive au financement de la recherche géologique et minière et du soutien à la formation sur les sciences de la terre. A l’endroit des chercheurs, il est demandé de renforcer la recherche sur l’identification de type de ciment adapté à nos réalités en terme de construction.
Exhortation a été faite au BUMIGEB, d’adopter des techniques et approches d’exploration (cartographie par les imageries satellitaires) visant à minimiser la présence du géologue sur le terrain compte tenu du contexte actuel. L’association des géologues quant à elle, a été invitée à accélérer la création de l’ordre des géologues et garantir le respect des règles déontologiques du domaine. A en croire Henri Rudolph Nemaro, la création de l’ordre est un impératif et viendra mettre de l’ordre dans le métier et rehausser l’image des géologues.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net