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Lutte contre la mutilation génitale féminine : Eradiquer le fléau d’ici à 2010

Publié le lundi 9 février 2004 à 06h12min

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Désormais , le 6 février est inscrit dans le calendrier des grandes commémorations. Chaque année, à cette date, il sera célébré la Journée internationale de lutte contre l’excision. Au Burkina, cette première célébration a été ponctuée d’une conférence de presse suivie d’une communication sur le sujet donné par l’épouse du chef de l’Etat, Mme Chantal Compaoré, ambassadrice de bonne volonté du comité interafricain de lutte contre la mutilation génitale féminine.

Dans la perspective de soutenir et d’intensifier la lutte contre les Mutilations génitales féminines (MGF), le Comité interafricain, en collaboration avec ses partenaires a organisé en février 2003 à Addis-Abeba, une conférence internationale sur le thème "Tolérance zéro à la MGF". A l’issue de cette rencontre, il a été adopté deux actes majeurs que sont la proclamation du 6 février comme journée internationale "Tolérance zéro à la MGF" adopté et déclaré comme tel par les Nations-unies, et le programme commun d’action 2003-2010 dénommée "Agenda commun pour l’action en vue de l’élimination des MGF".

Désormais historique, le 6 février de chaque année sera donc célébré comme tel. Pour cette grande première célébration, c’est autour du thème "Action conjointe pour accélérer l’élimination de la mutilation génitale féminine", que le Comité national, les associations et ONG de lutte contre l’excision, les partenaires et la presse ont échangé. De la conférence de presse, à la communication donnée par Mme Compaoré, les discussions ont porté essentiellement sur le but et les objectifs du programme, la situation de lutte au Burkina et les stratégies à mettre en place pour éradiquer le fléau.

Des chiffres qui font peur

Selon une étude menée par l’OMS, elles sont 120 millions de femmes et deux millions de petites filles en Afrique qui ploient encore sous le joug de l’excision. Au Burkina Faso, les chiffres varient d’une province à une autre.

Avant que la lutte ne soit engagée et dix ans après, on dénombre respectivement 80,3% contre 3,8% dans le Zondoma, 77,9% contre 2% dans le Ziro : 51% contre 1% dans le Sanguié ; 78% contre 18% dans le Houet...

D’une manière générale, le Burkina enrégistre une chute sensible de taux en matière de mutilation génitale féminine de 66,35% en 1996 à 43% en 2001.

Des avancées significatives qui témoignent d’un éveil des consciences sur les conséquences et la gravité de l’excision sur la santé des victimes.

Cependant, les MGF restent encore une réalité. La célébration du 6 février , selon la première dame, doit donc servir à rappeler aux gouvernements et aux communautés que le problème de l’excision est toujours un défi pour notre région. Pour réussir le pari de la tolérance zéro à la MGF, le Comité interafricain et ses partenaires ont mis en place un programme d’action 2003-2010.

Un agenda commun dont le but est d’éliminer les MGF au plus tard en 2010 en Afrique et dans le reste du monde, et dont le coût global est de plus de quinze (15) milliards de dollars US. Pour ce faire, le comité s’est fixé une dizaine d’objectifs qui vont de la détermination de l’incidence et de la nature des MGF, à l’appui-conseil et prise en charge des victimes, en passant par l’organisation de programmes spéciaux visant les chefs religieux, le personnel de santé, les jeunes et les médias. Les principales activités qui devront aider à la réalisation de ce but sont entre autres la mobilisation de dirigeants traditionnels et des communautés, la réorientation du personnel de santé pour mettre fin à la médicalisation de la MGF, le développement et la production de matériel IEC. En outre, il est prévu la création d’activités apportant des revenus aux anciens exciseurs (euses) et des campagnes de lobying auprès des gouvernements en faveur d’une législation contre la MGF.

Pauline KABORE
Sidwaya

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